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La robustesse des fondamentaux macroéconomiques, encore un puissant soutien aux actifs risqués en 2018

Mois après mois, les fondamentaux macroéconomiques confirment leur robustesse, des conditions favorables à la poursuite de l’appréciation des actifs risqués. Les investisseurs devront toutefois rester attentifs aux niveaux de valorisation sur certains segments et faire preuve de sélectivité.

Les perspectives globales de croissance ont été révisées à la hausse pour 2017 et 2018, une évolution tendancielle favorable à la remontée progressive des taux réels et des anticipations d’inflation au cours des prochains trimestres.

Plus précisément, les niveaux de croissance anticipés pour l’année à venir devraient rester supérieurs à la croissance potentielle. L’équipe de Groupama AM attend ainsi des taux de croissance respectifs de 2,1% et 1,9% aux Etats-Unis et en zone euro (contre 3,4% à l’échelle globale). « L’amélioration des fondamentaux macroéconomiques constituera encore un puissant soutien aux actifs risqués en 2018. En revanche, les valorisations relativement élevées de ces derniers devraient freiner légèrement leur rythme d’appréciation. Nous restons donc positifs sur ces classes d’actifs tout en étant un peu plus prudents » affirme Gaëlle Malléjac, Directrice des investissements - Gestions Actives, chez Groupama AM.

Des taux obligataires actuellement déconnectés de la conjoncture macroéconomique

L’autre thème majeur qui devrait animer les marchés en 2018 n’est pas nouveau : l’évolution des politiques des banques centrales. La BCE va réduire son programme de rachats d’actifs à 30 milliards d’euros par mois à partir de janvier prochain, jusqu’à son épuisement complet en septembre 2018. De son côté, la Fed devrait probablement acter une hausse de ses taux directeurs lors de sa réunion du 13 décembre, puis trois hausses l’année prochaine, au terme desquelles les Fed Funds devraient atteindre 2,25.

Avec des banques centrales à la manœuvre pour resserrer graduellement les conditions monétaires et donc des flux un peu moins importants sur les marchés obligataires, il faut s’attendre à une remontée des rendements des dettes souveraines et des obligations d’entreprises.

« Il s’agirait d’une normalisation, d’autant qu’il existe aujourd’hui une forme de déconnexion entre le niveau des taux et la conjoncture macroéconomique. Les taux souverains ont peu évolué cette année en dépit de l’amélioration de la croissance » précise Gaëlle Malléjac. « Dans ces conditions, nous attendons une évolution des taux dans une nouvelle fourchette en 2018, entre 2,5% et 3% pour le taux 10 ans américain (versus 2% –2,5% cette année) et entre 0,5% et 1% pour le taux 10 ans allemand (versus 0% - 0,5%) ».

Marchés actions : des perspectives de croissance bénéficiaire à deux chiffres

Sur le marché du crédit, les fondamentaux des émetteurs demeurent globalement sains : en zone euro, une diminution continue du niveau de levier des entreprises est observée, avec des volumes de cash au bilan des compagnies historiquement élevés, et les taux de défaut sont bas compte tenu de conditions de financement jusqu’ici très favorables aux émetteurs. « La principale interrogation porte sur les valorisations serrées des obligations d’entreprises, les niveaux de spreads sont en effet actuellement équivalents à ceux de 2007. Cela se justifie par les fondamentaux positifs. Nous nous attendons à une légère hausse des spreads en 2018 emmenée par le retrait progressif de la BCE, c’est pourquoi nous modérons notre positionnement sur ce segment par rapport aux derniers trimestres ».

Du côté des actions, les valorisations historiquement élevées en absolu aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en Europe ne permettent pas de déceptions au niveau des fondamentaux. « Les multiples ont sensiblement augmenté outre-Atlantique. En comparaison, les actions de la zone euro affichent un retard relatif. Les valorisations des actions demeurent néanmoins encore attrayantes face à celles des produits de taux, et la remontée attendue des taux n’est pas de nature à remettre en cause l’évolution des marchés actions ». Selon les prévisions du consensus, la croissance bénéficiaire des entreprises devrait avoisiner 12% en 2017 et 9% en 2018 en Europe, contre 11% aux Etats-Unis. Cette tendance bénéficiaire très solide devrait se refléter dans de moindres proportions dans l’évolution des cours de bourse. « Pour 2018, nous estimons la progression boursière de 6 à 7% (hors dividendes) de part et d’autre de l’Atlantique » note Gaëlle Malléjac.

Stratégie d’investissement : 4 thèmes boursiers prometteurs

L’équipe maintient d’une part sa préférence pour les actifs risqués, selon une approche hautement sélective des titres, et limite d’autre part ses positions sur les produits de taux. « Nous apprécions quatre grands thèmes boursiers : les valeurs cycliques capables de tirer parti d’efforts d’investissement et de gains de productivité ? à l’image des spécialistes des nouvelles technologies ?, le thème des fusions & acquisitions, jugées stimulantes en bourse tant pour les sociétés acquéreuses que pour les cibles, ou encore, le thème de l’exposition circonstanciée aux marchés émergents à travers certains groupes du luxe ou de l’industrie.

Notre quatrième conviction porte sur les sociétés les plus exposées à l’amélioration conjoncturelle, celles-ci sont notamment présentes dans les secteurs énergétique, bancaire et des matières premières » résume Gaëlle Malléjac.

Enfin, concernant les marchés obligataires, les maturités courtes et le segment High Yield euro, moins sensibles au risque de taux, continuent d’être privilégiés. Par ailleurs, les obligations indexées à l’inflation et les dettes subordonnées financières conservent leur attrait.

« Nous abaissons globalement notre pondération en obligations et renforçons la sélectivité des titres, car nous anticipons un retour des risques spécifiques ». L’allocation en obligations se veut donc un peu plus tactique qu’au cours des derniers mois. Le retour potentiel de pics de volatilité pourrait favoriser des points d’entrée en vue de bénéficier opportunément de mouvements de spreads. « Cela pourrait être le cas sur certaines dettes périphériques » conclut Gaëlle Malléjac.

Next Finance , Décembre 2017

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