La demande des investisseurs stimule les émissions à taux variable des entreprises européennes

Selon une étude de Fitch Ratings, cette année, les entreprises européennes ont émis à ce jour une proportion plus élevée de nouvelles obligations à taux variable qu’elles ne l’avaient fait au cours d’une année pleine, depuis 2007.

La proportion de ces instruments est passée à 15% des nouvelles émissions effectuées au 1er trimestre 2013, comparativement à une fourchette de 6%-9% sur les cinq dernières années, selon les données de Bloomberg.

" Avec le retournement du cycle des taux d’intérêt - faisant suite à des années de taux d’intérêt historiquement bas - le risque de duration est devenue une préoccupation croissante des investisseurs. De quoi alimenter la demande pour les obligations à taux variable (« Floating-rate notes - FRN ») parmi les investisseurs de « dette vanille », incapables de protéger leur exposition aux risques de taux d’intérêt à travers le marché des swaps. Cette demande pourrait pousser la part de FRN à des proportions encore plus élevées dans les années à venir, d’autant que le niveau actuel est encore bien en deçà de la moyenne de 24% pour le dernier cycle de hausse des taux d’intérêt au cours de la période 2004-2007, selon les données de Dealogic " indique Fitch.

Les émetteurs privés ont également la possibilité de recourir au marché des prêts bancaires pour leurs besoins de financement à taux variable. Mais l’offre est devenue de plus en plus rare dans certains secteurs et régions en raison de la nécessité pour les banques de renforcer leur capital et/ou de réduire leurs actifs pondérés par le risque. Les émetteurs peuvent facilement transformer une obligation à taux fixe en une exposition à taux variable et vice versa, en utilisant un swap. Le choix entre un taux fixe ou un taux variable et entre les prêts bancaires et les obligations sera donc déterminé par des facteurs tels que la flexibilité de remboursement, les covenants bancaires, les garanties et autres nantissements et le degré de complexité administrative nécessaire pour satisfaire les prêteurs bancaires.

Au cours du 1er trimestre 2013, les entreprises européennes ont émis 31 milliards d’euros de FRN, contre environ 176 milliards d’euros d’obligations à taux fixe. Cela représentait un quasi-triplement en termes de volumes absolus de FRN par rapport au 1er trimestre 2012, doublant ainsi leur proportion dans le total des nouvelles obligations émises.

Cette année, les fabricants automobiles ont été les principaux émetteurs de FRN, avec des exemples comme le FRN émis en avril dernier par Daimler d’un montant de 250 millions d’euros sur 2 ans (notée ’A-’ ).

L’appétit croissant des investisseurs pour les obligations à taux variable émises par les entreprises s’inscrit dans les initiatives récentes menées par certaines institutions financières, à l’image du fonds de 10 milliards d’euros, lancé en juin par AXA, dédié aux prêts, ainsi que dans la tendance croissante des souverains et des entités supranationales pour les émissions à taux variable.

Next Finance , Septembre 2013

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