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Stratégie
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Les perspectives 2025 pour les marchés du crédit européens sont positives. En effet, la combinaison d’une inflation maîtrisée autour de 2%, d’une croissance anémique et de taux réels légèrement positifs donne un environnement favorable pour les stratégies de portage...
Les perspectives 2025 pour les marchés du crédit européens sont positives. En effet, la combinaison d’une inflation maîtrisée autour de 2%, d’une croissance anémique et de taux réels légèrement positifs donne un environnement favorable pour les stratégies de portage, où faible volatilité et valeur temps sont des alliés de poids. Après des années de taux négatifs où les emprunteurs étaient les maîtres du jeu, ce nouvel environnement devrait continuer à donner plus de pouvoir de négociation aux prêteurs.
Pourtant, sur le front du crédit, l’année 2024 aura été
marquée par une augmentation significative des
défaillances d’entreprise. Le dernier chiffre publié par la
Banque de France a fait état en novembre 2024, sur un an
glissant, d’un accroissement de 18,1%, avec 64909
défaillances sur les 12 derniers mois.
L’effet rattrapage de la période Covid19 est bien
présent, mais il n’explique pas tout. En effet,
comparé à la moyenne observée sur les années
pré-crise sanitaire, le taux de défaillances est de
10% plus élevé.
Si ce sont les plus petites entreprises qui ont le plus souffert, les ETI et les grandes entreprises sont également touchées. C’est tout particulièrement le cas en Europe où certains modèles économiques ont révélé des failles majeures, comme par exemple la politique énergétique allemande (dépendance au gaz russe, sortie du nucléaire, variabilité de la production renouvelable). Des secteurs comme l’automobile (7% du PIB européen) en ont subi de plein fouet les conséquences avec, en sus, la combinaison d’une concurrence étrangère accrue et des normes contraignantes.
Les marchés du crédit anticipent néanmoins une
normalisation de la situation avec des taux de
défaut anticipés en baisse en 2025 par rapport à
2024. Ainsi, l’agence de notation S&P prévoit un
taux de défaut des entreprises européennes de la
catégorie spéculative pour les 12 mois glissants
de 4,25% en septembre 2025 (cas de base),
contre 5,03% en septembre 2024.
Corrélativement, les marges moyennes du crédit des entreprises de la catégorie spéculative (notée BB+ et en dessous) sont de 3,10%, contre 4,00% au début de l’année, tout proche de leur plus faible niveau des 5 dernières années.
Ces anticipations positives sur le crédit sont portées par des perspectives de croissance en légère amélioration ainsi que par l’existence supposée d’une forte capacité de refinancement des dettes. De fait, les conditions d’octroi de crédit des banques sont en amélioration avec une diminution des marges et des taux des prêts accordés aux entreprises. De plus, la distribution des dettes de financement d’acquisition avec levier auprès des investisseurs fonctionne à plein régime et offre un canal de distribution efficace (CLOs).
Dans ce contexte de données encore dégradées mais d’anticipations très positives pour le crédit, quelle stratégie privilégier pour 2025 ?
Voici nos 4 conseils pour gérer efficacement vos investissements :
1. Privilégier la dette privée par rapport à la dette obligataire listée
Les valorisations rencontrées sur la dette obligataire listée comme le high-yield ou les leveraged loans sont proches de leur limite historique, alors que l’environnement économique et géopolitique reste très incertain. Elles ont notamment bénéficié de l’effet d’euphorie post-élection US qui devrait commencer à s’étioler. Ainsi, nous anticipons que de meilleurs points d’entrée apparaîtront dans les trimestres à venir.
2. Se positionner sur les thématiques portées par une forte rationalité économique et politique
Depuis la crise sanitaire de la Covid19 et le conflit aux portes de l’Europe, la souveraineté est redevenue un thème central. En effet, la maîtrise des chaînes de production et des coûts de l’énergie est désormais vitale pour les entreprises. Dans ce cadre deux thématiques de financement nous semblent particulièrement intéressantes :
3. Eviter les secteurs trop spéculatifs
Aux yeux du préteur qu’est Sienna IM, deux secteurs semblent nécessiter une prudence accrue du fait de leurs fondamentaux dégradés et de leur manque de visibilité. Il s’agit de l’industrie automobile, et plus particulièrement des sous-traitants automobiles, et de l’immobilier commercial de bureau.
Le secteur automobile européen fait face à de nombreux défis et incertitudes :
Dans ce contexte, les constructeurs automobiles ont annoncé des plans de restructuration, avec des réductions de production et d’effectifs (Bosch, Valéo, ZF, Michelin, VW…). Les sous-traitants automobiles vont donc continuer à être impactés, et les défaillances d’entreprise dans le secteur devraient rester à un niveau élevé en 2025.
Le financement d’immobilier de bureau reste encore soumis à des déséquilibres trop importants. Face à l’inaptitude à trouver des preneurs de baux pour de nombreux immeubles mis sur le marché, les sponsors ont renégocié les dettes existantes avec des allongements de maturités et des décalages de paiement d’intérêt. Ainsi, si les valorisations des actifs ont continué à corriger en 2024, le paroxysme nécessaire de la phase d’apurement du marché n’a pas encore eu lieu.
4. Opter pour le financement assorti de sûretés réelles
Dans un environnement financier où les fondamentaux économiques européens sont encore fragiles mais où les anticipations de marché sont déjà très positives, une approche prudente est à privilégier. En ce sens, assortir les crédits consentis de suretés réelles et exerçables permet de minimiser les pertes en cas de scénario adverse, dans lequel les taux de défaillance d’entreprise augmenteraient. Ainsi, le taux de recouvrement des dettes sans sûreté s’établit historiquement à seulement 30%-40%, alors que celui des dettes avec des sûretés prises sur les actions de la société opérationnelle atteint 60%-70% et que celui des dettes avec des sûretés prises sur des actifs réels (machines, stocks…) avoisine 80%-100%.
Si la présence de sûretés réelles est théoriquement rassurante pour le créancier, en pratique son exercice peut s’avérer complexe. Une expérience éprouvée en la matière avec une connaissance approfondie des mécanismes de recouvrement et des procédures judiciaires est un prérequis indispensable.
La sélectivité des dossiers sur leur aspect purement crédit reste néanmoins un préalable absolu. En effet, les situations de sélection adverse doivent être évitées, telles que celles où seules les entreprises n’ayant pas obtenu de crédit auprès des banques consentiraient à emprunter à des fonds d’investissement en leur donnant des actifs en sûreté. Les banques ayant desserré leurs conditions d’octroi de crédit, ce risque devrait être moins prégnant que par le passé. Afin de conserver une forte sélectivité, l’assise sur des canaux d’origination fournis et variés restera incontournable.
Ainsi, en conservant une probabilité de défaut identique à celle des marchés de dettes non sécurisées mais en atteignant des niveaux de pertes très faibles en cas de défaut, ce type de stratégie permet d’obtenir des rendements équivalents, voire supérieurs, à ceux du crédit spéculatif, avec un coût du risque proche de celui de l’univers investment grade.
Fabrice Rossary , 20 janvier
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