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La Chine agit en douceur

La Chine continue de mettre en place des réformes économiques, mais les autorités avancent avec prudence. Après tout, elles ne veulent pas risquer de manquer d’atteindre les objectifs de croissance. Les baisses du prix du pétrole et la reprise de la croissance américaine sont un vent appréciable dans les ailes de la Chine.

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L’économie chinoise est aux prises avec des vents contraires. En 2014, la croissance du troisième trimestre a touché un plus bas en cinq ans et demi et il y a de grandes chances que l’objectif de 7,5% de croissance ne soit pas atteint. Ce ralentissement est en partie lié aux limites imposées sur les prêts de crédit, une mesure que les autorités ont adoptée pour empêcher le marché de l’immobilier de surchauffer. Celles prises pour réduire la pollution ont également eu un impact négatif sur la croissance.

La faiblesse des prix du pétrole est un facteur de soutien bienvenu.

L’économiste en chef de Robeco, Léon Cornelissen, n’est pas pessimiste quant aux perspectives de croissance pour 2015 : « les autorités chinoises vont probablement atteindre l’objectif de 7%, mais elles n’accepteront pas d’être en dessous car cela aurait de graves conséquences sur l’emploi. C’est faisable ». Selon Cornelissen, les prix du pétrole en baisse vont contribuer à diminuer l’inflation en Chine, ce qui donnera en retour la possibilité d’une relance effectuée par le biais des taux d’intérêt. Que la Chine veuille réduire sa grande dépendance à l’approvisionnement en pétrole étranger n’est pas un problème à ce stade : « La faiblesse des prix du pétrole est très favorable à la Chine. Le pays dispose d’importantes réserves de charbon, mais cette ressource n’est pas opportune en termes d’émissions de CO2 et on ne peut pas résister face à de tels prix. »

Selon Léon Cornelissen, les réformes que les autorités mettent actuellement en œuvre ne sont pas une forte menace pour la croissance. « Dans le passé, il y avait une tendance à pousser les dirigeants régionaux pour optimiser la croissance économique. Mais aujourd’hui, l’accent est mis sur la discipline budgétaire. Cependant, une rigueur excessive peut être aussi un frein à la croissance, même si les effets ne sont pas si importants dans la pratique. En outre, cela peut être compensé par des mesures de relance monétaire ou en laissant le yuan s’affaiblir plus rapidement par rapport au dollar. »

Cette méthode de dépréciation avec le dollar n’est pas une solution pertinente pour le moment. Cependant, le gouvernement central a injecté des capitaux dans les banques et a davantage investi dans des projets d’infrastructure. Qui plus est, la poursuite de la reprise économique américaine a un effet positif sur la croissance en Chine.

Des dépenses intérieures restent faibles

Léon Cornelissen est un peu moins positif à long terme. « La dette du secteur privé et, à moindre niveau, l’endettement du gouvernement ne devraient pas mettre la pression sur la croissance cette année. Mais les problèmes d’endettement augmentent ce qui est défavorable à long terme », explique-t-il.

Un autre problème concerne la faiblesse des dépenses intérieures. Les Chinois sont en effet désireux d’épargner en raison de dispositions sociales inadéquates. Il serait bien – pour l’économie mondiale également – qu’une plus grande attention soit portée à cette question. La transition mise en œuvre par le gouvernement afin de passer d’une économie tirée par les exportations à une économie axée sur la consommation pourrait passer à la vitesse supérieure. « C’est en cours, mais le pays a opté pour une approche en douceur. Les réformes sont soumis à une condition : que la croissance ne soit pas trop mise sous pression car cela menacerait la stabilité sociale et politique », conclue-t-il.

Léon Cornelissen , Février 2015

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