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Reporting intégré : seules 15 % des entreprises présentent de manière exhaustive les formes de capital nécessaires à la compréhension de leur création de valeur

Selon une étude de PwC, de grands changements sont nécessaires dans la communication financière des entreprises

PwC analyse les premiers effets de l’adoption par certaines entreprises du reporting intégré. Alors que l’opinion publique demeure méfiante vis-à-vis du monde de l’entreprise, un certain nombre d’investisseurs globaux et de grands groupes se sont rassemblés afin de promouvoir un reporting d’activité plus ouvert et plus utile. Le reporting intégré permet aux entreprises de rendre compte de leur processus de création de valeur, notamment à l’aide d’indicateurs clés de performance financiers et extra-financiers, et commence à séduire certaines des plus grandes entreprises mondiales. Les entreprises participant aux programme pilote de l’IIRC déclarent qu’elles sont maintenant plus à même d’évaluer les risques et opportunités qui se présentent à elles, le reporting intégré favorisant une réflexion et une gestion plus globales.

Mis en place par des entreprises pilote, le reporting intégré apporte une compréhension intégrée du modèle économique des organisations

Une centaine d’entreprises à travers le monde, notamment la Deutsche Bank, The Coca Cola Company, Natura, Unilever et Tata Steel, participent toutes, aux côtés d’investisseurs majeurs, à un programme pilote mené par l’International Integrated Reporting Council (IIRC) afin de tester et d’aider à développer un cadre de reporting intégré, dont l’objectif est de donner une vision plus claire de l’entreprise. Les dirigeants des entreprises qui prennent part à ce programme pilote se sont rencontrés à Francfort les 18 et 19 juin pour partager leurs points de vue et faire part de leurs commentaires sur le cadre de reporting, qui fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 15 juillet 2013.

Selon une étude menée l’an dernier par l’IIRC et Black Sun, 93 % des entreprises impliquées dans le programme affirment que le reporting intégré les a aidées à dépasser les cloisonnements internes entre les différents services, en charge par exemple de la stratégie, du contrôle de gestion, de l’informatique, des relations investisseurs, des aspects financiers, du développement durable, de la communication institutionnelle, etc. 98 % d’entre elles estiment que le reporting intégré apportera une meilleure compréhension de la manière dont leur organisation crée de la valeur. 95 % des entreprises considèrent que le reporting intégré aide également à obtenir une meilleure compréhension de leur modèle économique et leur permet de se concentrer sur les indicateurs clés de performance (KPI) pertinents.

Selon Philippe Kubisa, associé spécialiste en communication financière chez PwC : « Le reporting intégré nous paraît aujourd’hui essentiel pour communiquer correctement surl’activité des entreprises. Sans cela, les investisseurs et autres parties prenantes n’auront pas une vision claire de la situation des entreprises – en termes de risques, d’opportunités, de performance et de perspectives. L’adoption de ces principes est une démarche qui devrait bénéficier aux entreprises et à la société dans son ensemble car elle contribue à renforcer la confiance dans les marchés financiers. »

Résultats de l’étude de PwC

Selon une étude de PwC sur les méthodes actuelles de reporting des grandes entreprises impliquées dans le programme pilote de l’IIRC, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les ambitions en matière de reporting d’entreprise ne deviennent réalité.

L’étude porte sur le reporting de 50 entreprises pilotes qui avaient déjà publié des rapports au 30 avril 2013. Cette étude a été réalisée par des experts du reporting intégré chez PwC, en vue de la rencontre de deux jours organisée par PwC entre l’IIRC et les dirigeants mondiaux qui ont déjà commencé à appliquer les principes de base du reporting intégré dans leur entreprise. PwC accueille cette conférence afin de faciliter le partage d’expériences concernant le reporting intégré et les discussions sur les exemples d’application de ces principes.

- 84 % des entreprises étudiées identifient déjà une ou plusieurs formes de capital extra-financier essentiel pour le déroulement de leurs activités. Toutefois, à l’heure actuelle, seules 15 % présentent de manière exhaustive dans leur rapport annuel 2012 les formes de capital essentiel à leur secteur d’activité et à leur situation. Lorsque cette question sera résolue, les parties prenantes pourront savoir plus facilement comment une entreprise crée de la valeur à partir des ressources utilisées, et en comprendre les impacts sur sa compétitivité et sur la santé des communautés dont elle dépend.

Outre des informations sur le capital financier et le capital produit, le cadre de l’IIRC intègre également des informations sur le capital humain, intellectuel, social et relationnel, ainsi que sur le capital naturel, s’ils sont essentiels au processus de création de valeur de l’entreprise.

