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Les difficultés durables de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs, autant d’opportunités d’investissements à long terme

Depuis près d’un an, nous avons commenté à plusieurs reprises la pénurie de semiconducteurs, les difficultés que subissent les fournisseurs, le manque de capacité des fondeurs. Depuis fin 2020, la situation ne s’est pas améliorée, loin s’en faut, voire a empiré.

Le rebond rapide de l’activité économique post Covid auquel sont venus s’ajouter le lancement de nouveaux processeurs graphiques, consoles, téléphones 5G comprenant toujours plus de composants semi-conducteurs, et enfin l’explosion de la demande de véhicules électriques ont fini par saturer les capacités de l’industrie des semi-conducteurs, des fondeurs et jusqu’à la totalité de la chaîne d’approvisionnement.

Ces goulets d’étranglements ont entraîné des retards prolongés dans la production automobile, les lancements de nouveaux téléphones et même de nouveaux jeux vidéo. Du jour au lendemain, les semi-conducteurs sont devenus un enjeu de sécurité nationale. Tous les grands pays se veulent autonomes et connaître, maîtriser, le contenu de leurs puces.

Certains investisseurs étaient donc persuadés que l’âge d’or de la construction de fonderies allait toucher à sa fin rapidement. La recherche des analystes d’Amplegest nous a, au contraire, convaincus de conserver nos positions dans les fabricants d’équipements, les fondeurs, les composants pour l’automobile. Par exemple, une extension d’usine ne devient pas opérationnelle avant deux à trois ans, tandis que la consommation de données croît à un rythme annuel de 30 à 40%, le contenu digital dans l’automobile sera probablement multiplié par quatre ou cinq, et le déploiement de la 5G requiert une croissance exponentielle du nombre d’antennes : les augmentations de capacité seront insuffisantes.

Nous sommes donc convaincus que des acteurs tels qu’APPLIED MATERIALS, ASML et ASM INTERNATIONAL ne se sont jamais trouvés dans un environnement aussi favorable : leurs positions dominantes doublées d’une valeur ajoutée élevée et de délais de réalisation longs, leurs confèrent un pricing power significatif qui, à son tour, se traduit par une croissance organique élevée et, in fine, par une augmentation des marges. Si les semi-conducteurs sont l’or de ce siècle, les équipementiers sont les fabricants de pioches, pelles et tamis. ASML a plus d’un an de chiffre d’affaires en carnet de commandes. De la même manière, les technologies de dépôt en couche atomique et produit d’épitaxie d’ASM INTERNATIONAL vont bénéficier d’une très forte demande et permettront de faire disparaître un goulet d’étranglement, comme l’EUV auparavant.

Il en est de même pour TAIWAN SEMI CONDUCTORS, fondeur numéro un mondial avec plus de 65% de parts de marché et leader dans la fabrication de puces logic haut de gamme, dont les clients doivent aujourd’hui patienter dans l’espoir de bénéficier d’une éventuelle capacité de production disponible. Son expertise n’est plus à démontrer puisqu’il est le seul fondeur à avoir planifié la mise en production des puces gravées en 3nm dès l’année prochaine. Autre exemple de pricing power significatif, TSMC a augmenté ses prix pour les 28nm (produits anciens) et une nouvelle progression est prévue en 2022 pour des produits plus récents. Le comportement du titre, qui n’a fait qu’essuyer une déflation de multiples, nous a déçus, alors que les perspectives ne cessent de s’améliorer. Convaincus que les majorations de prix auront un impact positif sur les marges, TSMC reste dans le top 10 de notre portefeuille.

Les marchés s’attendent à ce que les contraintes sur la chaîne d’approvisionnement s’atténuent fin 2022 (il y a encore quelques mois, on parlait du premier semestre 2022). L’avenir nous dira qui a raison, mais détenir de tels actifs au pricing power élevé, à la croissance organique forte et au potentiel significatif de surprises positives sur les publications de résultats, nous semble évident.

Abdoullah sardi , Octobre 2021

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