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L’évolution de la gestion collective française au 2ème trimestre 2012

Au 2ème trimestre, le marché français de la gestion collective enregistre une baisse d’encours de -2,4%. Ramené à 751,9 milliards d’euros, le total des actifs sous gestion reste néanmoins supérieur à son niveau de début d’année mais son repli sur un an glissant atteint -7,5%.

Au cours de ce trimestre, les opérations menées par les investisseurs auront confirmé la tendance nettement acheteuse de supports de court terme. Parallèlement, la résurgence des craintes qui entourent la zone euro aura fortement réduit l’attrait des classes d’actifs risqués, y compris des quelques catégories de fonds qui avaient bénéficié du retour des investisseurs en début d’année. Sur le trimestre, seuls les fonds à capital garanti actuellement ouverts à la souscription et les fonds d’obligations de type buy & hold auront attiré des flux d’investissement significatifs. Toutes classes d’actifs confondues, la décollecte des OPCVM de droit français aura rassemblé -9,1 milliards d’euros sur le trimestre.

Dans le même temps et malgré un rebond en fin de trimestre, les performances, notamment négatives délivrées par les fonds appartenant aux classes d’actifs risqués, auront amputé de -7,7 milliards d’euros l’encours du marché des OPCVM.

A contre-courant de cette évolution trimestrielle du marché, les actifs détenus par la gestion ISR auront continué de progresser, soutenus par une demande solide en actifs de court terme et par des retraits extrêmement limités en actifs risqués.

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Ensemble du marché : Variation des encou­rs sur le 2ème trime­stre 2012

Les chiffres de la gestion traditionnelle

Les opérations menées au cours de ce deuxième trimestre confirment la tendance nettement acheteuse dont bénéficient les actifs de court terme depuis le début de l’année. La catégorie Trésorerie Régulière enregistre ainsi des flux d’investissement nets de +4,3 milliards d’euros sur le trimestre, portant le total des allocations reçues depuis janvier à +22,7 milliards d’euros. Selon les données de la Banque de France, ce courant acheteur est principalement le fait des opérations menées par les institutions financières et le très net ralentissement des rachats en provenance des sociétés non financières – ces dernières étant même redevenues acheteuses de fonds de Trésorerie en mars, puis en avril. A 320,4 milliards d’euros, l’encours des OPCVM de Trésorerie Régulière progresse de +1,5% sur le trimestre et de +8,3% depuis le début de l’année.

L’intérêt porté aux catégories de Trésorerie Dynamique est moins évident : les fonds de TD et TD+ ont continué de recevoir +1,7 milliard d’euros en avril et mai, avant d’enregistrer -1,6 milliard d’euros de rachats, pour la plupart d’ordre comptable, en fin de trimestre. L’encours de ces fonds se repli de - 1,6% sur le trimestre, à 14,2 milliards d’euros.

Egalement, les fonds de Trésorerie PEA (près de 6,3 milliards d’euros d’encours) enregistrent une nouvelle décollecte trimestrielle (-1,2 milliard d’euros).

Après avoir bénéficié du retour des investisseurs sur des classes d’actifs risqués au premier trimestre, les OPCVM Obligations ont pâti du climat très incertain de ce deuxième trimestre. Le regain d’aversion au risque a conduit les investisseurs à retirer -1,3 milliard d’euros de ces fonds, contre une allocation nette de +2,2 milliards d’euros en début d’année. Seules les catégories Obligations euro à Echéance et Obligations Pays Emergents ont continué d’attirer une demande solide : les fonds appartenant à ces catégories ont reçu respectivement, +270 millions d’euros et +130 millions d’euros lors de ce deuxième trimestre. Parallèlement, les performances réalisées au cours du trimestre ont été très nettement inférieures à celles de début d’année : l’indice EuroPerformance des OPCVM Obligations progresse de +0,13%, contre une hausse de +3,8% au trimestre précédent. A 67 milliards d’euros, l’encours des OPCVM Obligations est en baisse de près de -2% sur le trimestre. Sur un an, son repli atteint désormais -7,5%.

Alors que certaines catégories d’OPCVM Actions avaient bénéficié d’un regain d’intérêt en début d’année, toutes ont enregistré, dès le mois de mars, des rachats qui se sont ensuite poursuivis au cours de ce deuxième trimestre. Notamment, les catégories Actions Emergentes et Actions Internationales, précédemment plébiscitées, ont enregistré -1,4 milliard d’euros de rachats au cours du trimestre. Les catégories Actions Amérique et Actions Asie, plutôt épargnées au premier trimestre, ont enregistré une très nette progression des demandes de rachats : ces catégories cumulent -1 milliard d’euros de retraits sur le trimestre. Quant à la décollecte des fonds Actions Europe (incluant notamment les catégories Actions France, Actions Euro et Actions Europe), elle révèle des demandes de rachats toujours aussi soutenues : ces fonds enregistrent des retraits trimestriels de -3,7 milliards d’euros. La décollecte des fonds Actions Thèmes et Secteurs a rassemblé -650 millions d’euros. Parallèlement, les performances réalisées au cours de ce deuxième trimestre se sont très nettement inversées comparativement au premier trimestre : seule la catégorie des fonds Actions Amérique délivre une performance trimestrielle encore positive (+0,1%). Malgré un rebond en juin, l’effet marché induit par ces résultats fait donc ressortir une perte trimestrielle de -6,6 milliards d’euros, contre un gain de +15,9 milliards d’euros en début d’année.

