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L’histoire du DAX en bref

Les chiffres d’affaires montrent que la mondialisation est très certainement à l’origine des principaux changements au sein du DAX. Les 16 composantes permanentes (à ce jour), qui représentaient 75 % de la pondération de l’indice en 1988, comptent toujours pour environ 70 % aujourd’hui. Cela reflète sans aucun doute le succès durable des fleurons de l’économie allemande au cours des 25 dernières années.

Poids-lourds, rachats, valeurs montantes et réorganisations

Des poids lourds stables et quelques rachats

Au cours des 25 dernières années, le DAX a fait preuve d’une relative stabilité : 16 des 30 valeurs de l’indice y figurent depuis son lancement le 1er juillet 1988. Ces 16 sociétés étaient et sont encore les poids-lourds du DAX ; elles représentent près des trois quarts de sa valorisation. Mais qu’en est-il des autres valeurs ? Quelle a été la représentation sectorielle des grandes valeurs de l’indice allemand au fil des ans ?

Avec un quart de siècle derrière lui, le DAX a connu bon nombre de fusions-acquisitions, de faillites et de restructurations. Neuf des premières composantes du DAX ont été rachetées, et parmi elles trois banques : Bayrische Hypobank et Bayrische Vereinsbank (qui ont fusionné pour former Bayrische HypoVereinsbank en 1988), et Dresdner Bank. Höchst, Schering et Degussa ont également fait l’objet de rachats, mais le plus spectaculaire a été celui de Mannesmann. Deux sociétés de services aux collectivités, VEBA et VIAG, ont fusionné pour former E.ON AG en 2000. Par ailleurs, MAN est passé du DAX au MDAX (indice boursier des moyennes capitalisations) après l’acquisition d’une part majoritaire par Volkswagen en 2012. Kaufhof a quant à lui été rebaptisé Metro après sa fusion avec Metro Cash & Carry en 1996 et fait lui aussi désormais partie du MDAX. La première société à sortir du DAX a été Feldmühle Nobel. Elle est devenue Dynamit Nobel en 1990 avant d’être rachetée peu de temps après par l’actuel Stora Enso.

Deux composantes initiales de l’indice ont dû se déclarer en faillite. En 1995, Deutsche Babcock a été la première valeur à quitter le DAX en raison d’une capitalisation boursière trop faible. Elle a été remplacée par SAP. Aujourd’hui connu sous le nom de Babcock Borsig (après le rachat de l’activité industrielle et navale de Preussag), Deutsche Babcock a finalement fait faillite en 2002. Karstadt, rebaptisé ensuite Arcandor, a connu un destin similaire en 2009.

Nixdorf Computer AG, qui était autrefois l’un des plus gros fabricants européens d’ordinateurs, a fait les frais d’une restructuration de longue haleine. Racheté par Siemens en 1990, le fournisseur de solutions informatiques pour une clientèle de distributeurs et de banques est actuellement coté au MDAX sous le nom de Wincor Nixdorf, tandis que sa division informatique a intégré Fujitsu par le biais de la joint-venture Fujitsu Siemens. La marque historique Höchst AG a connu un destin similaire lors de sa fusion avec Rhône Poulenc en 1999 pour créer Aventis, racheté peu après par Sanofi. Ses activités non pharmaceutiques ont fait l’objet d’une scission pour donner naissance à Celanese, avant d’être vendues à la division de protection des cultures de Bayer.

Sans aucun doute, le rachat le plus captivant a été celui de Mannesmann : Vodafone a lancé une offre de rachat hostile en 2000, qui a débouché sur une âpre bataille pendant des mois.

Finalement, le conseil d’administration de Mannesmann a accepté l’offre de Vodafone de 112 milliards de livres, ce qui en faisait la fusion la plus importante jamais réalisée à cette époque. Le rachat de Schering par Bayer en 2006 a été tout aussi spectaculaire. En effet, pour contrer l’offre initiale de Merck KGaA, Bayer s’est posé en « chevalier blanc » en proposant aux actionnaires un prix bien plus élevé. Merck, qui détenait déjà 21 % de Schering, a finalement renoncé et vendu toutes ses parts à Bayer. Racheté par RAG en 2004, Degussa est désormais en grande partie de retour sur le marché boursier sous le nom d’Evonik Industries.
Toutefois, son activité de produits chimiques pour la construction a été rachetée par BASF.

Étoiles montantes et anges déchus

Les nouveaux poids-lourds de l’indice sont SAP et Deutsche Telekom. Leur performance au sein du DAX est extrêmement différente : la première cotation de SAP s’élevait à environ 10 euros.

Aujourd’hui, le titre s’échange à près de 58 euros. Le prix d’émission de Deutsche Telekom était de 14,57 euros. Peu de temps après, son cours a grimpé en flèche à plus de 100 euros, mais il s’échange désormais à près de 9 euros.

