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La revanche des « laissés pour compte »

Cette année, les investisseurs ont pu profiter de leurs vacances d’été sans trop se tracasser. Ceci ne signifie bien sûr pas que rien ne s’est passé sur les marchés. En réalité, certains développements intéressants ont permis d’incorporer dans les portefeuilles des valeurs ayant largement sous-performé ces dernières années.

Contrairement aux années précédentes, les marchés ont évolué en eaux calmes durant la période estivale. En juillet dernier, le président de la BCE, Mario Draghi, avait « fait des vagues » en déclarant qu’il ferait « tout ce qui serait nécessaire » pour désamorcer la crise de l’euro. Depuis lors, les marchés d’actions et d’obligations ont connu une période de calme relatif et ont affiché de solides performances. En mai, le président de la Fed, Ben Bernanke, a failli gâcher la fête en annonçant que la banque centrale américaine pourrait commencer prochainement à démanteler sa politique monétaire très accommodante. À la suite des propos rassurants des banquiers centraux et des signes croissants de reprise dans les économies développées, la panique a pris fin et les marchés sont rentrés dans des eaux plus calmes. Grâce aux solides chiffres économiques et aux promesses des banques centrales de maintenir leurs taux « à un niveau faible pendant une période prolongée », les perspectives semblent favorables pour les marchés au cours des prochains mois.

Les marchés d’actions affichent les perspectives les plus prometteuses.

Après leur « quête de rendement » dans tous les domaines financiers qui a caractérisé ces dernières années – et qui a entraîné un net regain d’intérêt des investisseurs pour les obligations –, les investisseurs semblent désormais favoriser le risque.

De plus en plus d’investisseurs (institutionnels) s’intéressent aux actions, surtout depuis que les chiffres économiques des économies développées s’améliorent clairement. En témoigne le fait que les flux de capitaux investis dans les fonds d’actions dépassent actuellement les flux investis en fonds obligataires pour la première fois depuis 2007. Cette tendance s’est d’ailleurs intensifiée au cours de ces dernières semaines.

Les flux investis en fonds obligataires sont désormais modestes et se concentrent – ce qui n’est pas une coïncidence – sur les obligations à haut rendement qui affichent d’importantes similitudes avec les actions.

Dans un contexte d’accélération de la croissance économique, ce sont les valeurs cycliques qui se portent le mieux. Alors que des secteurs tels que les biens de consommation durables et l’industrie performent bien depuis un certain temps, c’est au tour des matières premières et des valeurs liées à ce secteur de faire leur comeback. Les matières premières étaient largement restées à la traîne durant la période de quête de rendement étant donné qu’elles ne procurent pas de revenus. La poursuite de la reprise de l’économie mondiale et, surtout, les chiffres économiques dépassant les attentes en Chine en juillet soutiennent désormais ce secteur. Depuis le début de l’année, le secteur des matériaux a sous-performé l’indice MSCI World de près de 20% et est, à l’exception des services aux collectivités, le secteur le moins populaire auprès des investisseurs. Ce secteur peut s’attendre à un net rebond de sa croissance bénéficiaire grâce à l’amélioration des perspectives de l’économie mondiale.

En ce qui concerne les régions, le ciel commence à s’éclaircir pour l’Europe. Pour des raisons évidentes, les actions européennes ont été délaissées au cours de ces dernières années.

Ceci a conduit à une décote de près de 35% en comparaison des actions américaines, dont la surpondération dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels a atteint son niveau le plus élevé des dix dernières années.

Maintenant que les chiffres économiques européens s’améliorent clairement – et que la zone euro a renoué avec la croissance pour la première fois depuis 6 trimestres –, la tendance semble se renverser pour les actions européennes. Le risque systémique de la zone euro est passé à l’arrière-plan, tandis que la reprise de l’économie européenne est soutenue par la politique monétaire souple persistante, la diminution de l’austérité budgétaire et une accélération de la croissance mondiale.

Les investisseurs commencent désormais à délaisser la quête de rendement et à privilégier la valeur au sein du marché. Ceci devrait surtout favoriser les actions.

Les régions et les secteurs qui sont restés largement à la traîne au cours de ces dernières années font ainsi leur comeback. La revanche des « laissés pour compte » !

Valentijn van Nieuwenhuijzen , Septembre 2013

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