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La BCE persiste et signe : la croissance nouveau crédo pour la zone euro !

Des places boursières qui reprennent quelques couleurs et Mario Draghi qui persiste dans le sens d’une stimulation coordonnée favorable à la croissance...

Tels sont aujourd’hui les enseignements majeurs sur lesquels les investisseurs européens pourront s’appuyer pour reprendre (un peu) confiance sur les marchés européens.

Sur le plan microéconomique, les indices boursiers européens sont notamment soutenus par des résultats d’entreprises de relativement bonne facture. C’est le cas en France avec des moyennes capitalisations comme Hermès et M6 qui ont présenté des publications trimestrielles solides. De leur côté, bien qu’en reflux marqué pour des raisons évidentes (conséquence de la crise financière avec des cessions de la banque pour renforcer ses fonds propres), les bénéfices nets de la Société Générale au 1er trimestre se sont avérés moins mauvais qu’attendu (-20% à 732M d’euros).

Mais c’est surtout sur le plan macroéconomique que les ‘newsflows’ du moment semblent un peu plus encourageants. Dans un contexte où les difficultés de financement des Etats européens persistent, avec en toile de fond un climat social de plus en plus fragile face aux plans d’austérité qui prévalent aux échelons nationaux, la BCE et les dirigeants européens semblent bel et bien engagés dans une voie jusqu’alors inédite. Rarement envisagé par les institutions européennes dans le traitement de la crise de la dette depuis son éclatement en 2010, le volet croissance (via un « pacte de croissance ») tient désormais toute sa place au côté du pacte budgétaire entériné en mars dernier.

La volonté de la BCE de voir la zone euro s’engager dans une stimulation de la croissance, tient au constat pragmatique de son Président, Mario Draghi. Les efforts nationaux substantiels en matière de réformes budgétaires et de plans d’économies dans la quasi totalité des pays européens, ont permis de contenir la dégradation globale des finances publiques (10 pays sur 17 auront amélioré leurs finances d’ici fin 2012). Si cet assainissement salutaire continue évidemment d’être encouragé, il n’en reste pas moins insuffisant pour le président de la BCE. Sans autre levier complémentaire, le pacte budgétaire ne pourra pas à lui seul à sortir la zone euro de ses faiblesses de compétitivité. C’est pourquoi Mario Draghi ne voit « aucune contradiction entre pacte de croissance et pacte budgétaire ». Le premier s’appuyant sur le fidèle respect du second. Les mesures proposées pour une telle relance ? Commencer par des réformes structurelles favorisant l’emploi et la création d’entreprises selon le Président de la BCE.

Efforts budgétaires soutenus, en continuant de privilégier la contention des dépenses publiques plutôt que la contention de dépenses d’investissement. Réformes structurelles pour la croissance. Voici donc la nouvelle feuille de route qui va probablement s’imposer à la zone euro. Nul ne sait si la formule sera la bonne pour relancer l’économie. Mais on peut déjà tout au moins se réjouir du retour du concept même de croissance dans le dispositif européen. Une intention un peu plus enthousiasmante !

Fabrice Cousté , Mai 2012

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