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Perspectives de marché 2016 : BofA Merrill Lynch Global Research prévoit le retour de l’investissement value avec des taux, des risques et des bénéfices en hausse

Verre à moitié plein : haussier sur les actions, pas sur les secteurs ; Année de croissance mondiale modérée : croissance aux Etats-Unis, ralentissement en Chine et récession au Brésil ; Plus de volatilité à mesure que les politiques monétaires divergent, les taux et les régulations sont à surveiller de près

BofA Merrill Lynch Global Research a publié ses perspectives sur les marchés pour 2016, prévoyant une année de croissance mondiale modérée dans le monde et aux États-Unis, le début d’une reprise lente dans les marchés émergents et un rendement à un chiffre sur les marchés actions, tirés par les valeurs cycliques de qualité. Cependant, la divergence en matière de politique monétaire des deux plus importantes économies mondiales – les États-Unis et la Chine - et l’attente d’un affaiblissement supplémentaire de l’économie chinoise, risquent de peser l’an prochain sur les marchés de crédit, taux et change.

Dans ce contexte, l’équipe de BofA Merrill Lynch Global Research nous présente les 10 thèmes macro suivants pour l’année à venir :

1. S&P 500 : “Le play anti-crédit”

L’indice Standard and Poor’s 500 devrait atteindre 2 200 points d’ici la fin de l’année prochaine, prenant le chemin le menant à 3 500 points d’ici 10 ans. Les gains pour l’année à venir seraient de 5%, soit l’équivalent de la croissance des bénéfices, reposant sur une prévision de bénéfice par action de 125$ en 2016. Le plus grand risque en 2016 pour le S&P 500 est d’être considéré comme le “play anti-crédit” ultime, notamment via les grandes capitalisations présentant des bilans sains et des soldes de trésorerie supérieurs à la moyenne.

2. Modeste croissance économique aux Etats-Unis et dans le monde

Le PIB mondial devrait croître de 3,4% contre 3,1% en 2015, ce qui est légèrement inférieur à la tendance récente. Une croissance supérieure d’environ 0,5% à la tendance est prévue en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Aux États-Unis, la croissance du PIB devrait rester stable affichant un niveau de 2,5%, la bonne tenue du marché de l’emploi compensant la faible croissance de la productivité.

3. Légère hausse de l’inflation

Globalement, l’inflation devrait progresser jusqu’à 2,8%, les effets de la baisse de prix des matières premières commençant à s’essoufler. L’inflation sous-jacente devrait rester stable, avec des différences importantes entre les pays développés et émergents. En fin d’année, le chômage des États-Unis devrait atteindre 4,5%, entraînant une légère hausse de l’inflation pour l’an prochain, avec respectivement 0.5% et 0.2% attendu pour les salaires et l’inflation des prix. Dans les pays émergents, l’inflation pourrait ralentir à 3,8% contre 4,3% en 2015. Le phénomène climatique El Niño – le plus important de ces 18 dernières années - représente un risque potentiel de hausse de l’inflation, en particulier en Asie et en Amérique latine.

4. Début de la reprise des marchés émergents

Pour la première fois depuis 2010, la croissance annuelle moyenne dans les marchés émergents devrait commencer à augmenter (4,3% contre 4% en 2015). Hors Chine, la croissance devrait se redresser à 3,1% en 2016, après 2,6% en 2015. Environ les trois quarts des économies des pays émergents pourraient montrer des signes de reprise d’ici le milieu de 2016, alors que le Brésil pourrait voir son économie se contracter davantage à -3,5%, malgré ses efforts pour sortir de la récession. L’investissement sera probablement le principal moteur de la reprise des marchés émergents. Les rendements de la dette souveraine, corporate et en monnaie locale devraient ressortir respectivement à 2.7%, 2.5/3.5% et 1% en 2016.

5. Taux d’intérêt : en hausse par rapport au niveau actuel de zéro

La Réserve fédérale devrait calibrer soigneusement la remontée de ses taux d’intérêt au cours des deux prochaines années, avec une hausse 0,25% ce mois-ci et 3 ou 4 hausses de 0,25% ensuite. Pendant ce temps, un nouvel assouplissement quantitatif est attendu en Europe et au Japon, mais aussi parfois dans le reste du monde. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans pourrait atteindre 2,65% et le dollar devrait rester fort, augmentant de 4 à 6%. La confluence de taux plus élevés, notamment avec l’action de la Fed et davantage de pressions réglementaires concentrera probablement les risques de liquidité sur la partie rapprochée de la courbe des taux.

