![]() |
https://www.next-finance.net/fr |
Opinion
|
Les marchés abordent la première semaine de l’année sans aucune surprise, appliquant le consensus à la lettre : hausse des taux, hausse des actions dans une dichotomie toujours très marquée, recherche de rendement et un certain attentisme propre à créer, à cause des re-corrélations inter-actifs, des phases de volatilité importante…
Les marchés abordent la première semaine de l’année sans aucune surprise, appliquant le consensus à la lettre : hausse des taux, hausse des actions dans une dichotomie toujours très marquée, recherche de rendement et un certain attentisme propre à créer, à cause des re-corrélations inter-actifs, des phases de volatilité importante… Et c’est donc seulement par une poursuite des tendances de la fin 2021, les investisseurs tentant toujours de prendre les devants sur leurs comparses, que l’année débute, les indices obligataires continuant de perdre du terrain, après une des pires années de performance depuis 1999.
Car, oui, bien qu’ils puissent toujours donner l’impression d’être toujours au tapis et pas suffisamment rémunérateurs, les taux souverains ont déjà significativement grimpé l’année passée, entre 50 et 70 points de base sur les maturités 10 ans en Europe et aux USA.
Le risque dont on entend parler à l’envi a donc déjà bel et bien commencé à se matérialiser et pourtant… A-t-on vu un krack obligataire ? A-t-on vu le monde sombrer ? A-t-on vu les portefeuilles institutionnels se déliter ?
Il ne nous semble pas…
Premièrement, les banques centrales ont pris le parti, depuis des années, et particulièrement depuis le taper tantrum de 2013, de ne jamais prendre les marchés à revers, voire même de les associer à chacune de leur démarche plusieurs mois, voire plusieurs années avant. Peu de surprise donc et les investisseurs souhaitant céder des positions sur les taux ont eu, en Europe ou aux USA, largement le temps de le faire… Ainsi, les flux sur le marché obligataire ont-ils décliné depuis plusieurs années… Ce qui, paradoxalement, a continué de créer ensuite des phases de performances tout à fait positives, la BCE ne trouvant plus suffisamment de vendeurs !
Deuxièmement, le marché des obligations d’Etat ne répond plus, et a fortiori depuis 2020, à une logique financière et économique, mais à une logique politique et/ou règlementaire. Ainsi, les principaux détenteurs d’obligations d’Etats ou d’autres actifs comparables ne peuvent pas les vendre !
Citons en premier lieu les Banques Centrales, FED et BCE en tête, qui utilisent les obligations d’Etat comme truchement pour leurs injections de liquidités et réinvestissent chaque coupon encaissé ; si elles ont annoncé freiner leurs futures acquisitions, les masses injectées ces dernières années sont colossales et, à moins que je n’aie besoin de nouvelles lunettes, je ne vois pour le moment pas vraiment d’inversion de tendance aux tailles des bilans !
Citons ensuite les institutions financières, banques et assureurs en particulier, que les Etats et leur bras armés de régulation ont contraint durant toute la décennie 2010 à acquérir des obligations d’Etat au détriment des engagements privés, avec un argument de poids : la sécurisation des bilans à la suite de la crise de 2008. Des observateurs cyniques pourraient arguer que cela permettait aussi d’assurer le refinancement d’Etats surendettés à des taux quasi gratuits… Et plus les taux ont chuté, plus la rémunération des portefeuilles a baissé, plus les budgets de risque ont donc chuté et plus les régulateurs les ont contraints à augmenter la part des actifs « sécurisés », c’est-à-dire les obligations d’Etat…
La BCE ne vend pas, les grands institutionnels ne vendent pas, les particuliers n’ont plus d’obligations d’Etat en direct depuis longtemps (mais en détiennent indirectement des quantités astronomiques dans leur fameux contrat Euro, voire sur leurs livrets d’épargnes gérés par les grands institutionnels précités) … Les mouvements de taux ne se font donc en réalité pas sur les obligations cash mais sur les produits dérivés… d’où la volatilité et, en général, un retour violent sur les niveaux de taux les plus bas.
Bref, nous considérons que le risque de remontée majeure des taux est quasi nul à long terme mais que le consensus a, en général, raison à court terme. Et comme les obligations d’Etat ne rapportent rien à un investisseur ayant quelque bon sens économique et pas de contrainte réglementaire pour y investir, ce que nous nous efforçons d’être, alors évitons-les !
Nous remercions d’ailleurs cette année 2021, qui a eu le mérite de démontrer un argument évoqué lors de nos présentations investisseurs : le marché obligataire, a fortiori européen, est aujourd’hui scindé en deux :
Ainsi, sur l’année 2021, le marché administré européen, porté par les annonces de banques centrales, l’inflation et autres forces macro a offert une performance négative, entre -3.5% pour les obligations souveraines et -1% pour les obligations corporates tandis que des fonds investis sur les obligations d’entreprises européennes avec moins de contraintes de notes, de secteur ou de taille ont réalisé des performances entre 1% et 5%, en fonction de leur choix stratégiques et tactiques.
En conclusion, nous considérons que :
A ce titre, nous débutons l’année 2022 par un positionnement semblable à celui qui a permis aux fonds Octo de se démarquer l’an dernier :
Matthieu Bailly , Janvier 2022
En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)
![]() | Fil d'actualité |
![]() | Emplois & Stages |
![]() | Formations |