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Les plus grands fonds de pension voient leur croissance ralentir

Face à une croissance économique atone, la concurrence entre les fonds s’intensifie, les incitant à optimiser leur couple rendement risque et améliorer leur gouvernance…

Selon l’étude de Pensions & Investments et Towers Watson, l’encours total des 300 plus grands fonds de pension mondiaux a progressé de moins de 2 % en 2011 (11 % en 2010), pour atteindre un nouveau record de 12 700 milliards de dollars US. Le classement P&I / Towers Watson global 300, réalisé conjointement par Towers Watson et Pensions & Investments, montre que la croissance affichée en 2011 est la plus faible depuis 2003, abstraction faite de la contraction de 13 % enregistrée en 2008.

Au niveau régional, l’Asie-Pacifique affiche le taux de croissance sur cinq ans le plus élevé (9 %), suivi de l’Europe (6 %) et l’Amérique du Nord (0 %) ; alors que le taux de croissance combiné de l’Amérique latine et l’Afrique est inférieur à 8 % sur la même période, partant toutefois de plus bas. L’étude montre également que les 300 plus grands fonds de pension de la planète représentent désormais plus de 46 % de l’encours des fonds de pension à travers le monde [1].
Selon l’étude, les fonds à prestations définies représentent 70 % du total des actifs gérés. En 2011, les actifs des fonds à prestations définies ont progressé de plus de 1 % (8 % en 2010), contre moins de 4 % pour les actifs des fonds à cotisations définies (13 % en 2010), et plus de 1 % pour les Fonds de réserve [2].

« Au cours des six ou sept dernières années, les plus grands fonds de pension mondiaux ont donné un biais nettement plus défensif à leur allocation d’actifs pour faire face aux incertitudes économiques. En moyenne, les 20 plus grands fonds détiennent aujourd’hui des proportions d’actions et d’obligations équivalentes (environ 40 % pour chacune des deux classes d’actifs), le reste étant investi en placements alternatifs et en liquidités. Parallèlement, les fonds d’Asie-Pacifique, notamment ceux du Japon, conservent une exposition aux obligations nettement plus élevée, conformément à leurs convictions d’investissement et de leur appétit au risque » explique Thierry de la Noue, directeur du département Investissement chez Towers Watson France.

L’étude montre également qu’avec plus de 34 % de l’encours mondial, et alors même que cette part recule régulièrement depuis dix ans, les États-Unis restent le premier marché de fonds de pension de la planète. Le Japon se classe en deuxième position avec une part de marché de plus de 17 % (contre 18 % en 2010), en grande partie grâce au Government Pension Investment Fund. Ce fonds, qui est toujours en tête du classement (position qu’il occupe depuis neuf ans), affiche un actif avoisinant 1 400 milliards de dollars et maintient une allocation prudente. Les Pays-Bas détiennent la troisième part de marché avec plus de 6 %, le Royaume-Uni et le Canada se classant en quatrième et cinquième positions avec plus de 5 % chacun.

L’étude montre que 47 nouveaux fonds ont fait leur entrée au classement au cours des cinq dernières années, venus essentiellement d’Australie (8), du Mexique (4), d’Allemagne (4), de Finlande (2) et de Russie (2).

Sur la même période, les États-Unis ont enregistré une perte nette de 19 fonds, ce qui porte à 121 le nombre de fonds américains dans le classement. Derrière eux figure le Royaume-Uni, avec 27 fonds au classement, soit deux de moins qu’il y a cinq ans.

« Face à la perspective d’une croissance économique anémique et au niveau élevé des engagements, les fonds de pension du monde entier devront relever de nombreux défis pour pouvoir tenir l’ensemble de leurs promesses. Le premier d’entre eux est la concurrence de plus en plus vive que se livrent les grands investisseurs mondiaux pour obtenir des rendements de plus en plus limités. Les fonds de pension doivent en outre s’adapter très rapidement à un environnement plus risqué, caractérisé par des fondamentaux économiques plus fragiles et des marchés de plus en plus volatils et imprévisibles. Faute de mesures adéquates, la plupart des fonds de pension seront dans l’incapacité de faire face à leurs engagements, par conséquent ils adaptent leur gouvernance et optimisent leur gestion du risque », poursuit Thierry de la Noue.

L’étude révèle que les actifs détenus par les fonds australiens ont affiché le rythme de croissance le plus soutenu sur la période de cinq ans s’achevant fin 2011 – soit 18 % en dollars US - suivis des actifs des fonds brésiliens avec 14 %. Au cours de la même période, les actifs des plus grands fonds mexicains, danois, taïwanais et japonais ont respectivement progressé de 11 %, 10 %, 9 % et 6 %, en dollars US. Les fonds souverains [3] continuent de figurer honorablement au classement, 26 d’entre eux représentant 29 % des actifs et totalisant 3 700 milliards de dollars US. Les 109 fonds du secteur public, qui totalisent 4 900 milliards de dollars d’actifs en 2011, représentent quant à eux 39 % de l’encours total. Les fonds du secteur privé (60) et les fonds d’entreprises (105) représentent respectivement 13 % et 19 % des actifs inclus dans l’étude.
« Une nouvelle année de croissance relativement molle sur de nombreux marchés et la forte hausse des engagements sur d’autres donnent également à penser que nous serons confrontés à des conditions d’investissement difficiles pendant plusieurs années. À cela s’ajoutent les attentes supplémentaires qui pèsent sur de nombreux grands investisseurs en matière d’investissement socialement responsable et de développement durable. Nous sommes convaincus que seuls les investisseurs ayant les méthodes de gouvernance robustes et abouties parviendront à maximiser leurs chances de répondre à ces attentes et à générer les performances nécessaires à une amélioration durable de leur solvabilité », conclut Thierry de la Noue.

Next Finance , Octobre 2012

Voir en ligne : The world’s 300 largest pension funds - year end 2011

Notes

[1] Estimation basée sur le classement P&I / Towers Watson global 300 et l’étude Towers Watson Global Pension Asset Study.

[2] Les Fonds de réserve sont constitués par un État afin de garantir le versement des pensions, sont caractérisés par l’absence explicite d’engagements et ne sont ni des fonds à prestations définies, ni des fonds à cotisations définies.

[3] Tels que constitués par les instances nationales afin de répondre aux engagements de retraite. Nous reconnaissons qu’il existe de nombreux autres fonds publics mais nous sommes efforcés de nous limiter aux fonds spécifiquement constitués par les instances nationales.

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