6. Des politiques monétaires divergentes

Avec une Fed prête à relever ses taux et une banque centrale chinoise faisant dans le même temps l’inverse, les politiques monétaires divergentes façonneront les marches de taux et devises en 2016. Un affaiblissement du renminbi (RMB) est attendu en 2016, avec une dépréciation de plus de 7% par rapport au dollar américain. Cela pourrait avoir des retombées négatives sur les devises émergentes asiatiques et les marchés de matières premières.

7. Les marchés de matières premières sous pression

Un dollar américain fort et une croissance mondiale modérée pourrait créer à court terme des pressions à la baisse sur les prix des matières premières, et pas seulement sur les métaux, mais aussi sur l’énergie et les céréales. Dans l’ensemble, le rendement des produits de base pourraient aller de 0 à -3,7% l’an prochain. L’équilibre du marché pétrole devrait s’améliorer dans la deuxième moitié de l’année, sous l’effet d’une demande mondiale en hausse et d’une moindre production non-OPEP, ce qui pourrait faire remonter le cours de l’or noir à 55 $ le baril. Pendant ce temps, la demande de gaz naturel devrait rester forte, avec un spread entre le gaz et le pétrole brut s’élargissant. Le prix des métaux de base resteront probablement modérés, l’or continuant à souffrir de la bonne tenue du dollar et de la hausse des taux d’intérêt.

8. Le marché du crédit est compliqué

Les tendances fondamentales sur les marchés mondiaux de crédit sont divergentes, et il semble pas se dessiner un cycle de crédit unique au niveau mondial. L’optimisme est plus élevé sur le marché du High Grade américain, avec 3 à 4% de rendement excédentaires attendus l’an prochain. Le marché baissier sur le High Yield aux USA se poursuit, avec des rendements négatifs attendus l’an prochain, de l’ordre de 2 à 3%. Les écarts de rendement persistants entre le marché du crédit corporate aux Etats-Unis et dans le reste du monde devraient pousser les investisseurs internationaux à se tourner sur le marché américain, avec des rendements potentiels s’elevant à 6/7% pour des maturités de 30 ans, soit des performances similaires aux marchés actions en 2016. En revanche, l’année pourrait être difficile pour les marches de crédit sur les marchés émergents, avec des divergences marquées d’un pays à un autre. Cependant, nos prévisions sur ces marchés émergents reste positives, avec un rendement total de 4% pour le High Yield et de 2,5% pour la catégorie Investment Grade.

9. Stratégie globale d’investissement

Les marches actions mondiaux devraient progresser de 4 à 7% l’an prochain, les plus prometteurs étant les marchés boursiers au Japon (sur l’ensemble de la cote), l’Europe (les banques) et les États-Unis (valeurs cycliques de qualité). L’allocation d’actifs chez BofAML se traduit par des positions acheteuses sur le dollar américain, la volatilité et de l’immobilier ; vendeuses sur les matières premières et d’autres produits de sensibilité crédit ; les actions sont également à privilégier face aux obligations ; les marchés développés par rapport aux marchés émergents ; et l’investissement obligataire Investment Grade contre le High Yield. Compte tenu des risques de Wall Street, les meilleures façons d’investir pourraient être de se positionner sur des obligations Investment Grade et les actions des entreprises utilisées par les classes moyennes, comme les distributeurs ou encore les banques régionales.

10. La reprise du marché du logement se poursuit aux Etats-Unis

Une poursuite de l’expansion du marché du logement américain est prévu en 2016, avec des mises en chantier de 1,275 million d’unités. Les ventes de maisons existantes pourraient augmenter de 5% en 2016, tandis que les ventes de maisons neuves devraient progresser de plus de 10%. Cependant, l’appréciation des prix pourrait ralentir en 2016, avec des prix en hausse de seulement 1%, reflétant une surévaluation par rapport au niveau de revenu. Bien que la hausse des taux d’intérêt fragilise la reprise de l’immobilier américain, la politique monétaire menée par la Fed devrait éviter une remontée trop brutale des taux hypothécaires. À long terme, il y existe des signes d’un changement structurel sur le marché du logement, à savoir davantage de location au détriment de la propriété, ce qui entraîne à son tour une augmentation de la construction de logements multifamiliaux.

Next Finance , Janvier 2016

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