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Perspectives mondiales de Russell Investments pour le 4ème trimestre 2015

Selon Russell Investments, les incertitudes entourant la Chine et la perspective d’un resserrement de la Fed marquent un point d’inflexion pour les marchés mondiaux, mais ne constituent pas un tournant...

L’équipe des stratèges de Russell Investments vient de publier ses Perspectives mondiales pour le 4e trimestre 2015. Cette étude présente une synthèse des perspectives économiques et des prévisions de marché qui sous-tendent les choix de la société en matière de portefeuilles multi-actifs et de services.

Alors que les incertitudes autour de la Chine et la possibilité d’un resserrement de la Réserve fédérale américaine dominent l’horizon, les stratèges insistent sur l’importance de distinguer un « bruit de marché » d’un « signal de marché », estimant que les marchés « s’efforcent de trouver du sens  ». En août, la volatilité a atteint son plus haut niveau depuis quatre ans, avec un pic à 40 de l’indice VIX, alors que les marchés mondiaux connaissaient un recul, qui a atteint 10 % aux États-Unis et environ 15 % au Royaume-Uni, en Europe, en Australie et au Japon.

Toutefois, les stratèges considèrent que l’économie américaine est solide et que la Chine ne devrait pas saper la reprise de l’économie mondiale.

« Aujourd’hui, les investisseurs se demandent avant tout si les turbulences du marché correspondent à un simple ajustement par rapport à une situation de surachat ou au début d’une nouvelle tendance baissière du marché. Selon nous, nous sommes dans la première situation », indique Alain Zeitouni, Directeur de la gestion de Russell Investments France. « La croissance aux États-Unis est bien repartie et nous pensons qu’il n’y aura pas de récession à court terme. Ceci dit, l’Europe reste notre marché actions préféré, devant le Japon, et nous restons prudents sur les marchés émergents, les États-Unis et le Royaume-Uni. »

La Réserve fédérale toujours prête à relever ses taux d’ici la fin de l’année

Selon les stratèges, la Fed devrait commencer à relever ses taux d’intérêt en décembre selon une cadence plus élevée que prévu initialement. Les stratèges estiment en effet que l’économie américaine, de par son poids, sa robustesse et l’importance de la demande intérieure, est capable de contrecarrer les risques de ralentissement venant de l’étranger. Le produit intérieur brut (PIB) américain devrait rester dans une fourchette de 2 à 2,5 % et le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans devrait atteindre 2,8 % dans les 12 prochains mois.

L’équipe reste toutefois attentive à deux questions essentielles qui se posent pour les marchés : il s’agit de savoir dans quelle mesure la volatilité du prix des actifs se répercutera sur l’économie réelle et si les sociétés américaines continueront à dégager des bénéfices sur le long terme.

« Nous pensons que la croissance économique aux États-Unis se poursuivra à un rythme plus modéré au cours des 12 prochains mois, en raison de la pression haussière des salaires sur fond de tensions sur le marché du travail et de l’érosion des marges bénéficiaires », avertit Alain Zeitouni, Directeur de la Gestion de Russell Investments France. « Nous continuons à sous-pondérer le marché actions américain dans nos portefeuilles mondiaux parce que les actions américaines restent assez chères, malgré les ventes massives observées récemment. »

Un ralentissement maîtrisé en Chine

Selon le rapport, l’économie chinoise connaît une décélération sans pour autant s’effondrer. Au premier semestre 2015, la croissance du PIB réel a décéléré en Chine pour atteindre son taux le plus bas depuis la fin de la crise financière de 2008, suscitant les craintes des investisseurs quant à une possible contagion du ralentissement chinois à l’économie mondiale.

D’après les stratèges, trois scénarios majeurs pourraient se dessiner, le plus probable étant que la Chine poursuive sa décélération, sans cependant entraîner de difficultés financières majeures ni menacer la croissance mondiale dans son ensemble, grâce aux moyens d’action déployés.

« La Chine a recours à un éventail impressionnant d’instruments d’action et nous pensons que l’économie chinoise, qui affiche un taux de croissance annuel supérieur à 6 %, reste un moteur pour l’économie mondiale », analyse Alain Zeitouni, Directeur de la Gestion de Russell Investments France.

