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Opinion
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Comme dans d’autres phases de marché en 2020, mais également en 2018, 2015 ou 2011, la macro a actuellement totalement pris le pas sur la micro pour driver les marchés ces dernières semaines et les publications de résultats sont quasiment passées inaperçues sur le marché obligataire corporate face à l’inflation...
Comme dans d’autres phases de marché en 2020, mais également en 2018, 2015 ou 2011, la macro a actuellement totalement pris le pas sur la micro pour driver les marchés ces dernières semaines et les publications de résultats sont quasiment passées inaperçues sur le marché obligataire corporate face à l’inflation, aux décisions de la FED, aux inflexions de la BCE et, encore, au reflux d’une cinquième vague de Covid en Europe…
Ces phénomènes n’étaient pas une surprise et certains investisseurs s’étaient déjà mis à la cape au courant de l’été, imaginant qu’ils provoqueraient des phases de volatilité significatives propres à annihiler les plus-values engrangées au premier semestre… Mais pour le moment il n’en est rien et cela pourrait bien durer ainsi pendant plusieurs mois :
Pour la fin d’année :
Les politiques de banques centrales restent extrêmement accommodantes et, s’ils ont pour le moment affirmé ralentir les achats d’actifs, ils continueront néanmoins d’augmenter les liquidités du marché pendant au minimum une année pour la FED et probablement plus pour la BCE. Or, en face, sur le marché obligataire, les masses de nouvelles émissions pour contrer la crise du Covid, notamment les émissions de dette souveraine, ont passé leur pic, comme en témoignaient ces jours-ci la stabilisation du montant de la dette publique américaine ou la baisse de la dette publique italienne (cf. graphe ci-dessous).
Cet effet ciseau entre poursuite des injections de liquidités et frein sur les nouvelles émissions de dette pour la fin d’année, qu’il s’agisse des dettes souveraines ou des dettes privées (le T4 étant toujours beaucoup plus calme sur le marché primaire corporates) crée un environnement technique de resserrement des taux et des spreads et donc de performance du marché obligataire pour la fin d’année.
Après un soupçon de volatilité début novembre, ces derniers jours ont montré une forte demande sur le marché obligataire, comme en témoignent le marché primaire (l’émission inaugurale de l’opérateur d’autoroutes ASTM, noté BBB-, suscitait par exemple une demande de 10 milliards d’euros) et le resserrement de tous les taux souverains européens.
A plus long terme :
Pour les mois et années à venir il est important d’appréhender la quasi-impossibilité pour les banques centrales de relever significativement les taux, et nous ne parlons pas ici de quelques points de base symboliques qui n’auraient pas d’impact sur la plupart des portefeuilles obligataires, mais de 1% ou 2%, voire plus, en particulier pour coller à l’inflation anticipée par les marchés et satisfaire les chantres de la nécessité de taux réels positifs.
Rappelons ici quelques points de pure observation :
Rappelons ici que la plupart des portefeuilles obligataires, a fortiori corporates, ont des maturités de 5 à 7 ans, bien moins sensibles donc à une hausse de taux significative que les actions… Plus les banques centrales injectent des liquidités, moins elles peuvent les retirer et aucun gouverneur ne prendra le risque de déclencher personnellement une curée sur les actifs financiers, les portefeuilles institutionnels et les bilans des banques, risquant le cataclysme financier pour un mandat de quelques années. Les liquidités resteront et les taux ne grimperont pas sur le segment court et peu sur le segment long.
En conclusion, il peut être opportun de patienter de temps à autre, mais n’oublions pas que le portage obligataire est favorable à l’investisseur, en particulier sur les obligations d’entreprises aux rendements largement supérieurs à ceux de leurs homologues souverains. Nous signalerons à ce sujet une confusion répétée de la presse grand public qui parle des taux comme d’un ensemble indifférencié oscillant entre l’Eonia et le taux allemand !
Nous rappellerons ici un schéma que nous avions proposé lors de notre présentation investisseurs de septembre et qui souligne la présence de deux marchés sur les rendements obligataires :
Nous considérons que la seule issue pour un investisseur obligataire est de tirer parti du meilleur des deux mondes : profiter de la force de stabilisation systémique de la BCE et du maintien des taux bas et capter les primes du marché privé libéral avec une flexibilité et une agilité accrues. Le second risque est à l’échelle de chaque investisseur et peut permettre, s’il est bien géré, d’optimiser son rapport rendement/risque et sa volatilité ; le premier risque doit être accepté comme un état de fait duquel aucun investisseur ne pourra se soustraire s’il se matérialise, quelles que soient son allocation et sa prudence vis-à-vis du marché obligataire…
Matthieu Bailly , Novembre 2021
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