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Les investisseurs réclament plus de transparence sur les instruments dérivés et les activités de couverture de la part des entreprises

La nouvelle étude du CFA Institute souligne la nécessité d’améliorer la communication sur les dérivés et les opérations de couverture...

La nouvelle étude du CFA Institute souligne la nécessité d’améliorer la communication sur les dérivés et les opérations de couverture afin de renforcer la compréhension des investisseurs quant à leur exposition aux risques et à la gestion...

Cette nouvelle étude du CFA Institute s’intéresse à la généralisation de l’utilisation des dérivés pour des opérations de couverture au sein des établissements financiers et non financiers et se penche sur la transparence des rapports financiers autour de ces activités. Ce rapport fait valoir que l’amélioration de la communication d’informations est essentielle. Elle permet aux investisseurs de prendre des décisions plus éclairées et de s’assurer que les rapports financiers d’entreprises diffusent plus clairement des informations clés à propos de l’exposition aux risques et de leur gestion.

Ce rapport, User Perspectives of Financial Instrument Risk Disclosures Under IFRS Volume II- Derivatives and Hedging Activities Disclosures [1], cherche à documenter la procédure de normalisation, en cours d’évolution, concernant les informations à fournir sur les produits dérivés en mettant l’accent sur le point de vue des utilisateurs.

Il vise également à encourager les entreprises à diffuser des informations qui ne sont pas forcément obligatoires, mais utiles.

L’utilisation des dérivés dans des opérations de couverture est très répandue au sein des établissements financiers et non-financiers, et les récentes pertes liées aux opérations de couverture montrent à quel point les déclarations peuvent être trompeuses [2]. Suite à l’examen de 30 rapports annuels d’entreprises soumis aux normes IFRS et à l’obtention de feedback d’utilisateurs sur ces informations, CFA Institute recommande les améliorations suivantes :
- améliorer la présentation : les dérivés et les activités de couverture devraient être fournis dans un format facilement identifiable et présentés avec d’autres types d’informations sur les risques ;
- évaluation quantitative des risques plus exhaustive : afin d’aider les utilisateurs à appréhender les risques couverts ou non couverts ;
- améliorer la communication sur l’utilisation des dérivés et des stratégies de couverture : les entreprises doivent expliquer correctement la nature et l’objet des instruments dérivés utilisés en faisant une distinction claire entre les dérivés utilisés pour des couvertures comptables ou pour des couvertures économiques ou des activités de trading ;
- améliorer la communication relative aux effets des activités de couverture sur les états financiers : les informations sur les couvertures de juste valeur et les couvertures de flux de trésorerie ont besoin d’être améliorées afin de mieux illustrer les impacts des activités de couverture sur le bilan comptable, le compte de résultats ainsi que le tableau des flux de trésorerie ;
- s’assurer que les informations à fournir garantissent les couvertures économiques : les rapports devraient aller au-delà de la communication d’informations sur les couvertures comptables et renseigner sur toutes les couvertures économiques.

Vincent Papa, CFA, l’un des auteurs du rapport et Directeur de la Politique de Reporting Financier au CFA Institute, explique : « Etant donné la forte utilisation des dérivés, notre étude conclut que si la communication autour de ces instruments n’est pas transparente, les investisseurs ne sont pas suffisamment informés sur les risques associés. Ils sont donc dans l’incapacité d’anticiper les pertes potentielles. La qualité des reportings financiers sur les dérivés et les activités de couverture est donc particulièrement importante. Cela affecte en effet directement la compréhension des investisseurs sur l’exposition aux risques et les activités de gestion des risques des sociétés. Des informations de qualité médiocre peuvent conduire les investisseurs à sous-estimer le risque. Par conséquent, il incombe aux entreprises d’améliorer la communication d’informations.
Enfin, ce qui ressort de notre étude est qu’il est inexact de prétendre que l’information sur les produits dérivés et les activités de couverture serait suffisante, voire trop abondante. Au contraire, nous recommandons que les informations autour des différents types de dérivés soient plus claires et exhaustives et précisent si les dérivés sont utilisés pour des opérations de couverture ou pas »
.

Si elles sont adoptées, les recommandations de ce rapport contribueront à répondre à l’inquiétude soulevée par les membres du CFA Institute dans son enquête 2013 sur le sentiment des marchés mondiaux, qui a mis en exergue que l’information/l’utilisation des dérivés était le principal sujet de préoccupation des membres du CFA Institute à travers le monde.

Next Finance , Février 2013

Notes

[1] Points de vue d’utilisateurs concernant les informations sur les risques dans le cadre des IFRS, Volume II, Informations sur les produits dérivés et activités de couverture

[2] Exemple : les pertes médiatisées de JP Morgan liées aux dérivés, qui initialement estimées à 2 milliards d’euros ont finalement atteint 5,8 milliards de d’euros en mai 2012.

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