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Les fonds ESG ont de la ressource

Lors de la COP26 à Glasgow, les représentants des grands acteurs de la finance avaient pris fait et cause en faveur des énergies renouvelables. L’argent à l’époque peu cher avait vocation à inonder ce nouveau créneau, le temps était aux investissements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les prix élevés du gaz et du pétrole ont rappelé au monde à quel point il avait besoin de combustibles fossiles. Ces derniers offrent des rentabilités élevées sans comparaison avec ceux des énergies renouvelables. Cette situation jugée amorale par certains a amené le débat sur la taxation des superprofits pétroliers et gaziers. Des ONG s’en sont pris à des établissements financiers accusés d’investir dans les énergies carbonées, en France, au Royaume-Uni ou en Allemagne. L’ESG a été accusée de « greenwashing ».

La montée aux extrêmes dans ce débat majeur n’amène guère de solutions pratiques. Les entreprises pétrolières sont aujourd’hui incontournables pour le maintien de nos conditions de vie. Elles sont, en outre, par leur capacité d’investissement, et par la puissance de leur recherche, des acteurs clefs de la transition énergétique. Elles maîtrisent la gestion des réseaux énergétiques, un élément clef de la mutation économique en cours. Au-delà des propos des activistes, les fonds d’investissement durable continuent d’investir. Ils ont été assez résilients face aux vicissitudes de la bourse et aux aléas de la conjoncture.

Selon Morningstar, 139 milliards de dollars ont été investis dans des fonds durables de janvier à fin septembre au niveau mondial. Si les fonds européens ont capté 89 % des entrées totales de capitaux dans les fonds durables, aux États-Unis, ces fonds ont attiré plus d’argent que les autres véhicules d’investissement.

Les fonds verts sont parfois des fonds technologiques déguisés qui après leur avoir offert du rendement ces dernières années pourraient leur nuire depuis la fin de la bulle digitale. Ces fonds ont tendance à investir massivement dans des actions technologiques, qui obtiennent souvent des notes ESG élevées en raison des engagements pris par les entreprises du digital pour réduire leur empreinte carbone. En outre, ces entreprises sont souvent en pointe en matière de gestion des ressources humaines.

Les gestionnaires de fonds durables demeurent malgré la conjoncture relativement confiants du fait que les épargnants qui optent pour ce type de placements sont moins versatiles que les autres. Ils sont moins attachés aux rendements de court terme. Selon une étude de Morningstar, plus le fonds est vert, plus les investisseurs ont tendance à le détenir longtemps.

Philippe Crevel , Décembre 2022

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