- Environ un quart des participants parviennent déjà à communiquer avec succès sur leur stratégie de création de valeur.

- La moitié des entreprises parlent des ressources et des relations sur lesquelles sont fondées leur modèle économique. Sur ces 48 %, la plupart des entreprises exposent les contraintes et les attentes en termes de disponibilité – mais très peu d’entre elles présentent l’ensemble de leurs capitaux essentiels de cette manière, et un nombre encore plus restreint étaye ces éléments avec des données chiffrées. Réaliser un reporting efficace dans ce domaine permettrait de renforcer la confiance dans le fait que les dirigeants ont une idée précise des risques encourus par leur entreprise et donc, d’encourager les investissements.

- 83 % des entreprises évoquent les tendances de marché futures, mais seules 40 % d’entre elles font le lien entre l’analyse du marché et les choix stratégiques.

- 96 % des entreprises font état de leurs principaux risques mais seules 23 % d’entre elles intègrent ces risques dans d’autres aspects de leur reporting – et les relient à la stratégie, au modèle économique et aux KPI. Des progrès dans ce domaine renforceraient la confiance dans le fait que les entreprises gèrent leurs risques et prennent les décisions opérationnelles appropriées.

- 71 % des entreprises pilotes identifient explicitement leurs indicateurs clés de performance (KPI). Environ 47 % des entreprises avaient des objectifs concernant ces indicateurs, mais seules 17 % d’entre elles font clairement correspondre indicateurs clés de performance et priorités stratégiques ; et seul un tiers des entreprises établit un certain lien entre la performance financière et extra-financière.

-  Comme l’on peut s’y attendre au regard des exigences actuelles, la majorité des entreprises n’intègrent pas leur performance financière et extra-financière dans leur reporting, ce qui laisse à penser que les entreprises ont encore des progrès à faire pour renforcer leur compréhension de la manière dont elles créent et détruisent de la valeur (et pas seulement dont elles génèrent des profits pour les actionnaires), mais aussi de la manière dont ce processus affecte leurs perspectives futures.

Selon Philippe Kubisa : « Le reporting intégré évite un empilement d’informations et de rapports, pour passer à une image plus intégrée de l’entreprise. Bon nombre de rapports étudiés par nos experts du reporting intégré contenaient des informations de grande qualité qui allaient au-delà des attentes actuelles, afin de s’aligner sur le cadre de reporting intégré. Les investisseurs, en revanche, nous disent souvent qu’ils souhaiteraient disposer d’une meilleure comparabilité ; ils voudraient que les informations extra-financières soient préparées de la même manière que les informations financières et soient soumises à des contrôles adaptés, afin qu’ils puissent s’y fier sans crainte. »

D’après Paul Druckman, président de l’IIRC : « Le reporting d’entreprise est un outil clé de communication avec les parties prenantes, par le biais duquel leur est présenté le processus unique de création de valeur de l’entreprise. Dans les faits, les entreprises concentrent bien trop souvent leur reporting sur les seules informations financières, plutôt que sur le riche ensemble des sources de création de valeur, telles que les talents, connaissances et ressources naturelles, dont la gestion est essentielle à leur réussite. »

De nombreuses entreprises, et pas seulement celles qui participent au programme pilote, utilisent déjà la structure, des éléments de contenu et la terminologie du cadre de reporting intégré comme points de référence. La plupart des entreprises jugent que la présence de concurrents agit comme un catalyseur les incitant à poursuivre le développement de leur reporting. Parmi les avantages du reporting intégré cités par les entreprises :

  • Indications précieuses sur la stratégie et la gestion d’entreprise
  • Amélioration de la qualité et de la rapidité de collecte des données
  • Gains d’efficacité – élaboration d’un seul rapport intégré au lieu de plusieurs, par exemple un rapport annuel et un rapport de développement durable

Selon Paul Druckman : « Le processus de transition vers un reporting intégré s’insère dans un élan plus large qui vise à rétablir la confiance et est bénéfique à l’économie. Ce n’est pas une coïncidence si le sommet du G8 de cette semaine, et l’agenda du G20 qui s’y rapporte, abordent le thème de la transparence dans le monde des affaires – qui sera l’une des principales thématiques pour les deux prochaines années. Avec le reporting intégré, l’innovation initiée par le marché permettra de s’assurer que le changement conduise effectivement à un regain d’énergie pour les entreprises et ne devienne pas simplement un fardeau supplémentaire. »

Next Finance , Juin 2013

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