L’étude « Global Pension Assets Study », publiée aujourd’hui par Towers Watson sur les actifs mondiaux des fonds de pension, indique que les principaux fonds de pension ont vu leur encours augmenter de 6% en 2014 dans les 16 principaux marchés (contre une augmentation d’environ 10 % en 2013) atteignant ainsi l’encours record de 36 000 milliards US$.
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Cette croissance s’inscrit dans la poursuite d’une tendance débutée en 2009 quand les actifs avaient augmenté de 18% en réaction à la chute de 22% de 2008 lorsque les encours étaient descendus à 20 000 milliards de US$. Les encours mondiaux des fonds de pensions ont augmenté de 6% en moyenne par an (en dollar US) depuis 2004.
Selon l’étude, les actifs des régimes à cotisations définies se sont rapidement développés dans les 10 années précédant 2014 avec un taux de croissance annuel composé de 7% à comparer à un taux de 4% pour les régimes à prestation définies. En conséquence, les actifs des fonds de pension à cotisations définies sont passés de 38% du total des encours des fonds de pension en 2004 à 47% en 2014 et devraient dépasser les actifs des régimes à prestation définies dans les toutes prochaines années.
Thierry de la Noue, Consultant senior Investment de Towers Watson France précise : « Le basculement de nombreux régimes vers un modèle à cotisations définies, que nous voyons devenir majoritaire très prochainement, indique clairement que celui-ci est en train de devenir le modèle de référence dans l’univers des fonds de pension mondiaux. Ce changement de paradigme va générer un transfert des risques et rebattre les cartes dans les modèles de gouvernance et de contrôle des fonds de pension, ce qui ne manquera pas de mettre à l’épreuve à la fois les gouvernements et l’industrie des fonds de pension à travers le monde. Les milliards de nouveaux membres de ces régimes vont avoir des attentes élevées et immédiates dans un univers où les rendements sont bas et où, dans bien des cas, les bénéfices de la mutualisation ne sont pas complètement mis à profit. Cette pression devrait générer une revue en profondeur de la chaîne de valeur pour améliorer son efficacité avec une étude attentive du retour sur investissement de chaque dépense. Le recours aux stratégies d’investissement passives et smart beta permettra aux fonds de pension à cotisations définies de réduire leurs frais. Ce mouvement de recherche d’économies à jusqu’à présent été limité, mais il va inévitablement prendre de l’ampleur pour devenir une grande force de changement pour le secteur. »
Les encours des fonds de pension s’élèvent à ce jour, selon l’étude, à 84% du PNB mondial, une progression notable par rapport aux 54% qu’ils représentaient en 2008.
D’après Thierry de la Noue : « Même si les bilans des fonds de pensions dans le monde se sont significativement améliorés depuis la crise financière, de nombreux fonds de pensions à prestations définies sont eux toujours dans des situations délicates du point de vue de leur solvabilité. Alors que les actifs des fonds de pension ne représentent toujours que 84% du PNB mondial, l’industrie des fonds de pension n’est pas reconnue comme un fournisseur de valeur ajoutée pour les salariés et les retraités. Pour démontrer leur efficacité, les régimes de retraite nationaux devraient parvenir à faire monter leurs actifs à 150% du PNB. Si, en parallèle, la bonne gouvernance des entreprises et l’investissement durable se voyaient reconnus comme de réelles sources de plus-values, l’univers des fonds de pension verrait son image s’améliorer radicalement. »
Selon l’étude, le prisme national pour les actions a perdu de son importance, l’actif investi en actions domestiques dans les portefeuilles des fonds de pension est passé, en moyenne, de 65% en 1998 à 43% en 2014.
Les fonds de pensions américains sont ceux qui, au cours des dix dernières années, ont maintenu le plus fort intérêt pour les actions de leur marché domestique (67% en 2014), celui-ci s’étant même renforcé lors des trois dernières années. Les fonds canadiens et suisses sont ceux qui ont l’exposition la plus faible à leurs marchés actions nationaux (33% et 34% respectivement en 2014) et les fonds britanniques ont réduit leur exposition à leur marché action domestique de 50% depuis 1998 pour la ramener à 36%. Les fonds canadiens et américains ont, selon l’étude, gardé une très forte orientation nationale pour leurs investissements obligataires, et ce depuis que l’étude existe (respectivement 98% et 91% en 2014) alors que les fonds australiens et suisses ont significativement réduit leur exposition aux obligations domestiques depuis 1998 (respectivement de 31% et 17% au cours de la période).
Les allocations en produits alternatifs, en particulier dans les fonds investis dans l’immobilier et, dans une moindre mesure, les hedge funds, les fonds de private equities et les fonds de matières premières, sont passés, selon l’étude, de 5% à 25% dans les plus grands marchés.
La plupart des pays ont augmenté leur exposition aux produits alternatifs lors des dix dernières années : L’Australie est le pays avec la plus forte progression (passant de 10% à 26%), elle est suivie par les Etats Unis (passés eux de 16% à 29%), la Suisse (de 16% à 28%), le Canada (de 13% à 22%) et le Royaume Uni (de 7% à 15%).
D’après Thierry de la Noue : « La tendance à la baisse des investissements en actions domestiques reflète un intérêt accru pour la gestion des risques et la diversification des actifs des portefeuilles. Suite à de nombreuses discussions avec les responsables des investissements de fonds de pension, il semble cependant que ce recentrage sur la gestion des risques les a fait se répartir entre deux groupes bien distincts : ceux qui ont diminué leur appétit au risque et ceux qui souhaitent en prendre davantage pour ne plus être en déficit. Il convient donc de bien comprendre le contexte à complexité croissante de l’univers des fonds de pension pour appréhender son état actuel et anticiper correctement son évolution. »
Données relatives aux actifs des pays du P16 [1] en 2014
Allocation d’actifs pour les pays du P7 [2]
Répartition des actifs en fonds à cotisations définies et fonds à prestations définies dans les pays du P7
Notes
Next Finance , Février 2015
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Voir en ligne : Global Pension Assets Study
[1] P16 fait référence aux 16 plus grands marchés de retraite inclus dans l’étude, soit l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, les Etats Unis, la France, Hong Kong, l’Irlande, le Japon, la Malaisie, le Mexique, les Pays Bas, le Royaume Uni et la Suisse. Les pays du P16 représentent environ 85% des actifs totaux consacrés à la retraite
[2] P7 fait référence aux 7 plus grands marchés de retraite (soit presque 94% du total des actifs inclus dans l’étude), ce qui exclut l’Afrique du Sud, l’Allemagne, le Brésil, la Corée du Sud, la France, Hong Kong, l’Irlande, la Malaisie, le Mexique
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