›  Opinion 

Les femmes dans la finance

Quelle est la place des femmes dans le secteur de la banque et de la Finance ? La société de consulting Nexeo est allée à la rencontre de ses consultantes, ingénieurs ou issues de l’université, évoluant dans cet environnement professionnel très masculin...

L’image et la place de la femme au sein du monde professionnel a largement fait débat ces dernières années entre les politiques, les syndicats et les entrepreneurs Qu’en est il aujourd’hui au coeur de la sphère travail dans le secteur de la banque et de la Finance, reconnu plus jeune et plus moderne ?

L’objectif des accords relatifs à l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, signés en novembre 2006 par l’Association française des banques, met l’accent sur les écarts de salaires entre les sexes. Cette disparité salariale avérée souligne une gestion des carrières et une évolution des femmes au sein de l’entreprise moins dynamique que celle des hommes.

A la suite de ces accords, Les banques ont débloqué des sommes considérables pour permettre, d’une part, la réévaluation des salaires des femmes et d’autre part, le développement de démarches destinées à changer les comportements (comme par exemple sensibiliser les managers au danger de la stéréotypisation lors des formations managériale).
Face aux efforts déployés au sein des banques pour favoriser l’égalité professionnelle depuis plusieurs années, qu’en est il du ressenti des principales intéressées au coeur des organisations ?

Nexeo, soucieux de favoriser la diversité et l’égalité dans le travail veille à assurer une gestion de son personnel équitable. Nous sommes une société de consulting IT en Finance des marchés, pour le compte d’établissements financiers majeurs, un milieu où les femmes sont généralement moins présentes. A ce titre, il nous a paru intéressant d’aller à la rencontre de nos consultantes, ingénieurs ou issues de l’université, et d’échanger sur leur ressenti, elles qui évoluent justement dans un environnement professionnel masculin.

RENCONTRE

Principal constat : leurs représentations sociales évoluent significativement en fonction de l’expérience.

Les plus expérimentées (autour de 10 ans de vie professionnelle) ; nous précisent, avec nuance, qu’il n’est pas aussi aisé d’être une femme qu’un homme dans le travail et ce à différents niveaux : conditions de travail, rémunération et progression dans l’entreprise. Elles observent notamment que les femmes sont beaucoup plus présentes à des postes en Middle et Back office. « On nous classe quand on postule » souligne l’une d’entre elles. Les hommes auraient plus facilement accès aux postes à responsabilité. « On a besoin d’en faire plus que les hommes pour progresser » remarquent certaines.

Les plus jeunes se sentent beaucoup moins contraintes. Elles partagent le constat de la concentration des femmes en middle et back office mais estiment qu’aujourd’hui leur horizon professionnel est bel et bien dégagé. Illusion de jeunesse ? Pas sûr. Les justifications fusent. Les plus anciennes indiquent qu’il est difficile de concilier vie professionnelle et vie privée, notamment à cause des horaires. « En Allemagne, le temps de travail des femmes est flexible et aménagé, on peut travailler de chez soi grâce aux nouvelles technologies ! C’est tout à fait accepté » argue l’une d’entre elle.

Les plus jeunes se positionnent différemment, en laissant place à un discours plus essentialiste et volontaire qui laisserait entendre qu’aujourd’hui, quand on veut, on peut, et d’autant plus lorsqu’on est une femme ! Elles insistent en ce sens sur les différences intrinsèques qui caractériseraient les hommes et les femmes. Les femmes négocieraient ainsi moins que les hommes, ces derniers seraient en général plus motivés par l’argent. Elles vont plus loin en précisant que les femmes s’autocensureraient pour la demande d’une promotion ou d’une augmentation. Elles auraient, en outre, le choix de s’investir dans leur carrière grâce à l’investissement grandissant des hommes dans la vie de famille et aux dispositifs déployés aujourd’hui (conciergerie, temps partiel, crèche, web 2.0...) par entreprises et les institutions qui « donnent le choix ».

En somme, les plus jeunes consultantes sont bien décidées à ne pas se laisser intimider par le « plafond de verre », qu’il y ait des mesures concrètes dans la gestion des carrières des femmes ou pas. Etre une femme dans le contexte de valorisation de la diversité, deviendrait même un atout : « c’est parfois plus facile d’obtenir certaines informations, les interlocuteurs étant plus souples et moins brutaux lorsqu’ils ont à faire à une femme... » affirme l’une d’entre elles.

Ainsi la préoccupation principale des femmes ne serait elle plus de chercher à obtenir les mêmes traitements, mais bien de réussir, grâce à des avantages liés à la féminité ? Pourrait-on dès lors décemment considérer qu’il est aujourd’hui plus valorisant d’être une femme dans l’entreprise ?

Cela devrait probablement accompagner les actions menées pour parvenir aux objectifs de l’AFB en 2010.

Caterina Gamoulou , Charlotte Issoire , Décembre 2008

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Opinion Les contrats à terme « Total Return » devraient poursuivre leur croissance compte tenu de l’engouement des investisseurs

En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés