Selon notre approche de régression, qui repose sur des facteurs top-down, le « mini-cycle » américain, alimenté presque exclusivement par les matières premières, est proche de sa fin et les faillites devraient elles aussi retomber en deçà des moyennes à long terme.
Les perspectives 2017 des taux de défaut ne devraient guère évoluer en Europe en 2017. Au cours des prochains trimestres, tout comme en 2016, ces taux devraient se stabiliser à leurs niveaux actuels, qui sont faibles d’un point de vue historique. Parallèlement, 2017 devrait être une année favorable pour les taux de défaut américains : après un pic proche de 6 % en début d’année, ceux-ci devraient retomber en deçà de 4 % d’ici décembre.
Selon notre approche de régression, qui repose sur des facteurs top-down, le « mini-cycle » américain, alimenté presque exclusivement par les matières premières, est proche de sa fin et les faillites devraient elles aussi retomber en deçà des moyennes à long terme.
2016 : un « mini-cycle » aux États-Unis, presque entièrement lié aux matières premières
À l’échelle mondiale, les taux de défaut des obligations spéculatives ont augmenté en 2016 : selon Moody’s, ils ont crû de quasiment un point de pourcentage, passant de 3,5 % en décembre 2015 à 4,4 % un an plus tard. Cette augmentation a toutefois été le fruit de tendances fortement divergentes des deux côtés de l’Atlantique : le taux de défaut calculé par Moody’s est passé de 3,2 % à 5,6 % aux États-Unis, tandis qu’en Europe, il est passé de 3,4 % à 2,1 % actuellement.
Comme nous l’avons déjà mentionné dans nos précédentes publications, cette divergence est surtout le résultat de deux caractéristiques spécifiques : d’une part, l’exposition élevée des obligations spéculatives américaines aux secteurs de l’énergie et des matières premières et, d’autre part, le poids plus important des émetteurs les plus mal notés (CE). En excluant les secteurs liés aux matières premières, les taux de défaut aux États-Unis ressortent bien plus en ligne avec les années précédentes et clôturent l’année 2016 à un niveau représentant moins de la moitié du taux global de 5,6 %. En outre, l’augmentation des faillites a surtout concerné les émetteurs de faible qualité, qui représentent une part plus importante des titres HY américains par rapport à leurs homologues européens. Si les taux de défaut des obligations notées BB et B avaient déjà baissé par rapport à leur plus hauts de 2016 au cours des derniers mois, ceux des titres CE américains continuent à augmenter et ont atteint fin décembre un nouveau record de court terme supérieur à 20 %, contre 8,3 % en décembre 2015. La dette notée CE représente à peine 5 % des obligations spéculatives en EUR, contre près de 15 % pour la dette en USD. Enfin, il faut aussi garder à l’esprit que les taux de défaut en Europe sont inférieurs à ceux des États-Unis à notation identique : par exemple, selon les derniers chiffres de Moody’s, dans l’univers des titres notés B, les taux de défaut sont actuellement proches de 2 % aux États-Unis, et de 1,3 % en Europe.
Le taux de défaut de la dette BB européenne, qui représente plus de 70 % de l’univers, a terminé l’année 2016 à 0 %
Perspectives 2017 : nous avons appliqué des modèles de régression et prolongé nos prévisions sur les 12 prochains mois
Enfin, la composition de l’univers, comme nous l’avons évoqué ci-dessus, contribue également à limiter l’augmentation des faillites : le taux de défaut des titres européens BB, qui représentent plus de 70 % de l’univers, a terminé 2016 à 0 %, alors que dans l’univers des titres américains, pénalisé par les secteurs de l’énergie et des matières premières, le taux de défaut des obligations BB a atteint seulement 1,4 %. Autrement dit, la petite proportion des titres de qualité moyenne à faible réduit la perspective d’une forte hausse des faillites en Europe.
L’influence du programme CSPP de la BCE sur la demande en dettes spéculatives reste cruciale
Sur le plan sectoriel, ce sont les secteurs de l’énergie et des matières premières qui seront les principaux facteurs de baisse des taux de défaut : un distress ratio record de 75 % a été atteint en février 2015 (dette en circulation dans le secteur de l’énergie), et de 48 % dans le secteur des matériaux. À l’heure où nous rédigeons, les distress ratios de ces deux secteurs sont retombés respectivement à seulement 11 % et 10 %, des niveaux inférieurs à la moyenne de l’univers des titres HY américains. Si l’on s’affranchit de l’approche de régression et que l’on s’intéresse aux perspectives globales, la situation va semble-t-il s’améliorer. L’inflexion donnée à la politique budgétaire devrait être favorable aux chiffres d’affaires et aux bénéfices au cours des deux prochaines années, tout comme le léger rebond du pressing power des entreprises. Ces facteurs de soutien devraient compenser, voire prendre le dessus, sur la hausse des coûts de financement, malgré un niveau de refinancement légèrement plus élevé au cours des deux prochaines années : en 2017 et en 2018, 12 % des obligations spéculatives et des prêts vont arriver à maturité, alors que ces dernières années la proportion se situait entre 6 % et 9 %. La Fed ne devrait pas se lancer dans un cycle trop rapide de normalisation des taux d’intérêt, ce qui réduira les risques du côté du passif et sur les perspectives à court terme des taux de défaut.
Sergio Bertoncini , Février 2017
Cette 3ème édition met en lumière l’évolution de la connaissance et de l’appétence des épargnants français pour les produits d’épargne responsable et mesure en parallèle les convictions et l’appropriation du sujet par les conseillers (...)
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