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Opinion
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Alors que les banques centrales du monde entier relèvent leurs taux d’intérêt pour lutter contre une inflation très élevée, les investisseurs s’inquiètent déjà des risques de récession. Les ralentissements économiques sont souvent déclenchés par un resserrement de la politique monétaire.
Nous examinons des données sur plus de 100 ans pour déterminer ce que les fortes fluctuations du marché pourraient signifier pour l’économie.
Après avoir atteint un sommet historique en début d’année, le S&P 500 est tombé en territoire baissier cette semaine. En règle générale, on parle de marché baissier lorsque le marché boursier enregistre une baisse continue de 20 % ou plus par rapport à un sommet.
Alors que les banques centrales du monde entier relèvent leurs taux d’intérêt pour lutter contre une inflation très élevée, les investisseurs s’inquiètent déjà des risques de récession. Les ralentissements économiques sont souvent déclenchés par un resserrement de la politique monétaire.
La Réserve fédérale a encore relevé ses taux d’intérêt de 0,75 % mercredi 15 juin (la plus forte hausse depuis 1994), et d’autres banques centrales à travers le monde lui ont emboîté le pas, notamment la Banque nationale suisse avec un relèvement de 0,5 % et la Banque d’Angleterre de 0,25 %.
La forte correction des marchés actions à l’approche de ces annonces et après celles-ci a renforcé les craintes d’un atterrissage brutal de l’économie. Par le passé, une réaction aussi pessimiste des marchés a souvent signalé l’arrivée d’une récession, mais pas toujours (voir tableau).
Même si nous ne prévoyons pas actuellement de récession aux États-Unis, le risque reste élevé. Les investisseurs peuvent être rassurés par le fait que les récessions ne suivent pas systématiquement un marché baissier. Cependant, au vu des données historiques, les perspectives ne sont pas favorables.
Depuis les années 1900, l’économie américaine n’est parvenue à éviter une récession que dans 30 % des cas où un marché baissier s’est produit.
Ces périodes de baisse étaient également plus courtes, avec des pertes moins importantes que lors des épisodes baissiers suivis de récessions. Par exemple, le S&P 500 a chuté de plus de 20 % lors du lundi noir en octobre 1987, mais l’économie n’a pas connu de récession. Les modèles de trading informatisés étaient largement responsables de ce krach boursier.
Pour ce qui est de l’avenir proche, plus la correction durera et plus la baisse des cours sera forte, surtout dans un contexte de relèvement des taux d’intérêt par la Fed, plus le risque d’une récession est élevé.
Tina Fong , Juin 2022
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