Quelle rentabilité dans les BFI ? Croissance, restructuration et suppression de postes

Les banques mondiales de financements et d’investissements ont amélioré leurs performances ces derniers mois pour générer près de 60 milliards d’euros pour le troisième trimestre de 2012. Sur l’année, les revenus totaux devraient croître de 10% pour atteindre 250 milliards d’euros. Cependant, des problèmes structurels de rentabilité persistent.

Le cabinet Roland Berger Strategy Consultants [1] publie une nouvelle perspective sur les BFI, intitulée Investment Banking Outlook Fall/Winter 2012 – Tough choices et établit 4 grands constats :
 Les effectifs dans les BFI ont diminué de 15.000 depuis le milieu de l’année 2011 et 25.000 suppressions de postes supplémentaires ont été annoncées.
 A moyen terme, de nouveaux défis sont attendus : 40.000 suppressions de postes seront nécessaires pour restaurer durablement un environnement économique plus stable.
 Avec des programmes plus radicaux de restructuration et des arrêts de lignes de métiers, il restera probablement moins de 10 acteurs globaux dans les BFI à l’échelle mondiale et 5 environ survivront dans les 3 à 5 ans.
 Les opportunités de croissance géographiques sont concentrées principalement dans les marchés émergents et / ou en capitalisant sur les expertises produits ou clients mais peu de banques s’y sont complètement préparées à ce stade.

La perspective de Roland Berger nous révèle que la plupart des emplois devraient être coupés dans les marchés développés. L’inverse devrait se produire du côté des marchés émergents où les acteurs qui y sont présents vont continuer à embaucher et construire sur la croissance des deux années écoulées.

"Il s’agit plus d’un processus de stabilisation mais pas d’un redressement" précise Pierre Reboul, Senior Partner chez Roland Berger. "Les banques ne doivent pas se reposer sur une hausse de la croissance mais doivent se concentrer sur l’amélioration de leur rentabilité basée sur plusieurs scénarii autour d’une stabilité de la croissance".

Des programmes de restructuration pour maintenir la rentabilité

La perspective Roland Berger montre que la vague de réductions de postes constatée dans le secteur des BFI devrait avoir un impact sur l’amélioration de la rentabilité d’ici 1 à 2 ans. D’autres postes, à hauteur de 40.000, devraient faire l’objet de coupures dans les prochaines années. Entre 15% et 20% de la capacité de l’industrie des BFI serait absorbée par ce renforcement des programmes de restructuration.

Alors que certains acteurs du secteur devront arrêter des lignes de métiers, d’autres pourraient réduire drastiquement leur présence à l’international ou changer leur business modèle et / ou créer des partenariats avec de nouveaux acteurs.

La croissance se situe dans les pays émergents

L’étude Roland Berger révèle que la croissance des revenus sera majoritairement concentrée dans les pays émergents, principalement en Asie. "Les marchés émergents ont connu une croissance constante ces dernières années et même si certains pays se stabilisent, il existe encore des zones ciblées à potentiel de croissance " ajoute Pierre Reboul.

D’ici 2016, les marchés émergents pourraient créer plus de 30 milliards d’euros de revenus supplémentaires. Cette croissance va nécessiter une forte présence des banquiers sur le terrain alors même que les banques mondiales se livrent une concurrence féroce avec les banques locales et régionales.