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Les gestionnaires de fonds optimistes pour 2014

En dépit de leurs anticipations de rendements d’emprunts d’État proches de leurs plus bas historiques et de leurs préoccupations persistantes concernant la faible croissance économique…

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D’après une enquête mondiale menée par Towers Watson sur les gestionnaires de fonds, ces derniers sont désormais plus optimistes sur les perspectives de la plupart des marchés actions de la planète, tout en restant préoccupés par la croissance mondiale et les obligations d’Etat à moyen terme.

L’enquête a également mis en évidence les problématiques les plus importantes auxquelles les gérants s’attendent à rencontrer en 2014, telles que l’intervention gouvernementale, l’inflation, les déséquilibres économiques mondiaux et l’instabilité financière ; l’intervention gouvernementale étant un sujet de préoccupation majeure à leurs yeux, pour les cinq prochaines années.

Matt Stroud, Directeur de la stratégie d’investissement Amériques chez Towers Watson, a déclaré : « Il n’est pas surprenant que les gestionnaires soient mal à l’aise à propos des interventions gouvernementales dans les pays développés, à travers des mesures monétaires, fiscales, législatives et réglementaires ; étant donné leur impact sur les marchés mondiaux, comme l’ont montré récemment la réduction de l’assouplissement monétaire aux Etats-Unis (« QE tapering »), la mise sous séquestre des dépenses budgétaires ou encore la règle Volker. Les conséquences de telles mesures ont été significatives sur les marchés financiers, que ce soit la réduction du « QE » sur certains marchés émergents et la règle Volker sur certains marchés OTC (« Over The Counter ») relatifs aux obligations d’entreprises par exemple. »

L’enquête mondiale établie à partir des réponses de 128 gérants (la majorité d’entre eux ayant des encours d’investisseurs institutionnels de plus de 5 milliards de dollars et de plus de 1 milliard de dollars pour ceux en charge d’une clientèle de particuliers) a montré que près de la moitié (44%) des gestionnaires pensent que les stratégies d’investissement de leurs clients institutionnels seront plus agressives cette année, contre un pourcentage de 33% en 2013.

Au cours des cinq prochaines années, la majorité des gérants s’attend à ce que les plus puissantes économies mondiales connaissent une croissance modérée, à l’exception de la zone euro où ils voient le taux de chômage rester, à court terme, sur des niveaux à deux chiffres, en se maintenant autour de 9,5% à moyen terme.

Matt Stroud a déclaré : « au cours du dernier trimestre de 2013, lorsque cette enquête a été réalisée, les actions des marchés développés ont très bien performé, ce qui conduit à améliorer de la confiance des consommateurs. Vers la fin de l’année, la croissance s’est redynamisée aux États-Unis et en Chine, tout en accélérant au Royaume-Uni et le Japon. Autant de signes positifs qui ont influencé les prévisions des gestionnaires pour 2014 ; la reprise économique mondiale alors encore un peu fragile, semble désormais plus soutenue ».

Contrairement à l’an dernier, cette année, les gérants s’attendent à voir de meilleurs rendements boursiers sur la plupart des marchés, à l’exception des États-Unis et de la Chine.

En 2014, ils prévoient que les marchés d’actions offrent des performances de 6,9% aux États-Unis (contre 7,0 % en 2013) ; 7,0% au Royaume-Uni (6,0%) ; 8,1% dans la zone euro (7,0%) ; 6,4% en Australie (6,0%) ; 7,3% au Japon (6,0%) et 8,4% en Chine (10,0%).

La plupart des gestionnaires de l’enquête ont une vision globalement optimiste pour les cinq prochaines années sur les marchés actions des pays émergents (76 % contre 83% en 2013), les marchés actions en général (inchangé à 78%) et le « private equity » (59 % contre 53%).

Sur le même horizon de temps, la majorité d’entre eux restent globalement baissiers sur les obligations d’État (81 % contre 80% en 2013), les obligations de type « investment grade » (58% contre 47%), les obligations à haut rendement (42% contre 39%) et les obligations d’Etat indexées sur l’inflation (42% contre 47% en 2013).

