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Perspectives sur les marchés nordiques pour 2022

La société de gestion finlandaise Evli revient sur les thèmes clés qui ont marqué les marchés actions et obligataires nordiques au cours de l’année et détaille ses perspectives pour 2022 pour l’ensemble de la région.

PERSPECTIVES MACRO SUR LES MARCHÉS NORDIQUES

Thèmes clés : résultats solides et pression inflationniste

La fin de cette année s’annonce très positive. Nous sommes au beau milieu d’une saison des résultats exceptionnelle et l’économie mondiale tourne pratiquement deux fois plus vite qu’à l’accoutumée. Les économies nordiques ne font pas exception et nous observons une croissance robuste pour toutes les économies nordiques.

L’année prochaine s’annonce un peu plus délicate, un peu comme une année Docteur Jekyll et M. Hyde : le premier semestre devrait se présenter comme une continuité de la dynamique observée sur les marchés à la fin de cette année, c’est-à-dire une croissance économique extrêmement rapide, mais aussi avec une certaine pression inflationniste. Au second semestre, nous prévoyons néanmoins un ralentissement des taux de croissance économique par rapport aux tendances à long terme et une dissipation progressive de la pression inflationniste qui frappe actuellement l’économie mondiale.

Les marchés nordiques sont relativement solides dans l’environnement actuel

Les marchés nordiques ont bien performé malgré la crise du Covid-19 avec une chute de l’activité économique beaucoup plus faible que le reste du monde et de l’Europe. Et c’est pourquoi le rebond n’a pas été aussi rapide qu’ailleurs, car la baisse a été moins importante que pour d’autres économies.

De plus, les populations des pays nordiques sont beaucoup plus vaccinées que la plupart des autres économies de l’OCDE. Nous prévoyons donc beaucoup moins de risques liés à un retour du Covid-19 ou d’un variant. Nous observons également une croissance robuste dans la quasi-totalité des économies nordiques, en particulier en Norvège. La Suède connaît également une croissance rapide, et la Finlande rebondit aussi de manière très satisfaisante. La Norges Bank a par ailleurs déjà relevé ses taux d’intérêt et envisage une nouvelle hausse. Les pays nordiques semblent donc relativement solides dans l’environnement actuel.

MARCHES ACTIONS NORDIQUES

Une forte augmentation des introductions en bourse

L’un des thèmes à retenir de cette année sur les marchés actions nordiques est sans aucun doute le nombre croissant d’introductions en bourse, notamment en Finlande et en Suède. Le principal moteur de cette croissance que l’on observe depuis au moins deux ans réside dans l’excès de liquidités et les multiples élevés qui en résultent. Par ailleurs, nous pensons que les facteurs structurels jouent aussi un rôle important dans ce phénomène, en particulier en Suède. En effet, la Suède dispose d’un écosystème unique où, en plus des investisseurs institutionnels traditionnels, il existe de plus petits investisseurs professionnels qui fournissent des capitaux et des liquidités à ces jeunes entreprises en devenir. Selon Bloomberg, Stockholm a en effet produit plus de licornes par habitant que toute autre région du monde, à l’exception seulement de la Silicon Valley. La Suède dispose donc d’un environnement vraiment unique, en particulier sur le segment des petites et moyennes capitalisations lorsqu’il s’agit d’actions cotées. En 2022, nous pensons que ce rythme d’introductions en bourse va se poursuivre, tant en Finlande qu’en Suède, mais qu’il faudra néanmoins rester attentif à la qualité et à la valorisation des prochaines introductions.

MARCHES OBLIGATAIRES NORDIQUES

Une année positive pour le marché nordique des obligations corporate

L’année 2021 a été jusqu’à présent très bonne pour le marché nordique des obligations corporate et la demande des investisseurs pour cette classe d’actifs a augmenté. Les performances ont également été stables. La demande sur le marché secondaire est très élevée et l’activité sur le marché primaire a été un peu inférieure à nos estimations, ce qui a rendu le marché plus complexe à appréhender. Structurellement, la demande de nouvelles obligations a été beaucoup plus importante que l’offre sur le marché, ce qui est très bon pour le marché secondaire et pour les performances des portefeuilles d’obligations corporate.

Les émetteurs nordiques ont fait face à la crise de Covid-19

De leur côté, les émetteurs nordiques ont continué à renforcer leurs bilans dès le début de la crise du Covid-19. La crise fut un choc pour les sociétés nordiques qui se sont dès lors concentrées sur les flux de trésorerie pour maintenir leur bilan et assurer leur fonctionnement pendant les confinements qui imposaient certaines limites à l’activité.

Les entreprises nordiques ont fait un excellent travail et nous nous attendons à ce que cela continue l’année prochaine. En effet, ces sociétés ont été très actives, elles ont refinancé les échéances à venir alors que le financement est très peu cher sur les marchés de capitaux. Elles ont donc émis de nouvelles obligations et refinancé les prochaines échéances de deux à trois ans, repoussant par conséquent le mur de refinancement à plus tard. Ainsi, les sociétés nordiques ont été retirées des pics importants dans les profils de maturité.

Les marchés obligataires nordiques se distinguent par leur potentiel de rendement total return

Dans ce contexte de faibles rendements, on estime souvent que l’obligataire n’offre pas aux investisseurs de rendements significatifs. Mais nous pensons au contraire que l’écart de rendement des spreads rend le marché obligataire nordique relativement attractif. En 2022, les investisseurs devraient pouvoir générer de très bons rendements sur le marché nordique des obligations corporate. Il devient en effet de plus en plus difficile dans ce cycle de réaliser des rendements positifs sur l’obligataire, et le marché nordique constitue l’un de ceux qui se distinguent vraiment par leur potentiel de rendement total return.

EVLI , Novembre 2021

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