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Le dollar US en quête de croissance

Le billet vert déçoit depuis le début de l’année. Il pourrait cependant rebondir fin 2014 en cas d’accélération de la croissance du PIB et si les investisseurs tablent sur une hausse des taux de la Réserve fédérale en 2015.

2014 devait être une bonne année pour le billet vert. En janvier, le dollar US semblait bien parti pour se renforcer grâce au redressement progressif de l’économie. Mais nous voilà en juin et les résultats sont jusqu’ici décevants.

Au trimestre dernier, l’économie américaine s’est contractée de 1%, soit le premier repli en trois ans. Entre temps, le dollar a atteint son plus bas niveau contre l’euro depuis 2011 – 1,39 USD le 18 mars – et s’est depuis stabilisé autour de ce cours.

« Les investisseurs n’ont plus confiance dans la capacité du dollar à se reprendre », explique Sean Shepley, responsable de la stratégie produits global macro du Credit Suisse.

Deux conditions à un rebond en 2014. Numéro 1 : l’accélération de la croissance

Peut-on assister à un rebond en fin d’année ? Pour le Credit Suisse, la réponse est oui. Toutefois, les recommandations restent plus réservées concernant le moment propice à l’initiation d’une position longue sur le dollar.

Par ailleurs, la banque estime qu’il existe deux conditions à la bonne performance du billet vert. La première – et la plus élémentaire – est que la croissance du PIB doit considérablement s’accélérer au second semestre.

Ce scénario est envisageable étant donné que l’économie montre déjà des signes de reprise après un premier trimestre morose, à l’image du raffermissement de l’activité manufacturière américaine en mai.

L’Institute for Supply Management (ISM) a annoncé que son indice d’activité manufacturière nationale a atteint 55,4 le mois dernier, contre 54,9 en avril. Les dépenses de construction ont également augmenté en avril, enregistrant leur niveau le plus haut depuis 2009, sur fond de multiplication des projets financés par le gouvernement. Et ce n’est pas tout. Le Credit Suisse estime que la croissance rapide du secteur des services et l’augmentation des dépenses de biens non durables devraient conduire à une croissance du PIB de 2% sur l’année. Les Etats-Unis sont également en bonne posture pour profiter d’une amélioration de la croissance mondiale, qui devrait s’établir à 4% au second semestre, contre 2,5% au premier semestre.

Numéro 2 : la confiance des investisseurs doit se renforcer

La croissance ne suffira toutefois pas à renforcer le billet vert. Selon le Credit Suisse, le regain de confiance des investisseurs en une hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) à partir de 2015 constitue la seconde condition à une reprise. Mais dans ce domaine, les choses n’évoluent pas en faveur du dollar. En effet, les investisseurs estiment ce scénario peu probable dans la mesure où les craintes entourant la croissance s’intensifient. Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont ainsi chuté à 2,44% la semaine dernière, leur niveau le plus bas depuis presqu’un an. Même s’ils ont regagné du terrain cette semaine (s’établissant à 2,58% le 3 juin), ils sont encore loin des prévisions du Credit Suisse pour la fin du deuxième trimestre (3%).

« Les rendements ont chuté bien en deçà des prévisions du Credit Suisse, basées sur les fondamentaux », indique Sean Shepley. « Cette baisse est en partie due à l’importance inédite accordée par les responsables politiques au maintien de taux bas au cours de ce cycle. Mais il semble aussi que les investisseurs cherchant à protéger leur portefeuille contre un éventuel choc en provenance de la Fed se soient positionnés à la baisse. Les stratégies de couverture à la baisse (« short covering ») semblent avoir fortement contribué à la baisse des rendements au printemps. »

Les rendements devraient cependant repartir à la hausse lorsque les chiffres de l’économie américaine se stabiliseront à un niveau acceptable pour les investisseurs.

Le Credit Suisse estime d’ailleurs que le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans devrait atteindre 3,65% d’ici la fin de l’année. Les analystes estiment également que les investisseurs pourraient repousser leurs prévisions d’une première augmentation des taux de la Fed (de 0% à 0,5%) de novembre 2015 au second trimestre.

Jens Erik Gould , Juin 2014

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