Matt Stroud a déclaré : « une surprise intéressante pour nous, est l’augmentation du nombre de sondés, pensant que les stratégies d’investissement de leurs clients institutionnels seront plus agressives l’année prochaine (44% contre 34% l’an dernier). De quoi attirer notre attention, étant donné que nous sommes passés « neutre » sur les marchés actions après les avoir considérées comme « modérément attractifs » en janvier 2014, ce qui reflète notre changement de vision en termes de niveaux de valorisation sur les douze derniers mois. Il faut également mentionner la fuite des capitaux que nous observons dans certains pays, comme la Turquie et l’Afrique du Sud, en réponse aux attentes liées au « QE tapering ». Ainsi, le biais « acheteur » lié à des anticipations de stratégies d’investissement plus agressives, appelle à une grande sélectivité, de notre point de vue ».

Un changement important par rapport aux études des années précédentes concerne les attentes en matière de croissance du PIB pour 2014, qui montrent maintenant une tendance à la hausse, allant de juste au-dessus de 1% pour la zone euro (contre 0% en 2013) à 7,0 % en Chine (7,5%), suivie par un niveau de 2,4% pour l’Australie (2,5%), 2,4% aux États-Unis (2,0%), 2,2% au Royaume-Uni (1,0%) et 1,6% au Japon (0,9 %).

À l’exception de la Chine et du Japon, les prévisions à moyen terme des gérants en termes de croissance du PIB sont légèrement supérieures à celles pour un horizon d’un an, sachant que dans les années à venir, ils s’attendent à voir l’économie de la Chine ralentir et celle du Japon et de la zone euro continuer à marquer le pas.

La compétitivité économique des États-Unis devrait progresser dans le futur, même si la plupart des sondés estiment qu’il est vraisemblable d’observer une situation financière fragile, restant gérable en dépit d’une croissance modérée .

L’enquête montre que les gestionnaires s’attendent à ce que le chômage demeure un défi difficile à relever pour certains pays occidentaux, en particulier pour les pays de la zone euro mettant en place des mesures d’austérité budgétaire. Selon les sondés, les politiques monétaires expansionnistes devraient se maintenir en 2014, avec des taux d’intérêt exceptionnellement bas dans certains pays occidentaux mais qui devraient se raffermir progressivement dans les années à venir.

L’inflation est considérée comme un risque modéré, à court terme, même si certains gérants se montrent très préoccupés par le risque d’inflation, à long terme, à la fois aux États-Unis et en Europe.

En ce qui concerne les rendements des obligations d’État à dix ans, en 2014, les gestionnaires prévoient des rendements se stabilisant à des niveaux historiquement bas, reflétant à la fois un renforcement de la situation économique et la poursuite des politiques d’achats d’actifs de la part des banques centrales. En raison de hausse des rendements obligataires, observés en fin d’année 2013, dans de nombreux pays, beaucoup de gérants entrevoient une augmentation des rendements des obligations d’État à dix ans, les taux d’intérêt à 10 ans passant aux États-Unis de 2,0% à 3,0%, au Royaume-Uni de 2,0% à 3,1%, en zone euro de 2,0% à 2,4%, en Australie de 3,3% à 4,1% et en Chine de 3,8% à 4,6%. Les gestionnaires anticipent une légère baisse des rendements obligataires pour le Japon (de 1,0% à 0,9%).

Matt Stroud conclut « les gestionnaires sont baissiers sur les obligations d’État des pays développés et les obligations de type « investment grade », même s’ils prévoient une hausse modérée des taux d’intérêt l’an prochain. Les investisseurs peuvent trouver ces classes d’actifs moins attractives en raison des niveaux actuels de taux d’intérêt et de l’intervention des banques centrales ; les sondés étant également baissiers sur le marché du « high yield » et du marché monétaire, ce qui reflète peut-être la détérioration des valorisations aussi bien pour les opérations d’emprunts de type « convenant-lite » ou de « payment-in kind » au cours de l’année 2013. »

Next Finance , Mars 2014

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