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Opinion
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Le gouvernement Allemand ne fait rien pour démentir que selon lui, la stabilité des marchés de dette pourrait passer par un schéma de défaut organisé des Etats en cas de difficulté de ceux-ci...
L’actualité récente a été particulièrement riche pour les grands marchés obligataires.
Aux Etats-Unis, l’essentiel des débats s’est concentré sur la question de la deuxième phase de « quantitative easing ». La Réserve Fédérale a indiqué que le taux d’inflation était trop bas pour que l’économie aille suffisamment de l’avant. Il est clair que son objectif à court terme est bien, par une injection significative de liquidités, de dégeler le comportement frileux d’un certain nombre d’opérateurs à la fois dans l’économie réelle et sur les marchés financiers. On peut même dire que le maintien des taux longs à des niveaux très bas devient à ce stade un élément de second ordre. Des taux bas rendent possible, mais non certaine une croissance des agrégats monétaires. Les achats de titres de la banque centrale sont bien plus efficaces dans ce domaine. A long terme, la Réserve Fédérale semble, comme la Banque d’Angleterre, avoir bien compris que l’amélioration du ratio dette sur PIB ne serait possible qu’avec des taux d’inflation plus élevés.
Au sein de la zone euro, le contexte est différent, même si l’excès d’endettement des Etats, Allemagne y compris, est une réalité d’une ampleur comparable. La disparité des situations empêche l’émergence d’une réflexion à l’échelle de la zone entière. Le gouvernement allemand, privé de toute réflexion stratégique de niveau européen, n’a pas développé de discours sérieux sur les moyens à mettre en œuvre concrètement pour améliorer la situation des marchés des pays de la périphérie européenne. Il ne fait rien pour démentir officiellement que selon lui, la stabilité des marchés de dette pourrait passer par un schéma de défaut organisé des Etats en cas de difficulté de ceux-ci : cette idée parait tellement dénuée de fondement que des membres de la Commission Européenne et de la BCE ont exprimé des réserves, parfois très fortes.
Cela est un deuxième facteur d’instabilité, et les taux des pays périphériques restent très vulnérables, alors même que la plupart des actifs « à risque » sont en phase d’amélioration. Il est logique dans ce contexte que le Bund ait eu des variations importantes en octobre, pour évoluer entre 2.22% et 2.56%.
Le montant du quantitative easing est maintenant connu. Les mouvements pourraient être moins importants et les taux allemands évoluer en novembre entre 2,30% et 2,65%.
Etienne Pourny , Novembre 2010
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