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Depuis près de 20 ans, la part de la main-d’œuvre dans le PIB américain est en baisse. Le taux d’emploi record est-il suffisant pour renverser la tendance ?

Cette semaine, nous examinons la part de la rémunération du travail dans l’économie réelle en pourcentage du produit intérieur brut (PIB).

Comme le montre notre Graphique de la semaine, la part de la main-d’œuvre aux États-Unis a été plutôt « neutre » au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Cela signifie, comme l’explique Joshua N. Feinman, US Chief Economist pour DWS, que la productivité et la rémunération réelle du travail par heure travaillée (rémunération nominale déflatée des prix à la production utilisés pour construire la productivité) ont augmenté au même rythme moyen.

Au cours des deux derniers cycles économiques, cependant, la situation a changé : la part du travail a fortement baissé comme le montre le graphique et la part du capital a augmenté, car la rémunération réelle n’a pas suivi le rythme de la productivité. Cela explique en partie pourquoi, malgré un environnement économique historiquement faible, le secteur des entreprises a réussi à maintenir sa rentabilité.

L’évolution de la courbe au cours des prochaines années est un sujet primordial, non seulement d’un point de vue économique, mais aussi social. De fait, l’inégalité croissante de la répartition des revenus - qui s’explique en partie par la diminution de la part du travail - est régulièrement évoquée pour expliquer la montée des tendances populistes.

Certains soutiennent que la faiblesse de la part de la main d’œuvre est principalement le résultat de changements technologiques amplifiés par la mondialisation, lesquels ont rendu le capital plus facilement substituable au travail. Autre argument avancé : les changements dans la structure de l’économie, tels que le déclin de l’organisation des travailleurs et la concentration croissante de l’offre, ont accru le pouvoir des entreprises sur les marchés du travail, leur permettant de mieux maîtriser leur rémunération sans sacrifier leur capacité à attirer et retenir les talents.

La part du travail pourrait augmenter de nouveau si certaines de ces forces se dissipaient et si le marché du travail restait tendu. Les récentes augmentations salariales donnent une idée de la façon dont cela pourrait se produire. Alors que les salaires n’ont augmenté que d’environ 2,5 % en 2016 et 2017, la croissance s’est accélérée depuis le début de 2018, pour atteindre 3,2 % tout récemment. Si cette tendance se poursuivait et finissait par dépasser les gains de productivité, il en résulterait une baisse des marges des entreprises et un rebond de la part du travail. Selon nous, la réponse se situera probablement quelque part entre les deux, la part du travail récupérant une partie mais pas la totalité de ses pertes. Nous suivrons de près la méthode amenant à ce résultat.

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Sources : DWS Investment GmbH, Haver Analytics Inc., U.S. Bureau of Economic Analysis as of 2/14/19

Stefan Kreuzkamp , Février 2019

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