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Opinion
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L’inflation est devenue interdite au début des années 1990 (avec la mondialisation et le triomphe idéologique de la désinflation importée des pays à bas coûts salariaux). Jusque récemment, il était raisonnable (était-ce bien raisonnable ?) de penser que l’inflation était même devenue impossible...
L’inflation est devenue interdite au début des années 1990 (avec la mondialisation et le triomphe idéologique de la désinflation importée des pays à bas coûts salariaux). Jusque récemment, il était raisonnable (était-ce bien raisonnable ?) de penser que l’inflation était même devenue impossible (ubérisation, développement de l’économie collaborative et de l’économie de l’usage, e-commerce étaient de nouveaux phénomènes qui devaient maintenir une pression continue à la baisse sur les prix des biens et services).
Mais voilà, le modèle idéologique qui s’était imposé depuis le début des années 1980 commençait à être de plus en contesté depuis 4 ans pour plusieurs types de raisons
Tout ceci aurait dû déclencher à défaut de tensions inflationnistes au moins des anticipations inflationnistes
RETOUR SUR LES ORIGINES DE L’INFLATION
Pour comprendre cette situation d’absence d’anticipations inflationnistes, revenons aux origines de l’inflation. Il en existe trois : une origine conjoncturelle (hausse des prix des matières premières) qui ne peut donc installer l’inflation de manière durable ; deux origines structurelles absentes depuis plusieurs décennies mais qui doivent être prises au sérieux avec la rupture économique provoquée par la crise du COVID-19
ALORS QUE FAUT-IL ANTICIPER POST-CRISE DU COVID-19 EN MATIERE D’INFLATION ?
La complexité de cette crise est qu’à ce stade, des forces déflationnistes cohabitent avec des forces inflationnistes. En effet nous sommes à la fois face à un choc d’offre négatif avec une réduction des capacités de production dans certains secteurs d’activité (facteur inflationniste) et à un choc de demande négatif dans d’autre secteurs (facteur déflationniste).
Ce qui est important est de pouvoir déterminer qui va l’emporter dans les mois et années qui viennent des forces déflationnistes ou des forces inflationnistes. C’est souvent un lieu commun que de dire « rien ne sera comme avant » mais nous nous permettons de citer les propos du célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans Les Echos du 30/04 dernier.
« Le mot « crise » nous vient du monde médical où il était employé pour désigner les attaques d’épilepsie : le propre de la crise c’est que, quand elle est passée, tout redevient comme avant. A l’inverse, « catastrophe » (du verbe grec strepho, qui signifie « tourner » et a donné katastrophê, « renversement ») désigne un bouleversement tel qu’« après » ne sera plus jamais comme « avant ».
La situation actuelle est en fait plus une catastrophe qu’une crise. Voilà pourquoi « rien ne sera comme avant » dans beaucoup de domaines de la vie économique et sociale. Le sujet du retour de la véritable inflation (« back to the seventies ») n’échappera pas à ce constat
Nous avons déjà entrevu la phase 1 avec la mise en place des conditions du retour de l’inflation comme nous l’avons évoqué plus haut : rejet du libéralisme et crises sociales ; démondialisation et tentations protectionnistes.
La phase 2 surviendra lors de la sortie de crise (S1 2021 ?) avec de vraies pressions inflationnistes sous l’effet des premiers enseignements retirés de l’annus horribilis 2020
Cette phase 2 sera donc celle de l’installation « durable » de l’inflation salariale
N’oublions pas qu’il se préparera une phase 3 très difficile à « timer » mais inévitable, celle de l’inflation monétaire et de la fuite devant les monnaies traditionnelles. Cette crise des monnaies traditionnelles sera surtout une crise de la légitimité des banques centrales. Cela veut dire qu’il faut s’intéresser (d’abord conceptuellement mais ensuite et surtout financièrement) à toutes les monnaies « alternatives ».
Il est temps de se ré-intéresser (pour ceux qui l’auraient oublié ou le connaîtraient peu) à l’un des plus grands économistes de l’histoire Friedrich von Hayek. Celui-ci considérait que lorsque deux monnaies se trouvent simultanément en circulation avec un taux de change légal fixe, les agents économiques préfèrent conserver, thésauriser la « bonne » monnaie, et par contre utilisent pour payer leurs échanges la « mauvaise » dans le but de s’en défaire au plus vite. Ainsi si les hommes étaient libres d’échanger les monnaies qu’ils souhaitent aux taux qu’ils fixent, alors c’est la bonne monnaie qui chasserait la mauvaise et non la mauvaise qui chasserait la bonne comme la loi de Gresham le soutenait. Hayek voit une illustration de cela dans les situations de forte inflation, où les agents « fuient » devant la monnaie légale au profit de monnaies étrangères ou de biens réels.
Mory Doré , Juin 2020
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