- Les craintes entourant la vigueur de l’économie américaine et l’impact du Brexit se sont atténuées en juillet,
engendrant un net rebond des actifs risqués. La saison de publication des résultats aux Etats-Unis s’est en outre avérée plus
favorable que prévu. Les actifs risqués se sont redressés dans toutes les régions, avec des gains significatifs sur les marchés
d’actions mondiaux. Les spreads de crédit se sont fortement resserrés de part et d’autre de l’Atlantique, notamment sur le
crédit à haut rendement. Un net revirement de tendance a néanmoins été observé en fin de mois ; les réunions de la Fed et de
la BoJ ont changé la donne sur les marchés. Le dollar américain s’est fortement déprécié suite au statu quo de la Fed et que les
données économiques aux Etats-Unis sont restées en demi-teinte (PIB du 2e trimestre inférieur aux attentes). Le yen s’est
fortement apprécié dès lors que la BoJ n’a pas répondu aux attentes du marché. Les cours de l’or ont rebondi sur fond
d’affaiblissement du billet vert, tandis que la chute des prix du pétrole s’est accélérée du fait d’une offre accrue de la part de
l’OPEP. Le WTI a clôturé le mois aux alentours de 40 USD le baril.
- L’environnement de marché favorable a soutenu les stratégies directionnelles telles que les L/S Equity Long Bias
(+3,4%) et les Special Situations (+3%). La performance globale des hedge funds en juillet a cependant été impactée par des
pertes encourues par les gestionnaires Global Macro en fin de mois, imputables à la dépréciation du dollar américain.
- Le rebond des actifs risqués a soutenu les fonds L/S Equity, en particulier les gérants Long Bias (+3,4%). D’un point de
vue régional, les fonds américains ont davantage tiré profit de la hausse des marchés grâce à un bêta plus élevé. Les gérants
européens ont généré des rendements moins importants du fait d’une exposition réduite post-Brexit. Les gérants asiatiques
sont quant à eux restés en marge. Leur positionnement défensif les a empêchés de prendre pleinement part au rebond du
marché, notamment au Japon. Dans l’ensemble, tous les secteurs ont été porteurs, au premier rang desquels les valeurs
cycliques. La forte reprise des titres « value » a dopé les gérants ayant un tel biais. A la fin du mois, la plupart des portefeuilles
affichaient un biais plus significatif aux valeurs cycliques.
- Les stratégies Event Driven ont largement profité du rebond du marché, tirées notamment par les Special Situations.
Ces derniers ont totalement effacé les pertes essuyées en juin grâce à des investissements rémunérateurs dans des titres tels
qu’Allergan, Akorn, Baxter et Microsoft. Les secteurs tels que les biens de consommation non cycliques, les matériaux de base
et les communications ont été profitables. Les fonds Merger Arbitrage (+0,8%) ont également réalisé un beau parcours, grâce à
la contraction des spreads de plusieurs transactions (LinkedIn/Microsoft, EMC/Dell, Starwoods Hotel/Marriot) et à la finalisation
de certaines opérations. Toutefois, leur allocation longue à SABMiller a généré des pertes en fin de mois en raison des aléas
subis par le projet de fusion entre Ab Inbev et SAB Miller.
- Les CTA à long terme ont enregistré des gains considérables pendant les derniers jours de juillet, lorsque la Fed et la
BoJ ont tenu leur habituelle réunion de politique monétaire. La stratégie s’est adjugé 2,4% en juillet. La composante
matières premières a apporté la meilleure contribution grâce à la chute des prix des produits agricoles et du pétrole. Les
positions longues sur les métaux précieux ont également été payantes, en particulier sur l’or. La dépréciation de l’USD s’est
avérée bénéfique, notamment face au JPY, bien que les gains aient été partiellement annihilés par la correction des obligations
japonaises. Les modèles étaient bien positionnés pour tirer parti des mouvements haussiers sur les marchés actions mondiaux,
à l’exception des actions japonaises. En revanche, les systèmes ont subi des pertes sur leurs portefeuilles obligataires.
- Les gestionnaires Global Macro ont été fortement pénalisés par la dépréciation de l’USD en fin de mois. Leur
positionnement long significatif sur l’USD (face à l’EUR, au GBP et au JPY) a constitué le principal frein à la performance. Les
pertes essuyées au cours des derniers jours de juillet ont toutefois éclipsé la solide performance générée en amont de la réunion
du FOMC. Les écarts de performance entre fonds ont été considérables, les gestionnaires ayant adopté des postures
différentes à la suite du référendum au Royaume-Uni. Ceux qui ont favorisé des positions Relative Value sur les obligations ont
surperformé leurs homologues ayant un biais plus directionnel. Par ailleurs, les fonds plus optimistes à l’égard des actions ont
tiré parti de la reprise des marchés européen et japonais. La plupart des gérants ont souffert de leurs positions courtes sur les
actions américaines alors que le marché a atteint de nouveaux plus hauts aux Etats-Unis. Le portefeuille de matières premières
a affiché des résultats inégaux. Les gestionnaires ont enregistré des gains sur l’agriculture et l’or, mais ont souffert de leur
exposition longue, bien que limitée, à l’énergie.
- Les fonds de crédit ont fait état de solides résultats. Les gestionnaires asiatiques sont arrivés en tête, soutenus par leurs
positions sur les secteurs financiers et de consommation cyclique. Les performances de leurs homologues européens ont été
hétérogènes, bien que tous les secteurs aient signé une performance positive sur le mois.
« Le rebond post-Brexit en juillet a alimenté les stratégies de hedge funds directionnelles telles que L/S Equity et Event-Driven.
Les perspectives à court terme restent toutefois incertaines du fait de la faible activité économique et de la valorisation élevée
des classes d’actifs traditionnelles. Nous continuons dès lors de privilégier les stratégies de hedge funds affichant un biais de
valeur relative. » Philippe Ferreira, Stratégiste senior multi-actifs, Lyxor Asset Management.