R Parus, un long-short equity atypique à l’horizon d’investissement long terme

Les gérants de Parus préfèrent ne pas avoir de contacts avec la direction des sociétés, privilégiant la collecte et l’analyse de données. Par ailleurs, cette stratégie n’a pas recours à toutes les techniques du long-short Equity : elle ne pratique ainsi pas le "hedging"...

Neuf mois après le lancement de R Parus, premier compartiment de la Sicav InRIS UCITS PLC, Rothschild HDF Investment Solutions a rassemblé à Paris une soixantaine d’investisseurs français pour dresser un premier bilan de la gestion de ce nouveau fonds au format UCITS.

« La vocation de la Sicav InRIS est de donner accès à des stratégies d’investissement en format UCITS sans les dénaturer. C’est le cas du fonds R Parus [1], qui met en œuvre une approche fondamentale du long-short equity, que nous connaissions et apprécions depuis longtemps » a précisé Marc Romano, directeur général de Rothschild HDF Investment Solutions, en introduction de l’intervention de Marc Chatin, Partner de la société de gestion britannique Parus.

« Cette stratégie long-short equity est atypique à plusieurs titres », a tenu à relever Marc-Antoine Chatin. Elle a été créée en 2003 par deux frères qui avaient essentiellement une expérience de la gestion obligataire : ils sont ainsi très attentifs aux cycles de crédit (aux taux de défaut dans les titrisations, au niveau d’endettement des entreprises...).

D’une manière générale d’ailleurs, les gérants de Parus préfèrent ne pas avoir de contacts avec la direction des sociétés, privilégiant la collecte et l’analyse de données. Par ailleurs, cette stratégie n’a pas recours à toutes les techniques du long-short Equity : elle ne pratique ainsi pas le "hedging", préférant réduire ses positions et ainsi augmenter ses liquidités pour gérer le risque, que mettre en place des couvertures couteuses.

Surtout, les gérants ont un horizon d’investissement véritablement long terme (3 à 5 ans en moyenne pour les positions longues) et s’attachent aux fondamentaux des sociétés. « Les drawdowns sont le prix à payer de cette stratégie qui ne peut anticiper des reculs sur quelques semaines, indépendants des fondamentaux et généralement récupérés en 3-4 mois » avertit Marc-Antoine Chatin.

Une focalisation sur les sociétés de qualité et de croissance Surtout, Parus privilégie les sociétés de qualité et de croissance : ce sont en particulier des sociétés qui ont su inventer un nouveau business model ou lancer une innovation technologique et sont devenues des acteurs dominants dans leur secteur, érigeant ainsi des barrières compétitives, à même de leur permettre de conserver une bonne croissance de leurs profits. Et c’est ainsi que ces entreprises représentent près de 30% des titres qui ont le mieux progressé sur des périodes de 5 ans depuis les années 70, mais seulement 5% des sociétés dont la capitalisation est supérieure à un milliard d’euros. Une approche qui crée des biais en termes géographiques, puisque les deux tiers des sociétés de croissance qui répondent aux critères d’éligibilité de Parus sont américaines (une centaine sur 150 environ), tandis que très peu sont européennes (seulement trois aujourd’hui).

Des positions « short » fruit de vraies convictions

A l’inverse, Parus cible pour la partie short de son portefeuille « des candidats à la faillite ou à la restructuration, en déclin structurel » détaille Marc-Antoine Chatin, qui confirme que les positions vendeuses ne sont pas destinées à jouer le rôle de couvertures, mais bien à contribuer à la performance globale : concrètement, les "shorts" ont représenté 22% du rendement historique de la stratégie pour 14% des capitaux employés. Cependant l’exposition nette varie dans le temps : en bas de cycle les sociétés de mauvaise qualité sont faiblement valorisées, aussi les positions sont essentiellement longues, mais les positions vendeuses prennent plus d’importance lorsque le cycle se retourne.

En pratique, ces derniers mois, la partie longue du portefeuille a été réduite à deux reprises, passant de 93% (fin décembre 2013) à 60% (fin mars 2014). Dans le même temps, la partie « vente à découvert » est restée quasiment stable à 8% (contre 5% fin 2013), aussi l’exposition nette du portefeuille a fortement reculé à 52%, contre 88% précédemment.

Passée la période de nervosité qui prévaut actuellement sur les marchés, une réexposition du portefeuille de l’ordre de 10-15% à court terme est anticipée, dans la perspective des bons résultats trimestriels que devraient annoncer les sociétés qui font l’objet de positions acheteuses.

Next Finance , Mai 2014

Notes

[1] R Parus, dont la gestion est déléguée au gestionnaire Parus Finance (UK), est un compartiment de la Sicav InRIS UCITS PLC gérée par Innocap Investment Management Inc, dédiée aux fonds mono-gérant en architecture ouverte, et distribué exclusivement par Rothschild HDF Investment Solutions.

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