L’équipe est neutre à l’égard des marchés des actions de catégorie A et H et ne recommande pas de prendre des positions sur les marchés actions chinois dans la mesure où la volatilité devrait perdurer jusqu’à fin 2015. Toutefois, les stratèges sont confiants à long terme, car les politiques monétaire et budgétaire de la Chine commencent à stabiliser l’économie.

Perspectives stratégiques

Afin d’actualiser leurs prévisions, les stratèges de Russell Investments s’appuient sur les trois piliers du processus de stratégie d’investissement de la société, à savoir le cycle, la valorisation, la confiance. À l’heure actuelle, leurs perspectives de marché mondiales se déclinent comme suit :

Cycle économique :

  • La note est modérément positive pour la composante cycle de l’économie américaine, avec néanmoins une révision des prévisions à la baisse en raison des perspectives de croissance limitée des bénéfices par action (BPA) et des anticipations de resserrement de la Fed.
  • L’appréciation demeure favorable à l’égard du Japon qui profite d’une croissance plutôt soutenue des BPA et de la probabilité d’une politique de relance par la Banque du Japon.
  • C’est l’Europe qui recueille la meilleure note, la croissance des BPA étant soutenue par plusieurs facteurs favorables : dépréciation de l’euro, croissance du crédit et inflexion des politiques d’austérité, mais aussi assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne.
  • Le cycle reste négatif pour les marchés émergents face à la vigueur du dollar américain, à la baisse du prix des matières premières et au ralentissement de l’économie chinoise.

Valorisation :

  • Le marché américain reste le plus cher des principaux marchés développés.
  • Les stratèges considèrent que les actions japonaises comme les actions européennes sont modérément valorisées.
  • Ils estiment que les actions des marchés émergents sont encore relativement bon marché.

Confiance :

  • Le momentum est désormais neutre pour la plupart des marchés actions et négatif pour le Royaume-Uni et les marchés émergents.
  • L’indicateur contrarian laisse penser que la majorité des marchés sont survendus après les reculs observés en août et début septembre.

Expositions régionales – Prévisions actualisées

Les stratèges ont mis à jour leurs prévisions par zone géographique et classe d’actifs en tenant compte des évolutions intervenues sur les marchés depuis le rapport actualisé au 3e trimestre :

Amérique du Nord : maintien d’une sous-pondération modérée des actions américaines en raison des valorisations assez élevées qui compensent un environnement macroéconomique modérément favorable.

Asie-Pacifique : position généralement neutre sur les marchés actions de cette région qui, selon le rapport, « trace la voie d’une croissance économique quelque peu morose ». Ceci dit, sans surpondérer la région Asie-Pacifique dans son ensemble, l’équipe se montre de plus en plus favorable aux marchés actions de cette région, dans la mesure où les prix baissent et se maintiennent à des niveaux moins élevés.

Zone euro : l’équipe continue de surpondérer les actions de la zone euro et les obligations des pays périphériques, tout en restant neutre sur les obligations d’État des pays du centre.

Marchés émergents : l’équipe sous-pondère les marchés émergents en raison du ralentissement conjoncturel en Chine et estime qu’il faudra du temps avant que la faiblesse des devises des marchés émergents et les baisses généralisées des taux des banques centrales produisent leurs effets et démontrent leur efficacité.

Monnaies : en ce qui concerne le dollar américain et la livre sterling, les perspectives restent favorables, mais moins nettement que début 2015. À noter toutefois qu’un renforcement des programmes d’assouplissement quantitatif au Japon et dans l’eurozone servira vraisemblablement de catalyseur à une nouvelle appréciation du dollar américain.

Titres à revenu fixe : si l’équipe sous-pondère les obligations d’État américaines qui sont jugées onéreuses, elle passe à une position neutre sur les obligations d’État du centre de la zone euro après le redressement du marché au troisième trimestre 2015, et maintient sa surpondération des obligations d’État des pays périphériques.

Alain Zeitouni résume ainsi la situation : « La volatilité créée par les incertitudes autour de la Fed et de la Chine est, selon toute probabilité, appelée à durer, mais nous restons positifs quant aux perspectives à moyen terme des économies américaine et mondiale et tablons sur un rendement modéré des actions mondiales. Alors que les marchés tendent vers un point d’inflexion, sans se diriger vers un tournant, il est possible de profiter de leur repli pour renforcer l’exposition au risque des portefeuilles multi-actifs diversifiés au plan mondial. »

Next Finance , Octobre 2015

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