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L’année 2016 sera marquée par une forte volatilité sur les marchés d’actions

Guido Barthels, Gestionnaire de Portefeuille chez ETHENEA Independent Investors S.A. et Yves Longchamp, Head of Research chez ETHENEA Independent Investors (Schweiz) AG estiment que l’année 2016 sera marquée par une forte volatilité sur les marchés d’actions, des rendements peu attrayants sur les marchés obligataires européens et un renforcement de l’euro...

Guido Barthels, Gestionnaire de Portefeuille chez ETHENEA Independent Investors S.A. et Yves Longchamp, Head of Research chez ETHENEA Independent Investors (Schweiz) AG estiment que l’année 2016 sera marquée par une forte volatilité sur les marchés d’actions, des rendements peu attrayants sur les marchés obligataires européens et un renforcement de l’euro dans un environnement macro-économique globalement encourageant tant dans la zone euro qu’aux Etats-Unis, grâce à une croissance tirée essentiellement par la consommation privée...

Sur les marchés de capitaux, l’année 2016 sera selon nous plus ou moins une prolongation de 2015. Les adjectifs « agité » et « volatil » seront encore certainement appropriés pour qualifier le marché de capitaux. Les fondamentaux macro-économiques ne permettent de prévoir aucun changement majeur en ce qui concerne les rendements. Les marchés obligataires européens, notamment les Bunds, sont peu attrayants sur le plan des rendements.

Seul le marché américain semble encore offrir un léger potentiel, en se basant sur nos prévisions, selon lesquelles la croissance des États-Unis va certes se poursuivre, mais a déjà atteint son pic. (...)

Les marchés d’actions continueront, eux aussi, à suivre la tendance de 2015, à savoir une forte volatilité. Ce marché ne conviendra dès lors pas aux investisseurs craintifs. (…) Globalement, la structure du marché va continuer d’évoluer vers une baisse de la sécurité. (...)

Deux hausses de taux aux Etats-Unis

En termes de cycles économiques, notre scénario central pour cette année prévoit que la croissance de la zone euro et des États-Unis restera alimentée par la consommation privée (…). La vigueur du marché du travail américain devrait perdurer, mais sous une forme différente. Le chômage étant globalement à l’équilibre, il devient difficile de recruter de nouveaux collaborateurs et une hausse progressive des salaires devrait s’amorcer.

(…) Nous sommes d’avis que la création d’emplois et la consommation ont atteint leur vitesse maximale et devraient lentement ralentir l’année prochaine. La Fed surveillera cette évolution de près, car la progression des salaires et une consommation solide donnant lieu à une poursuite de la croissance modérée constitueraient des bases idéales pour lui permettre d’adopter une position ferme.

Cette transition devrait être progressive, tout comme le relèvement des taux de la Fed : nous anticipons deux hausses en 2016 (…).

Amélioration du marché du travail et de la consommation dans la zone euro

La situation est toute autre dans la zone euro, dont le cycle économique a quelques années de retard sur les ÉtatsUnis. (…). Le redressement de la demande dans les pays périphériques, l’amélioration du marché de l’emploi et les mesures d’assouplissement budgétaire devraient soutenir la croissance de la zone euro cette année. La zone euro regroupe bien évidemment des économies très hétérogènes. En France, le chômage n’a cessé de progresser depuis la crise financière mondiale, alors qu’il atteint un plus bas depuis la réunification en Allemagne. En Italie, et plus particulièrement en Espagne, il est élevé mais recule.

Nos perspectives économiques pour l’ensemble de la zone euro sont une nouvelle fois encourageantes cette année. Tout comme aux États-Unis, notre scénario se base essentiellement sur la poursuite de l’amélioration du marché du travail et de la consommation.

La bonne surprise pourrait venir des investissements. Ils étaient quasi inexistants l’année passée, mais les indicateurs de demandes de crédit présentent déjà des signes de reprise pour les derniers mois. (...)

Risques politiques en Europe

Les risques politiques persistent dans la zone euro et pourraient s’exacerber à tout moment. La Grèce reste fragile et ce problème ressurgira sans conteste au cours de l’année. Les conséquences d’un éventuel Brexit, la crise des réfugiés et l’éventualité de nouvelles attaques terroristes constituent des menaces réelles susceptibles de faire dérailler une reprise fragile. (...) Compte tenu de notre scénario de croissance et de stabilité de l’inflation sous-jacente dans la zone euro, il n’est selon nous pas nécessaire d’assouplir davantage la politique monétaire européenne. (...)

Renforcement de l’euro face au dollar

Dans ce contexte et en tenant compte de notre scénario selon lequel le cycle économique américain a atteint un pic et la divergence des politiques monétaires de chaque côté de l’Atlantique est bien intégrée dans le taux de change EUR/USD, nous anticipons un renforcement de l’euro en 2016. (...) Le dollar est cependant une variable clé de notre scénario et son évolution représentera probablement l’un des principaux motifs d’ajustement de nos perspectives pour cette année.

Une économie chinoise en transition alors que le boom du cycle du crédit touche à sa fin

La situation en Chine pourrait également menacer notre scénario. (...) L’économie chinoise est en phase de transition entre un modèle de croissance basé sur l’investissement et les exportations et un modèle alimenté par la consommation. Le moins que l’on puisse dire est que la route sera longue. (...) Cette transition n’est pas décidée par les pouvoirs politiques, mais fait partie intégrante du développement économique. (...) Le risque ultime se situe principalement en Asie et pourrait se répandre rapidement à travers cette région en cas d’arrêt brutal du cycle de crédit. C’est ce que nous appelons le risque de « contasian » (une combinaison du terme contagion et Asian). (...) L’Asie ralentit, pénalisée par le repli des échanges internationaux, et doit faire face aux limites d’une croissance financée par la dette, car le boom du cycle du crédit touche probablement à sa fin. (...)

Quel pourrait être le déclencheur d’un credit crunch en Asie, le cas échéant ? Cette question est encore ouverte. La perte de confiance du marché, la hausse des taux aux États-Unis, le resserrement quantitatif, un renforcement supplémentaire du dollar et un atterrissage brutal en Chine sont des éventualités que nous continuerons de surveiller avec attention.

En conclusion, nous sommes globalement optimistes quant à la croissance en Europe et aux États-Unis et nous anticipons un affaiblissement du dollar. Le principal moteur de la croissance de ces économies devrait rester la consommation privée, tant que le marché du travail reste dynamique.

Le ralentissement devrait se poursuivre en Chine alors que le pays effectue une transition vers un nouveau modèle de croissance, comme cela a été le cas auparavant dans d’autres marchés émergents d’Asie. Nous prévoyons une inflation modérée, qui dépendra largement du prix du pétrole et de l’évolution du dollar américain. Notre scénario est toutefois menacé si le billet vert venait à s’apprécier davantage ou le cycle de crédit chinois à prendre fin.

Guido Barthels , Yves Longchamp , Janvier 2016

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