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Une BRIC dans la mare

Tout un symbole ! Mercredi dernier, l’agence de notation financière Standard and Poor’s annonçait la relégation du Brésil au rang d’emprunteur spéculatif, abaissant sa note de « BBB- » à « BB+ ».

Problèmes budgétaire et politique dans un environnement récessif expliquent en grande partie cette décision. Surtout, cette sanction revêt un caractère particulier puisqu’elle intervient après un été meurtrier pour les pays émergents. En à peine deux mois, les stars de la dernière décennie ont été relayées au statut d’icônes économiques déchues. En cause, le redressement des États-Unis, la perspective d’une hausse des taux et le renforcement du dollar qui pèsent sur les monnaies locales et le prix des matières premières - dont dépendent ces économies.

Si le phénomène est particulièrement vrai pour des acteurs comme le Brésil ou la Russie, il ne peut néanmoins être généralisé à l’ensemble des BRIC. Loin de ses voisins d’acronyme, l’Inde ne semble pas affecté par un quelconque ralentissement. Bien au contraire.

Le cas de la Chine est encore différent. Les incertitudes pesant sur sa croissance sont, certes, justifiées mais elles tiennent surtout à la transformation en cours de son modèle de développement.

Si les inquiétudes actuelles nous semblent donc un peu exagérées, le sujet a jeté un pavé - ou devrait-on dire une «  BRIC  » - dans la mare de la Fed. En effet, l’épisode estival sème désormais le doute quant au timing d’une remontée des taux.

En la matière, la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen n’a jamais été très disserte, s’appliquant à entretenir le plus grand mystère autour de cette opération. Du reste, au début de l’été, les spéculations allaient bon train sur un début de resserrement à l’occasion de la réunion de l’instance, mercredi et jeudi prochains. En théorie et d’un point de vue strictement domestique, les fondamentaux américains plaident aujourd’hui pour une normalisation.

Dans la pratique, le choc financier qui frappe les émergents entrave ce scénario. Une remontée effective des taux impacterait en premier lieu ces économies ce qui aurait alors une incidence beaucoup plus réelle sur la croissance mondiale.

Tout porte donc à croire que la réunion tant attendue de cette semaine se soldera par un statu-quo de l’autorité monétaire. Une perspective qui devrait reporter à décembre le passage à l’acte de la Fed.

David Ganozzi , Septembre 2015

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