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Les professionnels de l’investissement sont optimistes face aux perspectives de croissance économique pour 2014 mais affichent leurs craintes au sujet de l’intégrité du marché

L’enquête annuelle du CFA Institute souligne la confiance grandissante dans l’économie mondiale avec, en parallèle, le besoin de réformes clés destinées au renforcement du système financier.

L’enquête 2014 du CFA Institute sur le sentiment des marchés mondiaux (Global Market Sentiment Survey ou GMSS) montre que, partout dans le monde, les professionnels du secteur de l’investissement se montrent optimistes face aux perspectives économiques de l’année à venir, tout en considérant que l’intégrité au sein des marchés de capitaux n’est pas en train de s’améliorer.

63 % des personnes interrogées tablent sur une croissance de l’économie mondiale pour 2014, soit une augmentation considérable par rapport aux résultats des deux années précédentes, bien que plus de la moitié d’entre elles (54 %) identifient l’absence de culture de l’intégrité au sein des entreprises comme le facteur ayant le plus contribué au manque de confiance actuel dans le secteur.

6 561 membres du CFA se sont exprimés dans le cadre de cette enquête annuelle.

« Le nombre de membres qui tablent sur une croissance de l’économie mondiale a pratiquement doublé au cours des deux dernières années. Ce n’est toutefois pas le moment, pour le secteur de la finance, de tomber dans la complaisance », indique John Rogers, président directeur général du CFA Institute. « L’enquête montre que la confiance des investisseurs s’est érodée et si l’on veut que le secteur de la finance se remette au service du bien commun, nous devons nous atteler au thème du comportement éthique, à tous les niveaux. Au moment où le marché connaît un rebond, il faut veiller à ne pas nous détourner des réformes essentielles susceptibles de rétablir la confiance des investisseurs et renforcer la capacité de résistance du marché aux chocs futurs ».

Confiance grandissante des professionnels de l’investissement face aux perspectives de croissance économique mondiale et locale pour 2014

  • Croissance de l’économie mondiale attendue. 63 % des personnes interrogées, contre 40 % l’année dernière, tablent sur une croissance de l’économie mondiale pour l’année à venir. Sur ce terrain, les Britanniques se montrent les plus optimistes (78 %) et les Chinois les plus prudents (48 %).
  • Sentiment de reprise marquant en Europe. 56 % des membres de la région EMOA (Europe, Moyen Orient, Afrique) tablent sur une croissance de leurs marchés locaux pour 2014, un pourcentage en forte augmentation par rapport aux résultats de l’enquête de l’année dernière où seuls 33 % d’entre eux avaient la même perception.
  • Augmentation sensible de l’optimisme en faveur des actions. 71 % des membres interrogés cette année considèrent les actions comme la classe d’actifs la plus prometteuse. Ce pourcentage est en constante et importante augmentation par rapport aux résultats des deux dernières années puisque 50 % des personnes interrogées plaçaient les actions en première position en 2013 contre 41 % en 2012.
  • Les États-Unis et la Chine continuent à être considérés comme les meilleures opportunités d’investissement alors que le Brésil chute dans le classement. Les membres considèrent qu’en 2014 les États-Unis (26 %), la Chine (10 %), le Japon et l’Allemagne (à égalité avec 6 %) seront les marchés d’actions qui offriront les meilleures opportunités d’investissement. En 2013, les personnes interrogées plaçaient les États-Unis en première position (32 %) suivis de la Chine (17 %) et du Brésil (10 %) qui occupait alors une troisième place de choix.

L’instabilité politique et la fin de l’assouplissement quantitatif, sources d’incertitude sur les marchés locaux

  • Les élections à venir et les troubles sociaux pourraient influer sur les performances locales. En Inde, plus des trois quarts des membres interrogés (78 %) considèrent que l’instabilité politique est le principal facteur susceptible d’affecter leur marché domestique en 2014, rejoints en cela par la majorité des personnes interrogées en Afrique du Sud (53 %), plus d’un tiers de celles interrogées au Brésil (38 %) et aux États-Unis (37 %) qui partagent la même inquiétude.
  • Inquiétude face à la fin de l’assouplissement quantitatif. 68 % des personnes interrogées au niveau mondial craignent que la décision des banques centrales de mettre fin à l’assouplissement quantitatif ait des incidences négatives sur leur marché local en 2014.

Les membres prônent une surveillance au niveau mondial et un renforcement de l’application de la législation au niveau local

  • Appel en faveur d’une meilleure surveillance pour renforcer la confiance des investisseurs. Plus d’un quart (29 %) des membres estiment que l’amélioration de la confiance des investisseurs et l’intégrité du marché nécessitent en premier lieu d’améliorer la législation et de surveiller les risques systémiques. Ce sentiment est plus fort dans la région Asie-Pacifique (40 %) qu’en EMOA (33 %) et dans les Amériques (24 %). 21 % des membres estiment qu’il est également nécessaire d’améliorer la transparence de l’information financière et autres communications des entreprises.
  • Besoin de renforcer l’application de la législation existante dans les marchés locaux. Au titre des mesures les mieux à même d’améliorer la confiance des investisseurs et l’intégrité du marché, les membres interrogés citent l’amélioration de la législation et de la règlementation existantes au sein de leurs marchés nationaux (30 %) et la mise en oeuvre de meilleures pratiques de gouvernance entrepreneuriale (24 %).

Le manque de culture de l’intégrité au sein des entreprises érode la confiance des investisseurs

  • Absence de perspective d’amélioration de l’intégrité au sein des marchés de capitaux. Tout comme les années précédentes, près de la moitié des membres (54 %) pointent le manque de culture de l’intégrité au sein des entreprises comme le facteur ayant le plus contribué au manque de confiance actuel dans le secteur. Ce sentiment est plus fort dans les pays d’EMOA (61 %) que dans ceux de la région Asie-Pacifique (56 %) ou Amériques (51 %).
  • La fraude sur les marchés financiers, principal risque menaçant les marchés mondiaux. Les membres n’estiment pas que la vente abusive de produits financiers par les conseillers financiers soit le principal risque affectant les marchés mondiaux pour l’année à venir et citent en revanche en premier lieu les fraudes sur le marché, telles que le délit d’initié (en hausse à 24 % contre 19 % l’année dernière), l’utilisation et les modalités de reporting des produits dérivés (en baisse à 20 % contre 23 % dans le rapport 2013), ainsi que l’honnêteté/intégrité des informations financières (21 % constant par rapport à l’année dernière).

Pour mener son enquête annuelle sur le sentiment des marchés mondiaux, le CFA Institute sollicite la collaboration de ses membres afin qu’ils lui fournissent des indicateurs clés sur les questions économiques et relatives au marché pour l’année à venir. L’enquête a été réalisée en ligne du 2 au 17 octobre.

Next Finance , Décembre 2013

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