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Gestion de Patrimoine

Une année record pour l’épargne

L’INSEE vient de publier les résultats définitifs pour 2011. Il en ressort une augmentation du taux d’épargne et une baisse dangereuse du taux de marge...

L’INSEE a publié le 28 mars les résultats du quatrième trimestre 2011. L’institut économique confirme que le PIB en volume a augmenté de 0,2 %, après 0,3 % au troisième trimestre. En 2011, le PIB a augmenté de 1,7 % en 2011, après 1,4 % en 2010.

La croissance a été portée par l’investissement avec une augmentation de la formation brute de capital fixe (FBCF) de 1,1 % après +0,2 %. Les dépenses de consommation des ménages augmentent plus faiblement avec +0,2 % après +0,3 %.

De ce fait, la demande intérieure finale (hors stocks) contribue positivement à la croissance du PIB pour +0,4 point après +0,3 point.

Les échanges extérieurs ont contribué positivement à la croissance avec +0,6 point après +0,1 point. Ce résultat s’explique par une progression des exportations au même rythme qu’au troisième trimestre (+1,2 %) quand les importations reculent (-1,0 % après +0,6 %).

Les variations de stocks ont, en revanche, joué contre la croissance avec une contribution négative à hauteur de -0,8 point à l’évolution de l’activité, après -0,1 point au trimestre précédent.

I. 2011, ANNEE RECORD POUR LE TAUX D’EPARGNE

1. Le taux d’épargne à 16,8 % en 2011

Le taux d’épargne des Français a atteint 16,8 % du revenu disponible brut, en 2011, son plus haut niveau depuis 1983 avec une progression de 0,7 point. Une légère baisse a été constatée au quatrième trimestre de 0,2 passant de 17 à 16,8 %.

Ce résultat s’explique par les menaces sur la situation économique incitant les Français à épargner mais aussi surtout durant les trois premiers trimestres par l’augmentation du pouvoir d’achat. Sur l’ensemble de l’année le pouvoir d’achat progresse de 1,1 % après 0,8 % en 2010. Mesuré par unité de consommation, ce qui permet de le ramener à un niveau individuel, il a augmenté de 0,4 % (après +0,1 % en 2010).

Cette augmentation du pouvoir d’achat est imputable à la progression de la masse salariale (+3,1 % après +2,0 %).

L’augmentation des impôts est sensible (+6,2 % après +2,5 %).

L’augmentation des revenus a été plus rapide d’un point par rapport au prix. Il faut souligner qu’au dernier trimestre, l’augmentation des prix s’est accélérée entraînant une réduction du pouvoir d’achat ce qui a conduit à la baisse du taux d’épargne. La baisse du pouvoir d’achat au dernier trimestre a été de 0,1 point.

Les Français ont essentiellement investi leur épargne dans des produits à court terme avec une progression de l’encours des Livrets A de 17,4 milliards d’euros contre 7,6 milliards d’euros pour l’assurance-vie.

Ils se sont également désendettés. Il faut souligner que les remboursements en capital des emprunts immobiliers sont comptabilisés dans l’effort d’épargne.

Malgré la baisse des rendements réels de l’épargne, provoquée par la baisse des taux d’intérêt et l’inflation, les Français ont privilégié les placements courts mais sûrs.

2. Prévisions pour 2012

Pour 2012, le taux d’épargne devrait rester entre 16,6 et 16,8 % du revenu disponible brut du fait de la stagnation attendue du pouvoir d’achat et des augmentations d’impôt.

II. BAISSE DANGEREUSE DU TAUX DE MARGE DES SOCIETES

Au quatrième trimestre, la valeur ajoutée des sociétés non financières (SNF) augmente au même rythme qu’au troisième (+0,8 %).

Il y a un réel sujet d’inquiétude avec le recul du taux de marge des entreprises du fait de l’augmentation des rémunérations (+1,1 % après 0,7 %), du dynamisme de la masse salariale (+0,9 % après +0,5 %) et des cotisations sociales (+1,7 % après +1,2 % hausse provoquée par les régularisations liées à l’annualisation des allègements généraux de cotisations sur les bas salaires).

Dans ces conditions, l’excédent brut d’exploitation (EBE) se stabilise et le taux de marge des SNF recule de 0,2 point pour s’établir à 28,7 %. Le taux de marge des SNF baisse, à 29,1 % en 2011 après 30,1 % en 2010, atteignant son plus bas niveau depuis 1985.

Philippe Crevel , Mars 2012

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