Parmi les autres nouvelles composantes du « haut du panier » figurent Deutsche Börse, Deutsche Post, Adidas, Fresenius, Fresenius Medical Care, HeidelbergCement, Merck, Infineon, Beiersdorf, K+S et Lanxess.

Hannover Rück détient le triste record de la plus courte intégration au DAX : il n’y est resté que 6 mois en 2009.

Continental est le titre qui est entré et sorti de l’indice le plus souvent. Composante initiale en 1988, la société a été rétrogradée dans l’indice MDAX en 1996. Elle est néanmoins parvenue à réintégrer temporairement le DAX de 2003 à 2008, puis à nouveau depuis septembre 2012.

Merck KGaA, dont les origines remontent à 1668, est la plus ancienne des sociétés cotées au DAX (mais également la plus vielle société pharmaceutique et chimique au monde). Ce titre revenait auparavant à MAN, créé en 1758.

Cure d’amaigrissement pour les poids-lourds

Si l’on considère le DAX d’un point de vue sectoriel, les secteurs auparavant les plus représentés ont vu leur part diminuer. Cela s’explique en partie par des évolutions importantes au sein des entreprises, comme la restructuration de Bayer, qui a entraîné une séparation de son activité chimique et l’acquisition de nouvelles sociétés dans le domaine pharmaceutique. Il en est de même pour Henkel, qui est passé du secteur chimique à celui des biens de consommation.

En 1988, les banques, les assureurs et l’industrie chimique étaient les secteurs les plus représentés, avec chacun une pondération d’environ 25 % du DAX. Même si, au fil du temps, la part de la finance a diminué en raison d’acquisitions et de sous-performances, c’est toujours le secteur le plus important de l’indice.

Le secteur chimique est passé de 25 % à 14 %, principalement parce que Bayer et Henkel appartiennent désormais à d’autres secteurs (respectivement la pharmacie et les biens de consommation). Le réajustement s’explique aussi par un grand nombre de rachats, notamment Degussa-Hüls, Höchst et Schering. Par ailleurs, le secteur automobile a souffert des mauvaises performances du titre de Daimler, sa pondération au sein du DAX ayant reculé de 4 % (et atteint aujourd’hui 15 %).

En revanche, l’industrie pharmaceutique et le secteur technologique sont désormais davantage représentés. La part du secteur pharmaceutique a notamment crû après la restructuration de Bayer, mais aussi à la suite de l’intégration de nouvelles composantes du DAX : Fresenius, Fresenius Medical Care et Merck. SAP, leader mondial du marché, a très clairement augmenté la pondération du segment technologique.

Les revenus provenant de l’extérieur de l’Europe augmentent

Au milieu des années 1990, 78 % des revenus générés par les composantes initiales du DAX provenaient de l’Europe ; en 2012, ils ne représentaient plus que 52 %. Cette évolution s’explique principalement par la hausse des ventes en Asie. Au cours des 20 dernières années, les revenus provenant d’Asie sont passés de 3 à 14 %. Sur la même période, les revenus générés aux États-Unis ont grimpé de 16 à 22 %.

En 1994, Bayer, Schering et Höchst étaient les sociétés les plus présentes à l’international : 40 % de leurs revenus étaient générés en dehors de l’Europe, plus particulièrement aux États-Unis. BASF, MAN, Daimler et BMW enregistraient 30 % de leurs ventes hors Europe. Aujourd’hui, le nombre de sociétés affichant des revenus importants à l’extérieur du vieux continent est bien plus élevé ; parmi ces dernières figurent Adidas, Bayer, Daimler, Fresenius Medical Care, Fresenius, Infineon, K+S, Linde, Volkswagen et Lanxess. Le marché américain joue un rôle important pour Fresenius Medical Care, Linde et les constructeurs automobiles. L’Asie est un marché de taille pour Adidas, Linde, Volkswagen et Lanxess, et contribue fortement à leur croissance.

Malgré une part des ventes moins importante, les marchés émergents sont un moteur de croissance majeur pour de nombreuses sociétés du DAX. Au cours des trois dernières années, SAP a progressé de 30 % par an en Chine. Une évolution similaire peut être observée chez Henkel.

Même si pour Henkel les ventes dans les marchés développés ont chuté de 1,5 % au premier trimestre 2013, celles dans les marchés émergents ont progressé de 8,2 %.

Conclusion : la mondialisation a des effets sur la composition du DAX

Les chiffres d’affaires montrent que la mondialisation est très certainement à l’origine des principaux changements au sein du DAX. Les 16 composantes permanentes (à ce jour), qui représentaient 75 % de la pondération de l’indice en 1988, comptent toujours pour environ 70 % aujourd’hui. Cela reflète sans aucun doute le succès durable des fleurons de l’économie allemande au cours des 25 dernières années. Parallèlement, leur positionnement relatif au sein du DAX a évolué, ce qui souligne l’importance de la sélection des valeurs pour les investisseurs : il est essentiel d’intégrer les bonnes sociétés dans les portefeuilles.

Matthias Born , Juillet 2013

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