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L’Espoir du Lièvre, l’Efficacité de la Tortue

Avec une progression de plus de 13% depuis le début de l’année, l’embellie sur la zone euro semble bien là. La plupart des stratégistes sont passés positifs, les indicateurs de l’activité industrielle remontent. Pourtant, la hausse boursière cache des disparités sectorielles, les investissements des entreprises restent déprimés, la consommation basse.

Comme le lièvre, les marchés se sont remis à courir portés par un regain d’espoir.
D’où vient donc ce mouvement haussier ? Est-il durable ? Valorise-t-il les bonnes entreprises ?
Comme la tortue, la patience et la perspicacité pourront-elles être sources d’efficacité sur le long terme ?

Alors qu’aux Etats Unis, la croissance est clairement enclenchée notamment grâce à la reprise immobilière et au redéploiement industriel, en Europe la situation est plus contrastée.
Il y a bien une reprise du PMI qui passe de 50,3 en juillet à 51,4 fin août.
Il y a bien une consommation qui a cessé de baisser.
Il y a bien cette amélioration économique tant attendue dans les pays périphériques avec des balances courantes repassées en territoire positif.

Et les entreprises se portent plutôt bien avec des PER en hausse.
Toutefois, certains facteurs viennent nuancer l’approche.
Dans l’industrie, les stocks sont au plus bas, pouvant justifier la reprise des indices manufacturiers par un phénomène de restockage.

La consommation ne baisse plus mais reste à un niveau de 7% inférieur à ses plus hauts de 2008, la pression fiscale ne s’allégeant pas pour le moment.

Si les PE des entreprises sont bien en hausse, les bénéfices par action (BPA) restent dégradés. Ainsi, ceux du MSCI EMU sont de 32% inférieurs à leurs plus hauts de 2007. A titre de comparaison, ils sont de 13% supérieurs aux Etats Unis (MSCI US).

Alors cette hausse est elle durable et repose-t-elle sur de bons fondamentaux de long terme ?

En réalité, la progression de 13% l’indice MSCI Emu, constatée depuis le début de l’année, masque des disparités sectorielles. Le secteur de la santé par exemple n’a progressé que de 10% alors que celui de l’industrie enregistre une hausse de 19%.

Les valeurs qui ont enregistré les plus belles performances sur cette période sont les plus sensibles au cycle économique telles que les financières et les industrielles. En outre, au sein de cet univers, ce sont les plus décotées qui ont été recherchées.

Les banques ont progressé de 16% contre 13% pour l’indice. A contrario, de belles valeurs de qualité à croissance visible n’ont pas tiré leur épingle du jeu.

Et pourtant …

Prenons l’exemple du secteur de la santé. Nous savons aujourd’hui que la Chine a pour objectif d’augmenter ses dépenses de santé de 5,5% du PIB à 7% d’ici 2020 soit, en valeur, un passage de 357 md USD à 1000 md de USD. Il y a en Europe de belles sociétés d’ores et déjà positionnées pour bénéficier de cette tendance. Gerresheimer est l’une d’entre elles. Spécialiste mondiale des emballages pour l’industrie pharmaceutique, elle opère à la fois dans le domaine des génériques et dans celui des traitements à très forte valeur ajoutée. Leader sur un marché fortement réglementé, elle bénéficie de fortes barrières à l’entrée. Gerresheimer compte également renforcer sa présence dans les pays émergents en réalisant plusieurs acquisitions. La société vise 20% de ses ventes dans les BRICs contre 15% aujourd’hui.

Pour un investisseur souhaitant se positionner aujourd’hui sur les actions de la zone euro, nous recommandons la plus grande sélectivité.

Dans une période à faible visibilité, complexe de par la présence simultanée de forces contradictoires, nous croyons dans les titres de sociétés de qualité, à forte croissance sur le long terme, bénéficiant d’avantages compétitifs et de business model portés par des tendances longues. Cette approche prémunit contre tout risque de retournement de cycle qu’il est toujours compliqué de prévoir. La tortue est lente mais efficace. Sa patience lui permet de ne jamais perdre de vue les perspectives de long terme si importantes dans la construction d’une performance durable.

Michel Raud , Octobre 2013

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