›  Opinion 

Les performances économiques de la Chine s’essouflent

Les nouvelles de la Chine ont été mauvaises en août, ce qui n’est pas surprenant, car son économie montrait déjà des signes de faiblesse après le redressement du premier semestre de l’année. L’industrie manufacturière, le commerce extérieur et la consommation ont continué à se contracter et les prix à la consommation ont commencé à baisser.

Les perspectives du secteur immobilier se sont également assombries lorsque Country Garden, l’une des plus grandes sociétés immobilières privées du pays, a annoncé des pertes record de 7 milliards de dollars et a mis en garde contre une faillite imminente. Les marchés boursiers ont baissé et le taux de change s’est affaibli par rapport au dollar. La monnaie s’est dépréciée de près de 5 % cette année et se rapproche du niveau de l’automne 2022, le plus faible depuis plus de dix ans.

Le gouvernement central chinois a dû reconnaître les défis auxquels l’économie du pays est confrontée et devrait prendre des mesures pour améliorer ses perspectives. Les marchés ont toutefois été déçus par la réduction de 0,15 point de pourcentage du taux directeur de la banque centrale chinoise, et il semble désormais difficile d’atteindre les objectifs de croissance économique. Selon les évaluations les plus optimistes, il y aura davantage de mesures pour stimuler l’économie et la croissance se maintiendra.

La réunion des BRICS en Afrique du Sud a réservé une surprise : l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Argentine et l’Iran ont été invités à rejoindre le groupe. Cet élargissement est considéré comme un soutien aux ambitions économiques de la Chine, mais il reste à voir quelle sera l’influence de ce groupe de pays très divers.

La récession américaine est repoussée

Les résultats meilleurs que prévu de l’économie américaine ont conduit de nombreux économistes à repousser leurs prévisions de récession. L’économie s’est toutefois quelque peu affaiblie en août, avec un ralentissement de la croissance de l’emploi et un affaiblissement des prévisions de croissance de la consommation, des services et de l’industrie manufacturière. Bien que la baisse de l’inflation ait été prometteuse, les prix à la consommation ont augmenté d’un dixième sur un an glissant pour atteindre 3,2 %.

Avec une inflation nominale toujours bien supérieure à l’objectif, à 4,7 %, Jerome Powell, le président de la Fed, n’a eu d’autre choix que d’avertir que les hausses de taux pourraient se poursuivre. Sur le marché des obligations, cependant, les attentes d’une baisse des taux directeurs, peut-être dès le printemps prochain, se sont renforcées. L’automne pourrait être une période difficile en termes de perspectives d’inflation si les tendances des prix de l’énergie et des denrées alimentaires recommencent à pousser les prix à la consommation à la hausse.

L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé la rétrogradation du gouvernement fédéral américain de la note maximale AAA à AA+. Fitch a justifié cette décision par le fait que le relèvement du plafond de la dette fédérale n’a été décidé qu’à la dernière minute, ce qui a suscité la méfiance quant à la capacité du pays à assurer le service de sa dette. Dans les années à venir, l’évolution du déficit budgétaire américain et l’offre de bons du Trésor sur le marché risquent de peser sur les investissements en dollars. Le taux américain à 10 ans a augmenté de 0,15 point de pourcentage, tandis que le taux à deux ans est resté inchangé à 4,87 %.

En Europe, l’indice S&P 500 a baissé de 2,8 %. Toutefois, l’affaiblissement de l’euro a limité la tendance pour les investisseurs en euros, la variation en euros n’étant que de -0,4 %. Les marchés d’actions européens, quant à eux, ont chuté de 2,5 %, selon l’indice MSCI Europe. Le marché actions danois a été fortement stimulé par la hausse de 17 % du cours de la société pharmaceutique Novo Nordisk, suite à l’annonce de la mise sur le marché d’un médicament pour la perte de poids. Les actions des marchés émergents ont été les moins performantes, chutant de 4,8 % en euros. Leurs cours ont été plombés par le marché des actions chinoises.

Observations de la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole

Les présentations de la réunion n’ont pas apporté d’éclairage sur la situation actuelle du marché. En revanche, elles ont offert de nombreuses réflexions intéressantes sur les évolutions à long terme. En voici de brefs extraits :

Concernant l’importance de l’innovation pour la croissance économique à long terme : les innovations qui améliorent la productivité sont essentielles, mais elles sont de plus en plus difficiles à trouver, et nous devons investir davantage dans la recherche. L’IA est peut-être un nouvel outil important, mais elle s’inscrit dans la continuité du développement de l’automatisation qui a débuté au XIXe siècle. (Les perspectives de croissance économique à long terme. Charles I. Jones. Université de Stanford)

La dette publique est durablement plus élevée que jamais, et il n’y a aucune perspective de réduction de cette dette à l’horizon. La réalisation d’excédents budgétaires est un défi et n’est pas politiquement attrayante. La réduction de la dette est également entravée par les perspectives de croissance plus faibles de l’économie mondiale. En outre, l’inflation n’est pas non plus un moyen durable de réduire la dette. (Vivre avec une dette publique élevée. Serkan Arslanalp et Barry Eichengreen, Université de Californie-Berkeley)

En Europe, les politiques monétaires sont désormais affectées par des changements structurels profonds : évolution des marchés de l’emploi et des conditions de travail, évolution de la production d’énergie et accentuation des divisions géopolitiques. (L’élaboration des politiques à l’ère des changements et des ruptures, Christine Lagarde, présidente de la BCE).

Tableau : Les 25 plus grandes entreprises de l’indice Stoxx 600.

Tomas Hildebrandt , Septembre 2023

tags
Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Opinion Les contrats à terme « Total Return » devraient poursuivre leur croissance compte tenu de l’engouement des investisseurs

En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés