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La croissance chinoise a atteint un point bas, selon Jupiter AM

Conforté par un niveau de l’emploi stable et des entreprises qui multiplient les annonces positives sur leurs résultats trimestriels, il y a peu de chances que le gouvernement chinois lance un plan de relance d’envergure. Le ralentissement semble ainsi avoir atteint son point le plus bas, comme en témoignent les indices PMI.

La croissance chinoise ne devrait pas connaître, selon nous, une ré-accélération significative au second semestre 2013 : en effet, comme l’a souligné le Parti, une croissance stable est préférable aujourd’hui à la croissance frénétique d’il y a quelques années. En tout cas pour l’instant, les indices PMI laissent penser que le point bas a été atteint, avec 10 des 12 composants montrant des signes d’amélioration durant le mois de juillet. [1] Plus important encore pour les leaders chinois : l’emploi se maintient. Une étude montre que sur un échantillon de 160 entreprises, 25% déclarent avoir augmenté les effectifs au 2ème trimestre, contre 17% au 1er trimestre et 19% au 2ème trimestre 2012 [2]. Il nous semble donc qu’au-delà des quelques mesures spécifiques à certains secteurs dont la croissance est encouragée, il ne devrait pas y avoir de plan de relance de grande ampleur.

Pour autant, de nombreuses mesures ont été annoncées au mois de juillet par le nouveau gouvernement. En référence aux « Abenomics » japonais, les médias chinois ont surnommé la série de mesures mises en place par le nouveau premier ministre Li Keqiang, les « Likenomics ».

A l’instar des « Abenomics » japonais qui sont décrites par leurs « 3 flèches », les « Likenomics » reposent sur 3 piliers : réformer les entreprises détenues par l’Etat, assouplir une réglementation excessive et parfois contradictoire, et enfin rééquilibrer l’économie pour favoriser une croissance par la consommation et moins par l’investissement.

Plus précisément, sur le front macroéconomique, les mesures annoncées montre que le gouvernement entend manier la carotte et le bâton pour conduire ses réformes. Le bâton a été brandi par le Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information, qui a donné de plus amples détails sur les efforts à faire pour éliminer les outils de production obsolètes, et par le Conseil d’Etat qui a demandé à la Cour des Comptes chinoise d’entreprendre un deuxième audit de la dette de l’Etat. La carotte a, quant à elle, pris la forme de mesures d’aides gouvernementales : 1- les micro-entreprises seront exemptées de TVA et d’impôts, 2- le développement du réseau ferré, via la création d’un fonds de développement dédié et enfin 3- les exportateurs qui bénéficieront, entre autres, d’une simplification des procédures douanières.

D’autres réformes ont été annoncées au cours du mois de juillet par la banque centrale chinoise (POBC), qui a fait un pas supplémentaire vers la dérégulation des taux d’intérêts en annonçant la suppression du taux d’intérêts plancher sur les crédits (sans inclure les prêts hypothécaires).

Néanmoins, selon nous, tant que la demande de prêts reste élevée et que les quotas de prêts sont atteints, les banques n’ont aucune raison de baisser leur taux.

Au premier trimestre par exemple, seuls 11% des prêts [3] étaient en dessous du taux plancher de la POBC, alors qu’à cette période les banques étaient à même d’offrir des prêts à un taux inférieur de 70% au taux plancher. En ce qui concerne la future réforme des marchés financiers, nous avons pu rencontrer le directeur général de la CRBC (autorité de régulation des banques chinoise) qui nous a confié que les questions concernant la poursuite de la dérégulation des taux d’intérêts pour les crédits, l’augmentation de la limite du ratio de prêts sur dépôts et l’assurance des dépôts seraient des sujets âprement discutés. Si la dérégulation des taux d’intérêts est effectivement un but à moyen terme, le véritable objectif des réformes financières est d’ouvrir le compte de capital de la Chine et l’internationalisation du renminbi.

Au point de vue microéconomique, les entreprises chinoises viennent d’entamer les annonces des résultats semestriels et il y a déjà eu des avertissements positifs sur les bénéfices de la part d’entreprises industrielles des secteurs du verre, de l’acier ou de l’assurance.

Alors que le consensus d’une reprise en V a été, à juste titre, revu à la baisse, les chiffres annoncés jusqu’à aujourd’hui montrent que malgré le bruit ambiant, les entreprises chinoises continuent de progresser.

Effectivement, si on le compare au premier semestre 2011, époque où la Chine avait mis en place un stimulus un peu trop fort amenant l’inflation à dépasser les 5%, ou au premier semestre 2012, quand le gouvernement avait lancé une politique de rigueur excessive et que les carnets d’ordres s’étaient vidés, le premier semestre 2013 s’est avéré très stable.

Notre confiance dans le secteur de l’internet chinois a porté ses fruits avec notamment des entreprises telles que Tencent, Baidu ou VIPshop. Dans leurs domaines respectifs, ces trois compagnies sont des leaders d’un marché qui reste à forte croissance. Enfin, nous avons profité de la faiblesse momentanée d’AAC Technology, un fournisseur de composants acoustiques miniatures, pour accroitre notre position sur cette valeur.

A propos du fonds

Jupiter GF China Sustainable Growth sera investi sur une seule zone géographique, qui est en voie de développement et est donc sujette à un plus grand risque de volatilité. Les frais de gestion et de transaction (par exemple ceux ayant traits à l’achat et à la vente d’action) sont généralement plus élevés en Chine et dans les pays émergents que dans les pays développés. Ce fonds peut investir plus de 35% de sa valeur dans des titres émis ou garantis par les états membres de l’Espace Economique Européen. Le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) et le Prospectus sont disponibles sur demande chez Jupiter. Le DICI est disponible sur demande chez Jupiter en anglais, néerlandais, finnois, suédois, portugais, français et allemand.

Philip Ehrmann , Août 2013

Notes

[1] National Bureau of Statistics of China, Daiwa study (July 2013)

[2] China Reality Research (CLSA)

[3] Mizuho Bank (July 2013)

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