Dans ce contexte, l’encours des OPCVM Actions est en net repli de -8% après deux trimestres consécutifs de hausse. Les actifs sous gestion rassemblent désormais 164,8 milliards d’euros. Pour le 4ème trimestre consécutif, les OPCVM Obligations Convertibles ont enregistré une décollecte. Cependant, la pression vendeuse semble avoir marqué une pause en juin, concomitamment au rebond des performances délivrées par ces fonds. Les demandes de rachats, qui ont néanmoins épargné les fonds de catégorie Convertibles Europe, ont rassemblé -433 millions d’euros au cours du trimestre ; les performances, de l’ordre de -2% contre une progression de plus de +8% au premier trimestre, ont fait perdre -239 millions d’euros. A 11 milliards d’euros, l’encours des OPCVM Obligations Convertibles se contracte de -6% sur le trimestre et retombe à son niveau de début d’année.

Pour les fonds de catégorie Diversifiés, ce trimestre n’aura été que la stricte répétition des opérations déjà menées au trimestre précédent. Les fonds à dominante Taux et les fonds à dominante Actions ont continué d’enregistrer des rachats. C’est également le cas des fonds d’allocation Mixte à l’exception d’un acteur de taille importante sur ce segment qui continue d’attirer les flux d’investissement de manière significative. Par ailleurs, la demande en Fonds à Horizon s’est très nettement tarie au cours du trimestre. Toutes stratégies de fonds Diversifiés confondues, la décollecte rassemble -846 millions d’euros sur le trimestre. A l’image des autres classes d’actifs, le retournement des performances fait perdre -675 millions d’euros. L’encours des OPCVM Diversifiés est donc en repli sur le trimestre : à 77,7 milliards d’euros, il perd -2%.

Les opérations menées sur les OPCVM de Performance Absolue ont continué d’alimenter la tendance aux rachats de ce type de fonds. Seule la catégorie Arbitrage de Crédit a réussi à attirer des flux d’investissement (+99 millions d’euros), alors que les autres stratégies de fonds (notamment Arbitrage de volatilité, gestion Flexible, fonds de Multi-Stratégies) ont enregistré une progression des rachats par rapport au trimestre précédent. La décollecte emporte près de -1,3 milliard d’euros, tandis que l’effet marché, induit par les performances réalisées, fait perdre -510 millions d’euros. Les fonds de Performance Absolue ont en effet délivré un rendement trimestriel en forte baisse et, pour la plupart des fonds, en dessous du rendement de l’EONIA. Dans ce contexte, l’encours de cette famille de fonds est en net repli de -7% sur le trimestre. Il rassemble désormais 28 milliards d’euros.

Les fonds assortis d’une Garantie Totale du capital et actuellement ouverts à la souscription ont rassemblé des flux d’investissement de l’ordre de +580 millions d’euros au cours du trimestre. Néanmoins, compte-tenu des fonds arrivés à échéance, l’encours de la catégorie OPCVM Garantie Totale enregistre une baisse trimestrielle de -6% et rassemble désormais 45,7 milliards d’euros. En revanche, l’encours de la catégorie OPCVM à Formule est resté inchangé à 7,2 milliards d’euros. Cette catégorie de fonds a notamment bénéficié de +429 millions d’euros de flux d’investissement, en grande partie pourvus à des EFTs à effet de levier.

Malgré un rebond en juin, tant de la demande que des performances, la catégorie des fonds de Matières Premières enregistre une baisse d’encours de -17% lors de ce trimestre. Ramené à 687 millions d’euros, l’encours de cette catégorie a souffert de -100 millions d’euros de rachats et d’un effet marché négatif de -29 millions d’euros.

La Gestion Passive

Les fonds indiciels et les ETFs ont enregistré une vive progression des demandes de rachats au cours de ce trimestre. La décollecte des fonds Actions, qui s’était limitée à -492 millions d’euros au premier trimestre, a atteint près de -1,7 milliard d’euros au deuxième trimestre. De la même manière, les demandes de rachats de produits de taux (Trésorerie et Obligations) ont nettement progressé pour atteindre -372 millions d’euros. Toutes classes d’actifs confondues, la gestion passive enregistre une décollecte trimestrielle de -2,1 milliards d’euros, contre -414 millions d’euros de retraits lors du premier trimestre.
Plus spécifiquement, et toutes classes d’actifs confondues, les ETFs « classiques » (de type longonly, sans effet multiplicateur), ont enregistré -1 milliard d’euros de retraits. Dans le même temps, les rachats d’ETFs à effet de levier (leverage et short) se sont limités à -144 millions d’euros. Compte tenu d’un effet marché négatif sur le trimestre, les actifs gérés en fonds indiciels et en ETFs ont perdu près de -7%. A 52,9 milliards d’euros, ils repassent sous leur niveau de début d’année.

La Gestion Alternative

Les actifs gérés en OPCVM de fonds Alternatifs ont continué de se réduire sur la période allant de mars à fin mai. Le repli atteint -6,4%, contre près de -10% lors du trimestre décalé précédent, et ramène le niveau d’encours à 4,9 milliards d’euros. Malgré le retournement des performances - l’indice des fonds de Multi-Stratégies est passé d’un rendement de +140pb au-dessus de l’EONIA lors du premier trimestre, à -185pb lors du deuxième - les demandes de rachats n’ont pas enregistré d’afflux supplémentaire. Au contraire, la décollecte trimestrielle est passée de -669 millions d’euros à - 267 millions d’euros au cours de ce deuxième trimestre.

Europerformance , Juillet 2012

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