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Pas de raisons de paniquer

Nous maintenons notre surpondération des actions mondiales. Les craintes de récession aux Etats-Unis nous semblent en effet exagérées et l’économie chinoise, dont le ralentissement marqué est en grande partie responsable de la baisse des marchés, commence à se stabiliser progressivement, notamment dans le bâtiment et l’automobile.

Enfin, les actions apparaissent notablement moins chères que les obligations : le rendement du dividende des actions est pour la première fois deux fois plus élevé que celui des obligations d’Etat.

Sur le marché des changes, nous maintenons notre position acheteuse sur l’euro par rapport au dollar US car il paraît peu probable que la Fed relève rapidement ses taux. De plus, le billet vert est largement surévalué en termes de parité de pouvoir d’achat et les enquêtes montrent qu’il est surpondéré par une majorité d’investisseurs.

Au sein du monde développé, l’Europe et le Japon restent nos marchés actions privilégiés. Les politiques monétaires ultra-accommodantes, la baisse des prix de l’énergie et la sous-évaluation de leurs devises respectives devraient en effet stimuler la croissance économique.

Sur le plan sectoriel, nous avons réduit notre exposition aux valeurs financières européennes, car les mesures prises pour faire face au problème de solvabilité des banques régionales italiennes nous semblent insuffisantes. Parallèlement, nous continuons de privilégier le secteur des biens de consommation discrétionnaire, car bien que les valorisations ne soient pas particulièrement bon marché, la hausse des salaires et le faible taux d’inflation devraient se traduire par une augmentation du revenu disponible et des dépenses de consommation, bénéficiant ainsi aux entreprises du secteur.

Nous adoptons une attitude plus constructive à l’égard des actions américaines et réduisons notre sous-pondération de ce marché. La hausse du dollar, cause majeure du ralentissement bénéficiaire américain, arrive selon nous à son terme. De plus, la confiance à l’égard du marché a atteint un point historiquement bas et limite la probabilité d’un nouveau repli.

Nous maintenons notre surpondération des actions émergentes, ce marché présentant une décote historique par rapport aux actions développées. A ce niveau de valorisation, l’amélioration des prévisions bénéficiaires et des indicateurs macroéconomiques dans les pays émergents que nous avons constatée devrait favoriser le retour des investisseurs. La perspective d’une politique monétaire plus accommodante en Chine et d’une Réserve fédérale plus souple devrait également soulager les marchés.

Au niveau des obligations, nous maintenons notre sous-pondération de la dette des Etats développées, qui a bénéficié de l’aversion au risque et a ainsi atteint des niveaux d’extrême surévaluation.

Le niveau de stress subi par le marché américain à haut rendement place la probabilité d’une contraction à un niveau proche de 80%. Nous estimons ce risque à un niveau de 20% et maintenons notre surpondération sur cette classe d’actifs. En outre, les obligations à haut rendement offrent une excellente protection contre toute accélération inattendue du rythme de hausse des taux d’intérêt américains.

Nous surpondérons les obligations émergentes libellées en monnaies locales. Ce marché offre un rendement supérieur à 7%. Les devises émergentes sont largement sous-évaluées : selon notre modèle, elles se négocient à trois écarts types en deçà de leur juste valeur.

Le pessimisme des investisseurs est extrême. Comme pour les actions émergentes, une stabilisation des économies et des grandes banques centrales plus accommodantes, dont nous voyons les premiers signes, devraient permettre au marché de bien se comporter.

Frédéric Rollin , Février 2016

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