Les fondamentaux ont continué de soutenir le high yield

Le marché européen du high yield a progressé en février, après une pause fin janvier suite à la débâcle sur les marchés émergents. Les flux entrants, en particulier dans le segment à court terme, sont restés bien orientés.

Février est resté un bon mois pour les obligations d’entreprise

Le marché européen du high yield a progressé en février, après une pause fin janvier suite à la débâcle sur les marchés émergents. Les flux entrants, en particulier dans le segment à court terme, sont restés bien orientés. L’ensemble des secteurs et notes s’est établi en territoire positif.

Les notes BB ont surperformé le reste du marché durant la première quinzaine du mois, avant d’être dépassées par les B, l’appétit pour le risque s’étant aiguisé.

Les émetteurs high yield ont continué de profiter de l’amélioration du sentiment à l’égard de l’Europe, et surtout de sa périphérie. Moody’s a relevé l’Espagne à Baa2 avec perspective positive en raison des progrès dans le rééquilibrage de l’économie et de la mise en œuvre des réformes structurelles. En Italie, les investisseurs en actions et en obligations ont bien accueilli la nomination d’un nouveau gouvernement. Moody’s a confirmé la note souveraine de l’Italie et a retiré sa perspective négative. En février, les obligations de la périphérie ont donc fait la course en tête. En revanche, les émetteurs liés aux pays émergents – en particulier en Afrique du Sud et en Europe de l’Est – ont sous-performé.

Le marché primaire

Le marché primaire s’est avéré atone ce mois-ci, avec des signatures comme Löwen Play, exploitant des salles de jeux en Allemagne et l’entreprise d’emballage Innovia, classée B, qui a émis un emprunt à taux flottant mi-février.

BBVA, groupe financier espagnol, a émis pour 1,5 milliard d’euros d’obligations perpétuelles notées BB-.

Globalement, le marché primaire est un peu moins actif qu’il y a un an, avec un montant total d’émissions dépassant légèrement les 10 milliards d’euros.

Depuis le début de l’année, le marché primaire est dominé par les sociétés BB alors qu’à la même date en 2013, les émissions se répartissaient à égalité entre BB et B.

Fondamentaux des entreprises et actualité

Les bilans sont restés relativement sains. Les niveaux des ratios de couverture des intérêts et de génération de cash-flow sont demeurés élevés, malgré un endettement en hausse. Le taux de défaut devrait rester faible en 2014. La politique accommodante de la BCE et la gestion prudente des bilans sont les principaux facteurs expliquant la faiblesse de ce taux. Sur le front des entreprises, le câble et les télécommunications ont continué d’occuper le terrain, Numericable étant intéressé à racheter SFR après son introduction en bourse réussie de novembre dernier. ONO, courtisé par plusieurs prétendants, a désigné des banques pour préparer une introduction en bourse. Les consolidations pourraient s’étendre au secteur du papier et de la pâte de bois afin de gérer le recul de la consommation de papier due aux progrès d’Internet. Dans l’automobile, les dernières données sont encourageantes, Jaguar affichant des résultats optimistes et Renault de bons résultats et des marges plus importantes que prévu.

Perspectives

Nous restons optimistes quant au high yield, les risques économiques se réduisant en zone euro. La reprise se confirme dans les pays périphériques et reste robuste au cœur de l’Europe, notamment en Allemagne. Dans ce contexte, nous maintenons globalement notre approche.

Les bilans sont sains et les risques crédit restent bien rémunérés, même si d’autres risques (politiques, périphériques, budgétaires ou de rechute de la croissance économique) sont moins bien pris en compte.

Bien qu’encore positive, la dynamique est plus faible qu’il y a trois mois. L’évolution des marchés émergents restera un facteur d’influence ces prochains mois et pourrait pénaliser les entreprises actives dans les pays en développement. Les fusions-acquisitions constitueront le second thème dominant. Elles concerneront essentiellement les télécommunications et les câblo-opérateurs.

Pictet , Mars 2014

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