Quelle allocation d’actifs ALM dans un contexte de faible croissance ?

Dans un tel contexte de volatilité durablement élevée, une allocation pertinente privilégie le marché obligataire et assure des revenus fixes certains (hors risque de défaut), à l’opposé du marché actions dont les dividendes sont difficilement appréciables au vu de tous ces risques…

Quelle allocation d’actifs ALM dans un contexte de faible croissance ?
Il convient tout d’abord de repréciser la question posée en y ajoutant une dimension temporelle, celle de la durée de cette situation.

Si ce phénomène est considéré comme transitoire par les économistes qui anticipent une croissance future, la faiblesse des marchés peut alors être perçue comme source de performance financière et offrir de bons points d’entrée pour un investisseur. En revanche, une croissance atone prolongée est plus problématique.

Cet environnement morose tend à augmenter la pression sur les investisseurs qui doivent gérer les risques macroéconomiques persistants et les fondamentaux des entreprises, rendant de plus en plus incertaine la visibilité des comportements des agents économiques (Etat, entreprises, consommateurs).

Dans un tel contexte de volatilité durablement élevée, une allocation pertinente privilégie le marché obligataire et assure des revenus fixes certains (hors risque de défaut), à l’opposé du marché actions dont les dividendes sont difficilement appréciables au vu de tous ces risques. Mais il ne s’agit pas là d’abandonner cette dernière classe d’actifs.

Du côté obligataire, le ralentissement économique mondial et les actions non conventionnelles des banques centrales avec des politiques monétaires très expansionnistes (maintien des taux courts bas et injections de liquidité pour soutenir l’économie) ont des répercussions à la baisse sur les taux longs. L’incertitude est telle que les investisseurs recherchent la liquidité et la sécurité allant même jusqu’à payer pour s’assurer de récupérer leurs fonds. Mais des taux d’intérêts réels négatifs (diminués de l’inflation) ne sont pas aberrants si la croissance du Produit Intérieur Brut reste très inférieure à son potentiel. Ils permettent au contraire, un soutien à l’économie pour in fine, combler ce retard de croissance et permettent d’alléger le poids du service de la dette.

Dans cet univers, la dégradation du rendement de la poche obligataire des portefeuilles est inéluctable et le gérant ne doit pas essayer de maintenir celui-ci à tout prix par une prise de risque inconsidérée.

La sélectivité du gérant devient donc plus importante que jamais et doit pouvoir lui permettre d’acheter, en proportion raisonnable, la prime de risque sur des émissions très décotées (c’est le cas par exemple des entreprises privées solides fragilisées par les problèmes liés à leur pays de domiciliation). Des expositions aux économies à croissance rapide en élargissant l’univers d’investissement (géographique, titres peu liquides,…) peuvent également offrir des opportunités.

Du côté des actions, si le bêta ne participe pas à la performance, là aussi l’alpha du gérant peut y contribuer de façon importante, par une sélection plus restrictive mais une gestion plus active du gérant sur des valeurs, qui pâtissent à court terme des évènements macroéconomiques mais qui, à long terme devraient ressortir comme les grands gagnants.

En outre, les actions qui reversent un fort dividende semblent constituer une composante importante dans la performance totale des actions. Des stratégies plus quantitatives peuvent aussi être mises en place.

Le marché immobilier, quant à lui, ne doit pas devenir une valeur refuge tant les politiques monétaires conduisent à des excès de liquidités, souvent matérialisés par l’émergence de bulles qui éclateront lors de la normalisation de la situation.

Groupama-AM , Novembre 2012

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