Le marché des fusions-acquisition est de nouveau en ébullition après plusieurs années de calme relatif. Le montant des transactions à l’échelle mondiale a augmenté de 31 % en 2014 pour atteindre 3,9 Mds de $, un niveau proche de celui observé en 2008. Ce rebond reste globalement en ligne avec les intérêts des porteurs obligataires.
Le marché des fusions-acquisitions connaît un regain notable après plusieurs années de calme relatif. Le nombre de transactions annoncées à l’échelle mondiale a fortement augmenté depuis la fi n 2013 pour se rapprocher des niveaux observés avant la crise de Lehman. Comment expliquer ce paradoxe : un marché en ébullition dans un contexte économique morose. Comment se caractérise-t-il ? Quels en sont les moteurs ? Quel est l’impact pour le porteur obligataire ?
Les opérations de fusions-acquisitions annoncées ont atteint 3 870 Mds $ en 2014, un niveau supérieur à celui observé en 2008. La forte progression des fusions-acquisitions (+920 Mds $ soit plus de 31 % par rapport à 2013) n’est pas homogène entre les différentes zones géographiques :
Nous devons rester prudents avec ces chiffres car ils incluent les opérations en cours qui ne seront pas forcément menées à terne. Ils surestiment donc les chiffres effectifs. Mais, prendre seulement en compte les opérations terminées n’est pas la solution car les chiffres ne nous donneraient pas alors d’indication sur les tendances récentes. En effet, plusieurs trimestres peuvent s’écouler entre l’annonce et la fi n effective d’une transaction.
La reprise du marché des fusions-acquisitions est surtout le résultat de la forte
augmentation des transactions de grande taille aux États-Unis et en Europe.
Les transactions supérieures à 5 Mds de dollars ont représenté plus de 40 % de
l’activité en volume en 2014 contre seulement 25 % sur la période 2009-2013.
La motivation des dirigeants est très différente de celle affichée avant la crise
de Lehmann. Ils doivent gérer aujourd’hui la faible demande et les pressions
défl ationnistes qui pèsent sur les marges. Les acquisitions répondent donc à
des logiques industrielles de réduction des coûts, de consolidation et de gain
de parts de marché.
Ce regain d’activité a été rendu possible par le financement relativement facile des opérations de fusions-acquisitions par :
Le retour des grandes opérations est surtout porté par le secteur de la santé, des télécommunications, de l’énergie, de l’immobilier et de l’industrie. Le secteur des télécoms va être encore très actif partout en Europe.
Le secteur de l’énergie pourrait être actif car la baisse du pétrole pourrait conduire à des mouvements défensifs ou à des positions opportunistes.
Le rebond du marché se caractérise également par une explosion des opérations transfrontalières : +80 % au cours des douze derniers mois soit plus du tiers du marché. La taille de ces transactions est en moyenne beaucoup plus élevée que celles réalisées intra-zone. L’examen des flux de capitaux confirme plusieurs tendances.
Le moteur fiscal de la « tax inversion » qui a largement contribué au redémarrage de l’activité M&A depuis la fin 2013 devrait se tarir. Le trésor américain a annoncé vouloir rendre moins intéressantes ces opérations perçues comme de l’évasion fiscale. Par contre, les actifs européens continueront d’offrir de belles opportunités en particulier pour les investisseurs américains.
Le regain de l’activité du marché des fusions-acquisitions observé depuis fin 2013 devrait se poursuivre en 2015. Dans un contexte de croissance faible, les entreprises doivent rationaliser leur activité pour préserver leur chiffre d’affaires et leurs marges. Autre facteur de soutien : les politiques monétaires accommodantes qui offrent une liquidité abondante et un environnement de taux bas. Ce rebond reste globalement en ligne avec les intérêts des porteurs obligataires. Les entreprises acheteuses ont des bilans solides. Et les opérations sont financées en partie avec les excédents de trésorerie accumulés depuis 2008.
Valentine Ainouz , Février 2015
Cette 3ème édition met en lumière l’évolution de la connaissance et de l’appétence des épargnants français pour les produits d’épargne responsable et mesure en parallèle les convictions et l’appropriation du sujet par les conseillers (...)
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