Vers une démocratisation du marché non coté

Encore à la marge de la masse des investissements, le non coté pourrait bien voir d’ici peu la donne changer. En cause, l’essor des plateformes de crowdequity accompagné d’une accessibilité aux projets d’investissement facilitée par les nouvelles technologies.

Dans les esprits, l’industrie non cotée est encore considérée comme plus risquée ou moins pérenne que le marché coté. À tort, comme en témoigne sa bonne santé sur le sol français avec, au total, 1900 entreprises financées ont levé près de 14,7 milliards d’euros en 2016. Un chiffre même en hausse de 51% par rapport à l’année précédente (9,7 milliards d’euros en 2015). Selon une étude menée par l’IPSOS, cela s’expliquerait par une confiance grandissante envers les TPE/PME chez des Français sensibles d’une part à l’usage de leur investissement mais aussi aux enjeux économiques liés à des projets qu’ils choisissent. Clairement on ne soutient pas une startup de la même façon qu’un grand groupe. Aujourd’hui, toujours selon l’institut de sondage, ils seraient 76% à avoir une confiance totale en la parole des PME. Une autre explication pour cet engouement pour le non coté repose sur la diversification de l’offre. Même si la majeure partie d’entre eux passent en effet par des gestionnaires de fonds ou par d’autres produits bancaires, une nouvelle forme d’investissement en non coté émerge au travers des plateformes de crowdfunding equity fortes d’une nouvelle offre de valeur portée sur le digital.

Le crowdequity, une alternative sérieuse

Historiquement établis, les fonds d’investissement présentent certes l’avantage de proposer un portefefeuille diversifié et sécuritaire à leurs clients, mais se révèlent plus contraignants avec des commissions élevées dues aux frais d’entrée et de gestion. De plus, ils n’offrent pas la possibilité de choisir librement le projet auquel les investisseurs veulent participer. Les plateformes, en revanche, ne dépassent jamais 10% de commission et ont construit leur modèle autour de la sensibilité des investisseurs à maîtriser les contours des projets dans lesquels ils placent leur argent. Entre 2015 et 2016, le crowdequity a grimpé de 36% en passant de 50,3 millions d’euros de fonds collectés à 68,6 millions.

Reste que les plateformes, faute d’un “cablage” adéquat, ne peuvent pas encore offrir à leurs clients la possibilité d’investir aisément via divers produits financiers comme le Plan d’Epargne Action (PEA). Ce dernier permet d’acquérir un portefeuille d’actions d’entreprises européennes tout en bénéficiant, sous conditions, d’une exonération d’impôt.

Faciliter le recours aux plans d’épargne en action

L’incitation fiscale amènera nécessairement plus d’investisseurs à utiliser cette méthode pour accéder à un nouveau marché lié à l’économie réelle. C’est donc un enjeu sociétal si on tient compte d’une part de l’épargne des Francais égale à 1400 milliards et qui pourrait être investie dans de nombreux porteur de projet, startups, TPE/PME et, d’autre part, de la volonté de la Commission Européenne à supprimer les barrières à l’investissement entre les pays membres pour soutenir les PME européennes et l’économie réelle.

La France doit donc se préparer et commencer à supprimer les barrières mises en place en interne pour simplifier les processus d’investissement en non coté.

Clément FRANCOMME , Décembre 2017

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