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Stratégie
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Vous l’avez certainement lu ou entendu, mais « tout le monde » se débarrasserait de la dette américaine que cela soit la Chine, le Japon ou les autres créanciers. « Plus personne » ne voudrait avoir un lien avec un pays (les États-Unis) qui impose des droits de douane à tout va et risque de précipiter son économie en récession. Mais qu’en est-il réellement ?
Vous l’avez certainement lu ou entendu, mais « tout le monde » se débarrasserait de la dette américaine que cela soit la Chine, le Japon ou les autres créanciers. « Plus personne » ne voudrait avoir un lien avec un pays (les États-Unis) qui impose des droits de douane à tout va et risque de précipiter son économie en récession. Mais qu’en est-il réellement ? Est-ce de la « propagande » ou des faits avérés ? Synthèse, analyse et fact check.
a. Les faits
En mai 2025 (derniers chiffres disponibles qui viennent de sortir), la structure des détenteurs de la dette américaine montre une diversité croissante, à rebours de l’idée reçue d’un désengagement massif des investisseurs étrangers. Les achats menés par la zone euro, le Japon, la Chine, le Canada et les centres financiers montrent un regain d’intérêt pour les titres du Trésor américain.
Contrairement aux discours alarmistes, les créanciers traditionnels — y compris la Chine et le Japon — renforcent leurs positions après des années de désengagement partiel. En parallèle, les fonds de pension fédéraux et la Réserve fédérale conservent une place centrale dans la détention de la dette, bien que leur part relative ait diminué face à l’envolée de la dette totale.
L’augmentation récente des achats par les banques commerciales américaines souligne l’attrait croissant pour les Treasuries, dans un contexte de taux réels positifs et d’incertitude macroéconomique. En somme, les faits contredisent largement la narration d’un abandon de la dette américaine : les flux récents témoignent au contraire d’un soutien élargi et renforcé.
b. La réalité des chiffres
La dette américaine continue de susciter l’attention, notamment en raison des mouvements importants enregistrés dans la structure de ses détenteurs. En mai 2025, les investisseurs étrangers ont accru leurs avoirs en titres du Trésor américain de 32 milliards de dollars sur le mois, et de 915 milliards sur un an, pour atteindre un total de 9 050 milliards de dollars — à peine en dessous du record établi deux mois plus tôt. Sur ce total, 7 640 milliards (soit 84,5 %) correspondent à des obligations de long terme, le solde étant constitué de bons à court terme.
Fait notable, les détenteurs « officiels » étrangers — c’est-à-dire les banques centrales et entités gouvernementales — ont continué à réduire leur exposition, ramenant leurs avoirs à 3 900 milliards de dollars. À l’inverse, les investisseurs privés étrangers — banques, compagnies, fonds obligataires et particuliers — ont augmenté leurs détentions de 55 milliards de dollars en mai et de 815 milliards sur un an, atteignant un niveau record de 5 150 milliards. Cette dynamique confirme un transfert progressif du poids des détentions vers des acteurs privés, plus sensibles aux rendements et à la stabilité macroéconomique.
• Les créditeurs étrangers
Les investisseurs étrangers restent des acteurs majeurs dans la détention de la dette américaine, avec une part d’environ 25 %. En mai 2025, leurs avoirs ont atteint 9 050 milliards de dollars, soutenus par une hausse annuelle de 915 milliards de dollars. Voici les principales évolutions régionales et nationales :
Luxembourg : +2 milliards, à 413 milliards
Belgique : +4 milliards, à 415 milliards
Irlande : -13 milliards, à 327 milliards
Suisse : -7 milliards, à 304 milliards
Îles Caïmans : -7 milliards, à 441 milliards
Singapour : +2 milliards, à 249 milliards
France : les avoirs français ont bondi de 15 milliards sur le mois et de 92 milliards sur un an, à un record de 375 milliards de dollars, soulignant le rôle croissant des mégabanques hexagonales dans le financement global.
Taiwan : -6 milliards en mai, à 293 milliards, mais +28 milliards sur un an.
Inde : +3 milliards en mai, à 235 milliards, mais en baisse de 2 milliards sur un an.
Brésil : stable à 212 milliards, en recul de 11 milliards sur un an et en baisse d’un tiers depuis 2018.
Malgré l’augmentation de leurs avoirs depuis mars 2020, leur part de la dette nationale américaine est tombée à 25,0 %, son niveau le plus bas depuis 2007. Ceci s’explique par l’augmentation quasi exponentielle des autres détenteurs de la dette américaine.
Pour mémoire, lorsque l’on parle de détenteurs étrangers, ils comprennent des banques centrales étrangères, des entités gouvernementales étrangères et des entités étrangères du secteur privé telles que des entreprises, des banques, des fonds obligataires et des particuliers.
Institutions américaines (Fed, banques commerciales, fonds de pension)
c. Synthèse
Les données les plus récentes montrent que, loin d’être abandonnée, la dette américaine continue d’attirer massivement investisseurs étrangers et institutions domestiques. Loin de la rhétorique alarmiste, ce sont des flux historiques qui viennent renforcer la crédibilité des bons du Trésor, même en période de tensions géopolitiques. La réalité est donc claire : malgré les critiques, le marché fait toujours confiance à l’économie américaine comme pilier de stabilité financière mondiale. Qu’on le veuille ou non.
John Plassard , 30 juillet
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