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Le développement durable : émergence d’un nouveau modèle économique ?

MACIF Gestion, pôle d’expertise ISR du Groupe OFI, publie les résultats d’une étude portant sur l’organisation et les outils de pilotage RSE mis en place dans les entreprises non françaises de l’EuroStoxx50.

Après avoir interrogé en 2009 des entreprises du CAC 40, MACIF Gestion a mené cette étude [1] auprès d’une trentaine d’entreprises non françaises de l’EuroStoxx50 afin d’une part, de comprendre le rôle et la place que tient la RSE dans leur stratégie et d’autre part, identifier les modes d’organisation et les outils de pilotage utilisés pour mettre en place la politique de RSE et éclairer les motivations de ce choix.

Dans cette optique, l’étude dont voici les principaux résultats s’intéresse principalement aux processus déployés en interne par les entreprises pour mettre en oeuvre leur politique RSE.

Sur la place de la RSE dans l’organisation :
- Les nouvelles Directions Développement Durable sont principalement rattachées aux directions transversales.
- L’apparition d’une nouvelle entité le « Sustainability Board ou Council » qui vient généralement compléter l’existence d’un département de développement durable afin de suggérer et orienter la politique de RSE.
- Une moindre implication des directions opérationnelles et transversales lors de la définition des enjeux et du choix des indicateurs de RSE.

Sur la place de la RSE dans la stratégie :
- La RSE est désormais une thématique intégrée à la stratégie avec des objectifs extra financiers fixés aux managers et donnant lieu à une rémunération variable.
- L’amélioration continue de la politique de RSE grâce à des processus organisés de remontée de bonnes pratiques mais des entreprises qui ne disposent encore d’aucun outil.
- Les systèmes de remontée des données RSE se déploient mais sont encore trop souvent perçus comme des outils spécifiques sans lien avec les autres systèmes.

En conclusion, quelle place pour le développement durable dans le modèle économique des entreprises de l’Eurostoxx50 ?
Tout comme les entreprises du CAC 40 interrogées lors de la première étude réalisée par MACIF Gestion en 2009, il semble aussi incontournable pour les sociétés non françaises de l’EuroStoxx50 de mettre en place une politique de RSE.

Cette volonté émane principalement des directions transversales avec pour objectif de structurer l’existant. Dans les entreprises du CAC 40, les directions générales sont principalement à l’origine de la politique RSE avec la volonté de fédérer les salariés.

Sur le plan organisationnel, l’on observe dans ces entreprises l’émergence d’une entité le « Sustainibility Board » qui n’a pas été identifiée au sein des entreprises du CAC 40. Si cette approche est intéressante, l’on peut néanmoins s’interroger sur la responsabilité de validation de la politique de RSE qu’il endosse en allant au-delà de la suggestion et de l’orientation.

Signe d’intégration à la stratégie, l’ensemble des entreprises budgétisent la RSE avec des modalités différentes qu’il s’agisse de la politique de rémunération des managers selon les objectifs extra financiers fixés ou la mise en oeuvre de systèmes de remontée des bonnes pratiques et des données.

Mais malgré une volonté des entreprises de vouloir intégrer une politique de RSE au coeur de leur organisation et de leur stratégie, les processus internes et les outils déployés restent encore limités à l’instar de ce qui a été observé au sein des entreprises du CAC 40.

Si les directions opérationnelles et transversales ont souvent été à l’initiative de la structuration de la politique de RSE, elles sont peu intégrées lors de la définition des enjeux et le choix des indicateurs. D’une manière générale, les politiques de RSE souffrent encore d’un manque de formation et d’information des collaborateurs en charge de l’application de cette dernière.

Certains moyens consacrés sont encore insuffisants si l’on considère que 23 % des entreprises interrogées ne dispose d’aucun outil permettant la remontée des bonnes pratiques de RSE. L’intégration aux éléments financiers de l’entreprise d’un reporting RSE fiable et contrôlé ainsi que la création d’indicateurs de la relation entre RSE et valeur ajoutée, deviendront sans doute incontournables dans le cadre de l’application de l’article 225 de la Loi de Grenelle 2.

Next Finance , Avril 2011

Notes

[1] À propos de l’étude
Le périmètre de l’étude est composé des entreprises non françaises de l’indice européen EuroStoxx50. Un questionnaire a été adressé à 28 entreprises, 22 ayant répondu et représentant 70 % du panel initial soit 47 % de l’EuroStoxx50.
Le questionnaire a été élaboré à partir du contenu des rapports de Développement Durable des entreprises et des analyses effectuées par trois agences de notation sociétale. Dans le souci de répondre au mieux aux enjeux de chaque entreprise, tous les questionnaires ont été adaptés en fonction de l’entreprise interrogée, de son activité et des informations déjà disponibles. Enfin, dans un souci de liberté de réponse, toutes les questions ont été posées en mode « ouvert ».
Les participants à cette étude sont des personnes appartenant soit à la Direction du Développement Durable (86 %), soit à la Direction des Relations Investisseurs (14 %).

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