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Le ralentissement de la Chine demeure le risque majeur

Nous anticipons en 2015 un tassement plus marqué de la conjoncture chinoise qui se traduira d’abord par plus de volatilité économique de la part de ses principaux partenaires (Corée, Taïwan, Malaisie) et ensuite par une poursuite de la baisse des prix des matières premières, notamment des métaux...

Il est probable que nous ayons de bonnes surprises en Inde où l’inflation devrait être jugulée. La stratégie actuelle du gouvernement, faite de successions de microréformes pourrait s’avérer payante à deux/trois ans mais probablement pas en 2015. Nous pensons que l’Indonésie peut être aussi au nombre des économies qui ont un potentiel à surprendre. Le facteur central demeure le ralentissement chinois. Ce dernier conditionne les comportements d’investissement des pays de la zone Asie émergente à l’instar de la Corée ou des pays producteurs de matières premières. Il n’est donc pas étonnant par exemple que l’investissement ait surpris à la baisse au Brésil et en Russie entre 2011 et 2014.

Que peut-on dire du ralentissement en cours en Chine ? Rappelons tout d’abord que les autorités tentent de le piloter en continuant d’utiliser des mesures de stimulus ciblées. L’option d’un assouplissement monétaire d’ampleur reste impossible dans la mesure où le risque d’excès dans le secteur de l’immobilier est probablement important. La problématique est plus importante qu’elle n’y paraît de prime abord. Elle comporte une composante stabilité financière qui est assez aisément gérable à moyen terme du fait de l’importance de ses réserves de change).

La possibilité d’un assouplissement d’ampleur en Chine est écartée en raison des risques sur la stabilité financière

En cas de besoin de capitalisation d’une banque, un des fonds souverains chinois pourra fournir tout le capital nécessaire pour une remise à flot de l’établissement bancaire concerné. Par ailleurs, la Chine s’est lancée dans une réforme fiscale d’ampleur qui permettra à terme aux provinces d’émettre leur propre dette. En cas de difficulté d’un établissement financier, la province pourra aussi pourvoir aux besoins en capitaux.

Chine : Taux de réserves obligatoires (TRO)

Ceci étant, les aspects de stabilité ne concernent pas que l’économie chinoise. Les marchés des capitaux en Asie, notamment ceux de la dette corporate, sont exposés au ralentissement chinois. Ce contexte rend très peu probable une envolée des taux longs américains. En effet, la demande d’obligations du Trésor de la part des investisseurs asiatiques risque de rester soutenue face aux incertitudes liées à la correction immobilière en cours en Chine.

Nous anticipons en 2015 un tassement plus marqué de la conjoncture chinoise qui se traduira d’abord par plus de volatilité économique de la part de ses principaux partenaires (Corée, Taïwan, Malaisie) et ensuite par une poursuite de la baisse des prix des matières premières, notamment des métaux. Ce risque sera sans aucun doute le plus délicat à gérer en 2015.

Marc-Ali Ben Abdallah, Stratégie et Recherche Économique , Janvier 2015

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