Les thèmes d’investissement de Carmignac sur le 4ème trimestre

Au 31 octobre 2011, le poste de liquidité de Carmignac Gestion a quasiment doublé. Il est successivement passé de 3,6% fin mars à 6,2% fin juillet et a gonflé à 11,7% fin octobre.

Ce renforcement de la liquidité traduit la défiance continue de Carmignac à l’égard des marchés d’actions. Avec l’or et les valeurs défensives, la liquidité contribue à un pôle défensif se montant à 40% du portefeuille contre 60% consacrés aux thématiques de croissance.

Le deuxième thème le plus important du portefeuille du Carmignac Investissement est désormais celui des mines d’or, passé de 11,2% à 14,4%, du fait d’une appréciation relative marquée de ce secteur, qui a produit une performance absolue positive sur le trimestre.

Selon la société de gestion, l’aggravation de la crise européenne nécessite un traitement de la question de la croissance. « Toute tentative de traitement de la question grecque et de lutte contre la contagion à d’autres pays membres est vaine si aucune mesure d’ampleur visant à favoriser à court terme la croissance n’est simultanément mise en oeuvre. Sans croissance, la résorption du déficit et de la dette publique sont impossible. L’Europe est en train de choisir la voie japonaise du traitement du surendettement. Cette voie est suicidaire pour elle : ses exportations sont insuffisantes pour compenser les effets négatifs sur la demande interne des politiques de rigueur et les impatients créanciers étrangers n’ont aucune envie de laisser du temps au temps »juge sèchement les stratégistes de Carmignac. Ceux-ci recommandent à la Banque Centrale Européenne de mener une politique de taux zéro et visant à affaiblir l’euro. Cela passerait par des taux directeurs proches de zéro et des achats de dette publique des pays en danger non compensés par des émissions nouvelles. L’affaiblissement de l’euro qui en résulterait générerait un surcroît de croissance via une meilleure compétitivité à l’export et les liquidités injectées en masse permettraient de contrer les pressions déflationnistes, voire d’initier un peu d’inflation, ce qui réduirait d’autant le fardeau de la dette.

Tant que l'on ne verra pas de mesures qui favorisent la croissance, il n'y a pas de raison d'investir dans les actions au-delà des rebonds techniques
Frédéric Leroux, gérant, Carmignac Gestion

« Tant que l’on ne verra pas de mesures qui favorisent la croissance, il n’y a pas de raison d’investir dans les actions au-delà des rebonds techniques », avait estimé Frédéric Leroux, gérant chez Carmignac Gestion, lors d’une réunion face aux investisseurs le 20 octobre dernier. Face au ralentissement économique les emprunts d’Etat allemands et américains ont ainsi constitué des valeurs refuges pour Carmignac. Le poste emprunts d’Etat pays développés (Bund et T-notes) a progressé de 3,65% à 10,4% des encours de Carmignac Patrimoine.

Le poste emprunts d’Etat émergents a été diminué de 4,3% à 2,5% (dont 1,7% investis en dettes locales émergentes).

L’allocation en emprunts privés a été réduite (de 32% à 26,3% des encours de Carmignac Patrimoine). Carmignac a ainsi vendu les crédits semblant devoir être les plus vulnérables à un ralentissement économique. Néanmoins, la société de gestion estime que la part crédit du portefeuille devrait constituer, même dans une phase de décélération économique, un moteur de performance appréciable, offrant un rendement moyen de 6,41% pour une durée moyenne de 5,6 années (contre 1,32% pour les emprunts d’Etat allemands de même durée). Un tel différentiel de rémunération, proche de celui enregistré au pire de la crise de 2008, ne lui apparaît pas justifié eu égard à la qualité des signatures qu’elle estime détenir en portefeuille.

La défiance de Carmignac envers la gestion de la crise européenne l’a ainsi conduit à réduire son exposition à la monnaie unique, en protégeant ses actifs libellés dans la devise européenne par des achats à terme en dollars et en yens. La majorité des disponibilités, accrues ce trimestre de 17% à 23% des actifs, a été également investie en bons du Trésor américains et japonais, permettant à Carmignac de bénéficier au cours du troisième trimestre de l’appréciation de ces deux devises contre l’euro (7% et 1% respectivement).

Next Finance , Novembre 2011

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