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Signes d’un ralentissement économique

Des signes de ralentissement économique ont été observés en mars sur le marché : aux États-Unis, la courbe des rendements est devenue négative et, en Allemagne, les taux d’intérêt à long terme sont tombés en dessous de zéro, tandis que les bénéfices des entreprises devraient diminuer au premier semestre de l’année.

Il y a même eu des signes avant coureurs de ce ralentissement de l’économie mondiale plus tôt cette année. La confiance de l’industrie et des consommateurs s’est affaiblie et l’emploi ne s’est pas amélioré aux États-Unis. L’économie chinoise a également perdu son dynamisme en raison des tensions commerciales.

Ces mauvaises nouvelles incitent à la prudence tant au niveau de l’économie que sur les marchés financiers. Pourtant, la fin de cette croissance longue mais modérée ne constitue pas une surprise. Le plus important reste en effet de savoir quelle sera l’ampleur et la durée de la récession ?

Mais tout n’est pas mauvais au sein de l’économie mondiale. De fait, elle n’accuse pas de surchauffe, les entreprises n’ont pas surinvesti et leur endettement n’est pas excessif, et les fonds propres des banques sont beaucoup plus solides qu’auparavant. De plus, les consommateurs ne sont pas endettés. La valeur des biens immobiliers et l’épargne ont augmenté et la richesse nette des consommateurs, notamment américains, est elle aussi en forte croissance. En revanche, l’augmentation de la dette publique reste préoccupante dans de nombreux pays.

Il n’y a pas de pression à la hausse sur l’inflation et les banques centrales ont rapidement assoupli leurs politiques monétaires. Il y a donc une abondance de liquidités disponibles. Malgré la croissance continue des marchés financiers, les niveaux de valorisation des actions ne sont pas surévalués et le prix des titres peut ainsi résister à une légère baisse de la performance des bénéfices. L’ensemble de ces signes laissent à penser que le ralentissement économique pourrait n’être que modéré.

Les accords s’affaiblissent avec le temps

Les négociations chaotiques autour du Brexit se poursuivent. Le Parlement britannique a rejeté l’accord proposé par Theresa May, mais n’a pas été en mesure de se mettre d’accord sur une proposition alternative. Le Conseil Européen a accordé jusqu’au 12 avril au Royaume-Uni pour proposer un nouvel accord. Si rien n’est trouvé d’ici là, le Royaume-Uni quittera l’UE le 22 mai.

De leur côté, Les États-Unis et la Chine n’ont pas été en mesure de conclure un accord commercial, mais poursuivent les négociations. Néanmoins, au fur et à mesure que ces négociations s’éternisent, le Président Trump pourrait se sentir obligé de prendre des décisions extravagantes. L’enquête sur les agissements du Président Trump fut en effet peu concluante et ceci, avec le début de la campagne électorale pour les élections de 2020, augmente la pression sur la politique intérieure américaine.

Le Brexit ainsi que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine pourraient mener à des changements structurels profonds de l’économie mondiale et, en conséquence, leur prolongement maintiendra le risque politique et l’incertitude sur les marchés.

Prudence sur les marchés

Les mouvements sont restés faibles sur les marchés actions. Les principaux marchés ont en effet progressé de 1 à 2 %. En revanche, sur le marché obligataire, les taux d’intérêt à long terme ont fortement baissé en raison de la politique monétaire plus souple mise en place par les banques centrales. Aux États-Unis, le taux d’intérêt à 10 ans a baissé de 0,34 point de pourcentage pour s’établir à 2,39 % et en Allemagne, de 0,27 point pour atteindre moins 0,07 %. Environ trois quarts des obligations d’État allemandes ont un niveau de rendement négatif. D’autant plus que l’euro s’est encore affaibli.

Graphique : Niveau d’emploi aux Etats-Unis

Tomas Hildebrandt , Avril 2019

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