L’Europe – un scénario à la japonaise ?

Les récentes turbulences de marché inquiètent de plus en plus les investisseurs quant à un risque systémique. Il est frappant de voir que les taux de rendement obligataires allemands à court terme se traitent désormais à un niveau inférieur aux obligations japonaises équivalentes...

Le taux d’intérêt allemand à deux ans a atteint un point bas de 4 points de base la semaine dernière, avant de terminer la semaine à 6 points de base. Cela se compare au taux d’intérêt à deux ans japonais, qui rapportait royalement 10 points de base. Un peu plus loin sur la courbe, les obligations à 5 ans rapportent 0,5 % en Allemagne contre 0,22 % au Japon, tandis que les obligations à 10 ans rapportent 1,43 % (le plus bas niveau jamais atteint depuis l’époque de Bismarck) contre 0,83 %.

Qu’est-ce-que cela signifie ?

- Une école de pensée suggère que le marché obligataire européen anticipe une évolution à la japonaise – à l’exception près qu’il ne faudra non pas vingt ans mais cinq ans pour atteindre les points bas sur les taux d’intérêt.

- L’autre école de pensée considère que la plupart des marchés d’emprunts d’Etat de manière générale, et en particulier en Allemagne, sont structurellement surévalués.

S’il semble désormais plus difficile de réaliser des performances satisfaisantes sur les marchés d’emprunts d’Etat, on ne peut pas pour autant tirer un trait sur ces marchés.

Il y a une autre raison pour laquelle les taux d’intérêt sont si bas : parce que ces actifs ne sont plus valorisés en tant qu’obligation, mais plutôt en tant que collatéral.

Compte tenu de l’ampleur des opérations de refinancement à long terme de la BCE, il y a une demande massive de collatéral adossé à des obligations de court terme. Cela a tiré les taux d’intérêt vers le bas en deçà des niveaux d’équilibre. Notre graphique montre le différentiel entre les taux d’intérêt à deux ans allemand et japonais et le décalage qui s’est récemment produit.

Le graphique ci-dessus montre l’écart de taux entre les emprunts d’Etat allemand et japonais à deux ans. Il est à noter que les taux d’intérêt de l’Allemagne ont baissé en-deçà des taux japonais cette année. C’est pour le moins surprenant, dans la mesure où l’Allemagne ne semble pas avoir les mêmes problèmes. Une telle évolution pourrait être due à une demande massive de collatéral.

David Shairp , Mai 2012

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