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Opinion
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Depuis l’été dernier, la machine s’est déréglée. Les marchés financiers broient du noir, tout étant sujet à interprétation négative. Pourquoi en est-on arrivé là ? Doit-on revoir en profondeur les perspectives économiques et financières ? L’analyse de Philippe Ithurbide, Directeur de la Recherche, Stratégie et Analyse chez Amundi...
Depuis l’été dernier, la machine s’est déréglée. Les marchés financiers broient du noir, tout étant sujet à interprétation négative. Pourquoi en est-on arrivé là ? Doit-on revoir en profondeur les perspectives économiques et financières ?
1. Pourquoi la baisse du prix du pétrole fait-elle peur ?
Elle affaiblit les pays producteurs de brut, les rend vulnérables, voire les met en situation de difficultés extrêmes. Elle fait craindre des défauts / faillites dans des entreprises du secteur de l’énergie (cf. High Yield aux US), avec les implications que l’on imagine pour les banques. Elle a également un impact sur les réserves de certains fonds souverains (fonds pétrole et fonds souverains en général) qui peuvent être amenés à solder des portefeuilles pour « remonter » des liquidités aux États. Il faut rappeler que dans le cas du pétrole, deux tiers de la baisse sont liés à des phénomènes d’offre. Or, il est difficile de prévoir des décisions de réduction de la production de pétrole. La prochaine réunion officielle de l’OPEC n’aura lieu qu’en juin, dans la crainte de voir le prix du pétrole poursuivre sa chute libre d’ici là, avec les conséquences pour les États producteurs, les entreprises du secteur et les banques.
2. Pourquoi les banques centrales ne parviennent-elles pas à rassurer les marchés financiers ?
Les banques centrales semblent avoir perdu la main, et elles n’ont plus la même crédibilité qu’avant. La BoJ a adopté un taux négatif pour les nouveaux dépôts que feraient les banques auprès de la banque centrale, reconnaissant de façon implicite le manque d’efficacité de la politique monétaire non conventionnelle. La BCE a avoué qu’elle allait reconsidérer sa politique monétaire, compte tenu des faits « nouveaux » que sont les prix de l’énergie et le retour de la volatilité.
Quant à la Fed, en l’absence d’inflation et face au repli de la croissance (le PIB n’aura progressé que de 0,7 % au dernier trimestre 2015), il paraît bien compliqué de poursuivre activement un quelconque cycle de resserrement monétaire.
3. Pourquoi la Chine continue-t-elle d’inquiéter les marchés financiers ?
La Chine représente sans conteste le risque le plus systémique, et les évènements de ces derniers mois (baisse du yuan, fermeture temporaire des marchés actions en août et en janvier) ont alimenté les craintes. Celles-ci nous semblent excessives : le ralentissement économique de la Chine n’est pas un fait nouveau, et ce pays ne procèdera pas à une dévaluation du yuan.
D’ailleurs, depuis l’été, la Chine gère avec un réel succès la stabilité du cours de change. Il n’y aura pas non plus de « hard landing » / « crash landing » à horizon proche.
4. Doit-on craindre une récession aux États-Unis ?
Nous avons, à de nombreuses reprises, mentionné que le consensus de marché était trop optimiste, et nous sommes en phase de révision globale de ces prévisions. En ce qui concerne les États-Unis, il faut rappeler d’une part la bonne tenue de la consommation (qui représente plus de 70 % du PIB), et d’autre part le grand écart entre le secteur des services (solide) et le secteur manufacturier (plus fragile). Tout cela, selon nous, plaide pour une croissance de l’ordre de 2 % et non pour une croissance négative.
Il n’est pas question à ce jour de récession aux États-Unis, mais ce qui inquiète, c’est l’absence de marges de manœuvre de la part de la Fed, incapable jusqu’ici de relever ses taux.
5. Doit-on revoir les prévisions sur le dollar ?
Il y a deux façons complémentaires d’expliquer l’appréciation de l’euro :
Au total, nous conservons notre bande de fluctuation 1,05-1,15, avec un objectif de 1,05 contre USD à 6 mois.
Conclusion
Nous restons en réalité dans un monde marqué par :
Philippe Ithurbide , Février 2016
En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)
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