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Une nouvelle année néfaste pour les investisseurs contrariants ?

Investir à contre-courant n’a pas payé en 2010. La situation sera-t-elle différente en 2011 ?

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En ce début d’année 2011, les vues consensuelles des investisseurs ressemblent remarquablement à celles du début de 2010 : les actions ont la cote et les obligations d’État procureront au mieux un maigre rendement. L’année passée, le consensus a eu raison, même si la plupart des investisseurs ont dû attendre le dernier trimestre pour voir leurs attentes se réaliser. Investir à contre-courant n’a pas payé en 2010. La situation sera-t-elle différente en 2011 ?

Pour l’instant, le baromètre semble au beau fixe pour les investissements. La croissance économique et les bénéfices des entreprises surprennent à la hausse dans les pays développés. L’inflation ne pose problème que dans quelques économies émergentes affichant une croissance élevée et les autorités locales semblent maîtriser la situation. Les mesures prises pour ralentir la croissance pourraient certes réduire temporairement l’attrait de certains marchés émergents pour les investisseurs en actions, mais ceci pourrait être compensé par un intérêt accru pour certains marchés développés. Aux États-Unis, la presse à billets fonctionnera en effet encore au moins jusqu’en juillet, tandis qu’en Europe, la reprise de l’économie allemande prépondérante surprend même les plus optimistes. Les attentes positives du consensus pour les marchés d’actions sont dès lors compréhensibles.

Les investisseurs contrariants souligneront toutefois qu’en cette troisième année de reprise, le risque de déception bénéficiaire augmente. Ils évoqueront aussi les risques liés à la lutte contre l’inflation dans les marchés émergents, l’absence de reprise au niveau de l’emploi et de l’immobilier aux États-Unis et, bien sûr, la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro. Selon nous, il y a certes de bonnes raisons de prévoir une volatilité élevée, mais ces raisons ne justifient pas des perspectives négatives pour les actions !

Le problème de l’inflation est en effet maîtrisé dans les marchés émergents, tandis que la reprise non génératrice d’emploi aux États-Unis contribue à maintenir la politique accommodante. Le principal risque demeure la crise de la zone euro. Nous sommes tout à fait convaincus que la zone euro restera intacte sous sa forme actuelle. Il n’y a tout simplement pas d’autre possibilité compte tenu des énormes interdépendances financières. En 2011, les responsables politiques de la zone euro devraient tout faire pour décourager toute nouvelle attaque spéculative.

Toute solution à la crise de la zone euro nécessitera de nouveaux transferts de moyens du nord vers le sud. Ceci pourrait être réalisé en renforçant considérablement le Fonds européen de stabilité financière, le dotant de plus de 1000 milliards d’euros, même si une telle décision pourrait faire croire qu’il reste d’autres cadavres dans le placard. Une autre possibilité est l’émission massive d’euro-obligations qui réduirait le coût d’emprunt pour les États du sud, mais l’augmenterait quelque peu pour les États du nord. Ces deux options sont des réponses viables à la crise de la zone euro, mais il faudra du temps pour s’accorder sur la formule et pour la mettre en oeuvre. Entre-temps, la BCE devra continuer à gagner du temps. A cet égard, une nouvelle extension des octrois de liquidités sans limites au système bancaire par la BCE et de nouveaux achats d’obligations seront probablement envisagés.

Actuellement, nous ne pensons pas qu’il soit judicieux pour les investisseurs de se positionner à contre-courant et de vendre des actions pour acheter des obligations d’État. Ceci pourrait cependant changer plus tard dans l’année. Au fil des mois, le risque de déception bénéficiaire augmentera, tandis que les stimulants des autorités sont susceptibles de diminuer. Il n’est pas certain que l’assouplissement quantitatif américain (création de liquidités) se poursuivra au-delà de juillet. On peut également se demander si les banques centrales occidentales maintiendront leurs taux à des taux historiquement faibles pendant toute l’année. Nous pensons que la BCE pourrait être la première à relever les taux, peut-être déjà à la fin de l’année. Bref, les actions devraient surtout se distinguer au premier semestre de 2011.

Ad van Tiggelen , Janvier 2011

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